mardi 13 avril 2010
Manifestation
devant l'hôpital ce midi
La FIQ
dénonce de mauvaises conditions
de travail
Plusieurs
employés de l'hôpital Hôtel-Dieu
(CSSS), sont sortis dans la rue
ce midi afin de manifester sur
l'état de leurs conditions de
travail. En fait, c'est la
Fédération interprofessionnelle
de la santé du Québec – FIQ et
le Syndicat des professionnelles
de la santé de Sorel-Tracy, qui
ont organisé ce rassemblement
afin de dénoncer, selon eux,
«...
l’inertie de l’employeur qui
laisse délibérément dépérir les
conditions de travail des
professionnelles en soins du
CSSS.»
Raymonde Bétit,
présidente du syndicat local, &
Daniel Gilbert, vice-président
de la FIQ
«
L’employeur fait la sourde
oreille aux cris de détresse
lancés par plusieurs
professionnelles du CSSS qui
doivent opérer dans des
conditions de travail
extrêmement difficiles et
déplorables. Il semble
banaliser, voire normaliser
certaines pratiques tel le
recours aux heures
supplémentaires et aux services
d’entreprises privées de
placement en soins. Si on ajoute
à cela le processus de
titularisation qui est loin
d’être terminé alors qu’il
devait l’être depuis deux ans,
force est de constater que la
direction ne met en place aucune
mesure structurante permettant
d’alléger le fardeau pesant sur
le dos des professionnelles en
soins afin qu’elles puissent
enfin œuvrer dans des conditions
acceptables », de
déclarer Raymonde Bétit,
présidente du syndicat local.
Selon un
communiqué émis par la FIQ, on
fait mention que les
professionnelles du CSSS sont de
plus en plus épuisées, et sont
contraints d’effectuer un
nombre croissant d’heures
supplémentaires. Au cours
de l’année 2007-2008, ce sont
près de 34 000 heures
supplémentaires qui ont été
réalisées alors qu’en 2009-2010,
elles dépassent le cap des 41
000. Cette situation fort
peu attrayante pour la
profession n’est pas sans avoir
un effet sur l’attraction et la
rétention du personnel.
En 2007-2008,
seules 46 professionnelles en
soins ont été embauchées alors
qu’elles ont été 67 à quitter.
Pire encore, les sommes
démesurées allouées par le CSSS
Pierre-De Saurel aux entreprises
privées de placement en soins
échappent à l’entendement.
En 2007-2008, le recours à du
personnel provenant
d’entreprises privées a engendré
pour l’établissement des
dépenses de plus de près de 500
000 $. Pour l’année 2009-2010,
c’est plus de 1,8 million de
dollars qui ont été dépensés et
qu’il en coûtera au réseau
public et à ses contribuables.
« Cette
situation démontre clairement le
manque de vision de la direction
du CSSS et de tous les
employeurs ayant recours au
personnel d’entreprises privées.
Il ne faut pas se méprendre!
L’unique raison d’être de ces
entreprises est de faire
fructifier leurs avoirs, non pas
d’améliorer les conditions
d’exercice du personnel
infirmier et cardiorespiratoire
ou de veiller à la qualité et à
la sécurité des soins.
Plutôt qu’adopter un mode de
gestion arbitraire, la direction
devrait plutôt agir rapidement
pour corriger la situation afin
d’offrir aux professionnelles
des conditions d’exercice
satisfaisantes. Il est
plus que temps qu’elle témoigne
de respect envers le personnel.
Les professionnelles en ont
assez de faire les frais de son
inertie! », de s’exclamer
Daniel Gilbert, vice-président
de la FIQ.
Pour la
Fédération, le ministre de la
Santé, M. Bolduc, ne peut plus
faire fi des besoins criants du
réseau de la santé public.
« Le
ministre Bolduc doit démontrer
sa volonté réelle de mettre fin
à l’utilisation du personnel
d’entreprises privées et
intervenir pour rappeler les
employeurs à l’ordre. Il est
urgent de trouver des solutions
qui pourront agir sur la
rétention des professionnelles
expérimentées et sur
l’attraction d’une relève qui
aura le goût de s’investir dans
un réseau de la santé public
valorisant et stimulant »,
de conclure M. Gilbert.
La FIQ
représente 58 000 membres, soit
la grande majorité des
professionnelles en soins
infirmiers et
cardiorespiratoires œuvrant dans
les établissements de santé
publics québécois. |