vendredi 30 octobre 2009
Marcel Robert appuie ces déclarations
Le monde municipale reste digne de la
confiance des citoyens
Par Robert Coulombe, maire de
Maniwaki et président de l’Union des municipalités du Québec
L’actualité des dernières semaines porte un
parfum de scandale qui semble imprégner toute personne qui
œuvre dans l’industrie de la construction, que ce soit les
travailleurs ou les entrepreneurs. Il faudrait cependant
faire les nuances nécessaires et éviter de faire des
victimes par association, surtout quand on associe en bloc
un autre secteur d’activité, le milieu municipal, à ces
malversations.
Il semble désormais évident que des personnes, parmi les
élus ou les employés de certaines municipalités, semblent
avoir perdu le sens de l’intérêt collectif. L’excellent
travail de quelques journalistes, qui s’appuient pour ce
faire sur des lois qui favorisent l’accès aux informations
publiques, permettra sans doute, au terme d’enquêtes
policières appropriées, d’identifier les coupables de ces
fautes et de les sanctionner sévèrement.
Entretemps, ne restons pas les bras croisés
et agissons! Améliorons les lois qui nous gouvernent, celle
qui encadre les dépenses permises en politique comme celle
qui fixe les règles à respecter en matière d’adjudication de
contrats. Et participons ouvertement à tous les processus
d’enquêtes ou de vérifications qui seront décidés par le
gouvernement.
Je connais le milieu municipal pour y œuvrer
depuis une bonne vingtaine d’années. J’aime profondément les
gens que j’y rencontre et je me sens privilégié de
contribuer au développement de ma collectivité. Comme moi,
des milliers d’élus municipaux, maires et conseillers,
comprennent et acceptent que cette implication communautaire
porte son lot de sacrifices et d’efforts qui ne se soldent
pas toujours en des gains immédiats. À titre de président de
l’UMQ, je ne peux pas accepter que, par des insinuations
indignes d’une démocratie en santé, on dénigre ces gens en
bloc et on les condamne collectivement.
Et je suis également malheureux de voir que
des milliers d’employés des municipalités sont
indistinctement associés, de près ou de loin, à un « système
» déficient d’attribution de contrats publics. Notre
fonction publique est compétente, dévouée et intègre. Ces
personnes assument quotidiennement la continuité des
services à la population, services qui participent pour
beaucoup à notre qualité de vie et à notre prospérité
collective.
Il est évident que le contexte électoral dans
les municipalités vient brouiller les cartes en ce moment et
contribue à jeter davantage de doute dans l’esprit des
électeurs. Les médias, qui accordent habituellement une
place moins importante aux activités municipales, consacrent
actuellement une attention soutenue à ce qui se passe dans
ce milieu, et c’est très bien qu’il en soit ainsi, mais il
faudrait que les raisons de cet intérêt soient équilibrées.
Autrement, on risque d’engendrer un désintérêt plus grand de
la population au moment de choisir ses représentants aux
conseils municipaux, le dimanche 1er novembre.
Il y a quelques semaines, je constatais que la campagne
publicitaire proposée par le Directeur général des élections
du Québec était en fait une mauvaise caricature des services
de qualité offerts par les municipalités : une eau potable
répondant aux normes les plus élevées, un déneigement
efficace, une gestion des matières résiduelles en constante
progression, des services de loisirs adéquats, etc.
Aujourd’hui, il ne faudrait pas tomber dans le panneau de la
généralisation et croire que, subitement, tous ceux et
celles qui contribuent quotidiennement à fournir ces bons
services, sont des filous qui s’appliquent à contourner les
lois en vigueur, ou qui cherchent à s’enrichir aux dépens
des honnêtes gens.
Je réitère mon appel à la population à l’effet d’aller voter
le dimanche 1er novembre. Faisons-le en ayant notamment en
tête que ce geste très simple est notre contribution au
maintien d’instances municipales efficaces et probes.
Laissons par ailleurs à la justice le temps de faire son
œuvre et de nous débarrasser des quelques personnes qui ne
sont pas dignes de la confiance de la population. Et
réhabilitons au plus vite la très grande majorité des
intervenants municipaux afin qu’ils poursuivent leur bon
travail!
ROBERT COULOMBE |