LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 26 avril 2010 13:54

13 500 pages par jour

LE VIDSAC

NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

lundi 26 avril 2010

Plongez sous les eaux du lac Saint-Pierre
Visitez la nouvelle exposition en ligne « Eaux de vies »

Le Biophare est fier d'annoncer la mise en ligne de sa toute nouvelle exposition virtuelle : « Eaux de vies ». Après 25 mois de gestation et de préparation, les internautes pourront dorénavant « surfer » sur cette production soreloise qui promet de faire jaser! Déjà en ligne à l'adresse www.eauxdevies.ca , cette exposition a été élaborée en partenariat avec l’Université de Montréal, et ce, dans le cadre du programme Musée virtuel du Canada (MVC), une initiative du ministère du Patrimoine canadien.

Le Biophare avait déjà mis en ligne les expositions « Survol du lac Saint-Pierre » et « Histoire d'îles ». « Eaux de vies » devenait sans contredit l'étape suivante. Après avoir survolé le lac pour en faire un portrait tout en images et analysé les étapes qui ont mené à la reconnaissance par l'UNESCO, pourquoi ne pas explorer sous la surface de l'eau?

L'idée de cette nouvelle création a vu le jour au début du printemps de l’année 2007. La demande d’aide financière auprès de Musée virtuel du Canada a été déposée au mois d’août de cette même année. L’annonce de l’octroi de la subvention demandée fut faite à la toute fin de 2007. La réalisation du projet a ainsi été engagée dès le mois de janvier 2008. Sous la direction de M. Marc Mineau, c’est Mme Anne-Marie Dulude, chargée de projet pour le Biophare et biologiste, qui a reçu le mandat de réaliser ce projet d'envergure, et ce, en étroite collaboration avec l'Université de Montréal et, plus particulièrement, du Département de sciences biologiques dirigé par Mme Bernadette Pinel-Alloul.

L'objectif : rendre publiques les données scientifiques souvent inaccessibles et non vulgarisées issues d'études sur le terrain, dans le cas présent, menées au lac Saint-Pierre.

La concertation et la collaboration ont été des concepts essentiels dans l'évolution de ce projet puisqu'il impliquait de nombreux intervenants venant de différents milieux professionnels. Grâce à l'expertise de nombreux scientifiques, de plusieurs chercheurs en biologie, de l’équipe de Cazacommunications, du vidéaste Richard Lahaie, des magnifiques photographies de Philippe Manning, de Francine Ouellet et de Mario Cloutier ainsi que celles du plongeur-photographe Gaétan Dumais, le résultat est extraordinaire et sans précédent.

De plus, un comité consultatif a été mis sur pied afin de valider la progression et l’orientation du projet. Ce comité était composé de Mmes Bernadette Pinel-Alloul, Ginette Méthot, Christiane Hudon, Lyne Pelletier et Nancy Desbiens ainsi que MM. Pierre Landry, Marc Mineau et Alain Armellin.

L'exposition propose aux internautes une visite unique sous la surface de l'eau du lac Saint-Pierre pour en découvrir la faune et la flore. « Eaux de vies » présente également un portrait de la formation du lac Saint-Pierre et offre aux visiteurs une vision d'avenir préoccupante, si on se fie aux discours des différents chercheurs qui y sont interrogés. Le résultat final est au-delà des attentes de toute l'équipe de travail. L'exposition « Eaux de vies » fera certainement jaser; elle fera réfléchir à l'avenir du lac et aux comportements nouveaux à adopter; elle étonnera plusieurs personnes par le nombre impressionnant d'organismes qui vivent dans les eaux du lac Saint-Pierre!

« Eaux de vies » c’est :

 plus de 250 photographies dont plusieurs ont été prises sous l'eau par des plongeurs professionnels;

 plus d’une centaine de clips vidéo captés sous la surface de l'eau et en laboratoire suite à des prélèvements dans le milieu naturel;

 sept entrevues avec des chercheurs oeuvrant au lac Saint-Pierre provenant de l'Université de Montréal, de l’Université du Québec à Trois-Rivières et d’Environnement Canada;

 une façon de rendre accessible les données récoltées par les scientifiques dans le cadre de leurs recherches;

 une prise de conscience importante sur nos gestes et leurs impacts sur l’environnement.

Le Biophare tient à remercier chaleureusement l'ensemble des collaborateurs qui ont rendu possible la réalisation de cette exposition et qui en ont fait ce qu'elle est aujourd'hui. Nous vous invitons à en consulter la liste sur la page « Générique » de l'exposition virtuelle ( www.eauxdevies.ca  ).

