dimanche 28 octobre 2007

Pour son album Forestare
Alexandre Éthier a reçu le Félix de la catégorie musique instrumentale

Hélène Goulet - collaboration spéciale -

Le guitariste Alexandre Éthier, originaire de Saint-Aimé, est monté sur scène mardi passé, à l’occasion du gala «hors d’onde» de l’ADISQ, afin de recevoir le trophée Félix dans la catégorie musique instrumentale, pour l’album de l’ensemble Forestare dont il est l’initiateur.

Entouré de ses musiciens – Forestare est constitué de douze guitaristes classiques et d’un violoncelliste – Alexandre Éthier, dont c’est le premier trophée, était fébrile et heureux. Il n’a pas manqué de saluer et de remercier les gens de son village d’origine, ainsi que de souligner l’importance de sa région, Sorel-Tracy, où il a pu, a-t-il spécifié, jouer de la guitare classique dans les bars.

«Je suis content d’avoir pu dire merci à ma famille, à mes amis et à la région de Sorel », m’a-t-il confié deux jours plus tard, alors que je rencontrais le musicien à Montréal à l’occasion d’une petite fête organisée en son honneur par ses parents, Pierre Éthier et Diane Bouchard, sa famille et ses amis. Était également présent un de ses amis et collègue guitariste membre de Forestare, le sorelois Olivier Labossière.

«Ça nous a fait très plaisir de recevoir ce trophée, car l’album Forestare a été fait sans compromis. Que des pairs aient pu reconnaître ça, c’est génial ! L’industrie a choisi notre album pour la qualité de notre produit, et pour l’originalité de notre son», estime Alexandre Éthier.

D’autant plus génial, a-t-il poursuivi, que l’ensemble qu’il a fondé a créé une musique tout à fait originale. Les douze guitaristes produisent en effet un son particulier, très large et envoûtant, faut-il le préciser. Et qui plus est, les jeunes musiciens, qui privilégient la musique contemporaine de création, tout en rendant des hommages bien sentis à certains artistes tel le guitariste et compositeur américain Leo Brower, osent s’aventurer dans un espace musical qui sort des sentiers battus.

«Parfois, tu peux faire du bon boulot, mais ça ne clique pas avec l’industrie ou le public», admet le jeune guitariste.

«La musique instrumentale est souvent mise au rancart», poursuit-il. «Dans notre cas, il est évident que Richard Desjardins, qui a été pour moi un véritable mentor, nous a beaucoup aidé pour la reconnaissance de notre travail. Notre album – le premier – a aussi été bien reçu par la critique».

Il faut dire que Alexandre Éthier et ses compagnons ont travaillé très fort durant plusieurs années pour mener à bien leur projet. «Se faire dire bravo, ç’est tout un honneur pour nous et ça nous donne le goût de poursuivre, bien sûr», admet le musicien.

Un deuxième album est actuellement en préparation, et Forestare espère le sortir en 2009. Selon le musicien, la production sera encore plus éclatée, plus importante. «Ça va être ‘big’», assure-t-il.

L’automne prochain, l’ensemble entreprendra par ailleurs une tournée et déjà, plusieurs concerts sont prévus dans ce cadre.

L’aspect écologique du projet Forestare a également plu, croit Alexandre Éthier. «Le monde aime ça, et je crois que notre propos écologique a aidé à mettre Forestare sur la carte. La défense des arbres, ça nous touche, car nos guitares sont fabriquées en bois. Si la forêt diminue, notre matière première diminue également», fait-il observer.

Des projets pour Sorel-Tracy

Alexandre Éthier habite actuellement Montréal, mais il dit avoir des projets pour Sorel-Tracy, une région qu’il adore, précise-t-il. Le musicien espère en effet pouvoir revenir vivre dans la région afin d’y fonder une maison de production de disques. Avec Internet, fait-il remarquer, il est maintenant très facile de travailler en région, tout en rayonnant à travers le Québec et, pourquoi pas, le reste du monde !