MVC

Le Musée virtuel du Canada (MVC), initiative du ministère du Patrimoine canadien, est le fruit d'un partenariat avec plus de 1200 établissements patrimoniaux canadiens. www.museevirtuel.ca est un portail unique vers les innombrables histoires et trésors confiés aux musées canadiens et est au centre de la stratégie du gouvernement du Canada en vue d'enrichir et de promouvoir la culture en ligne du Canada.

Biophare


EXTRAITS D'ENTREVUES TIRÉS DE L'EXPOSITION « EAUX DE VIES »

« On est en train d’observer dans certains secteurs, surtout le secteur amont du lac Saint-Pierre, la première moitié amont, un envasement très rapide. Si on ajoute à ça la perspective de diminution des débits dans le Saint-Laurent, l’envasement rapide qu’on observe avec la diminution des débits nous fait penser que l’existence du lac Saint-Pierre tel qu’on le connaît avec la superficie qu’il a actuellement sera une chose du passé dans quelques décennies. Ça veut dire qu’il est en train de s’envaser rapidement… »

Richard Carignan, professeur titulaire au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal. Il fait partie du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique.

« Les plantes aquatiques, c’est ce qui donne la structure à l’habitat. Ça sert de refuge et de protection pour une foule de petits organismes qui vont des invertébrés microscopiques jusqu’aux larves de poissons, jusqu’aux poissons adultes. Ça sert aussi à supporter la nourriture de tous ces organismes-là parce que ça pousse sur les plantes. Et ça contribue aussi à la chaîne alimentaire lorsque les plantes meurent et deviennent des détritus qui sont utilisés par d’autres organismes. Alors les plantes c’est essentiellement l’architecture de base qui caractérise les habitats qui supportent tout le reste. Alors, si vous enlevez les plantes aquatiques d’un milieu, ce milieu-là perd sa richesse. Et c’est très très rapidement perçu. Aussitôt qu’on élimine les macrophytes aquatiques, ça devient autre chose. »

Christiane Hudon, chercheure scientifique au Centre Saint-Laurent d’Environnement Canada. Elle fait partie du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique.

« Le zooplancton c’est un élément très très important dans toutes les chaînes alimentaires aquatiques. Le zooplancton se nourrit des algues et les poissons juvéniles se nourrissent obligatoirement de zooplancton au moins dans leur phase de jeune poisson forme d’alevin ou de tout jeune poisson. Quand ils grandissent, ils peuvent aller chercher les invertébrés qu’on retrouve sur le fond, qu’on appelle le benthos. Ou alors après, quand ils deviennent plus gros, ils peuvent manger d’autres poissons également. Donc, c’est un élément essentiel pour le transfert de l’énergie, le transfert de la matière. Mais aussi, on s’est aperçu que le zooplancton, avec des études très poussées au niveau scientifique, c’est un élément très important pour expliquer comment les contaminants se bioaccumulent et se transfèrent des algues, de l’eau jusqu’aux poissons. »

Bernadette Pinel-Alloul, professeure titulaire et directrice du Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal. Elle fait partie du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique.


Bernadette Pinel-Alloul, Anne-Marie Dulude et Ginette Méthot

« Depuis que je suis arrivée au Québec il y a quelques années de ça, j’ai trouvé que c’était un paradis. … Mais, à un moment donné ce paradis, toutes les plantes, les algues qui sont sur les plantes, ce qu’on appelle le biofilm, on s’est rendu compte qu’à cause du transport des contaminants dû à l’action de l’homme sur toute la biosphère, ils étaient peut-être un danger pour la vie animale et végétale. … On s’est posé la question. Est-ce que toute cette nourriture qu’il y a ici pour le poisson, les oiseaux, les rats musqués, les autres animaux qui vivent dans l’eau, est-ce que finalement c’est un poison pour ces organismes? … Et, si l’homme les mange, il peut y avoir des conséquences toxicologiques très très importantes. »

Dolors Planas, professeur titulaire au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal. Elle fait partie du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique.

« On a remarqué des changements assez importants au niveau des populations de poissons en particulier chez la perchaude qui a été capable de soutenir une exploitation commerciale pendant plusieurs décennies. … Est-ce que les changements sont irréversibles ? … nos modèles prédisaient que la population devait commencer à se reconstituer dans les trois à cinq années qui ont suivi ce premier rachat très important de permis de pêche commerciale. Et nos études ont démontré qu’il n’y avait pas d’amélioration des populations de perchaudes cinq ans après cette première phase de mesures très importantes. Et donc, ça nous dit que le lac Saint-Pierre nous envoie un signal. »

Pierre Magnan, professeur au Département de chimie-biologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il est titulaire de la Chaire de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique.

PUBLICITÉ

Le SorelTracy Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés
© 2000-2010