lundi 26 avril 2010
Plongez sous
les eaux du lac Saint-Pierre
Visitez
la nouvelle exposition en ligne
« Eaux de vies »
Le Biophare
est fier d'annoncer la mise en
ligne de sa toute nouvelle
exposition virtuelle : «
Eaux de vies ».
Après 25 mois de gestation et de
préparation, les internautes
pourront
dorénavant « surfer » sur cette
production soreloise qui promet
de faire jaser! Déjà en ligne à
l'adresse
www.eauxdevies.ca , cette
exposition a été élaborée en
partenariat avec l’Université de
Montréal, et ce, dans le cadre
du programme Musée virtuel du
Canada (MVC), une initiative du
ministère du Patrimoine
canadien.
Le Biophare avait déjà mis en
ligne les expositions « Survol
du lac Saint-Pierre » et «
Histoire d'îles ». « Eaux de
vies » devenait sans contredit
l'étape suivante. Après avoir
survolé le lac pour en faire un
portrait tout en images et
analysé les étapes qui ont mené
à la reconnaissance par
l'UNESCO, pourquoi ne pas
explorer sous la surface de
l'eau?
L'idée de cette nouvelle
création a vu le jour au début
du printemps de l’année 2007. La
demande d’aide financière auprès
de Musée virtuel du Canada a été
déposée au mois d’août de cette
même année. L’annonce de
l’octroi de la subvention
demandée fut faite à la toute
fin de 2007. La réalisation du
projet a ainsi été engagée dès
le mois de janvier 2008. Sous la
direction de M. Marc Mineau,
c’est Mme Anne-Marie Dulude,
chargée de projet pour le
Biophare et biologiste, qui a
reçu le mandat de réaliser ce
projet
d'envergure, et ce, en étroite
collaboration avec l'Université
de Montréal et, plus
particulièrement, du Département
de sciences biologiques dirigé
par Mme Bernadette Pinel-Alloul.
L'objectif : rendre publiques
les données scientifiques
souvent inaccessibles et non
vulgarisées issues d'études sur
le terrain, dans le cas présent,
menées au lac Saint-Pierre.
La concertation et la
collaboration ont été des
concepts essentiels dans
l'évolution de ce projet
puisqu'il impliquait de nombreux
intervenants venant de
différents milieux
professionnels. Grâce à
l'expertise de nombreux
scientifiques, de plusieurs
chercheurs en biologie, de
l’équipe de Cazacommunications,
du vidéaste Richard Lahaie, des
magnifiques photographies de
Philippe Manning, de Francine
Ouellet et de Mario Cloutier
ainsi que celles du
plongeur-photographe Gaétan
Dumais, le résultat est
extraordinaire et sans
précédent.
De plus, un comité
consultatif a été mis sur pied
afin de valider la progression
et l’orientation du projet. Ce
comité était composé de
Mmes Bernadette Pinel-Alloul,
Ginette Méthot, Christiane
Hudon, Lyne Pelletier et Nancy
Desbiens ainsi que MM. Pierre
Landry, Marc Mineau et Alain
Armellin.
L'exposition propose aux
internautes une visite unique
sous la surface de l'eau du lac
Saint-Pierre pour en découvrir
la faune et la flore. « Eaux de
vies » présente également un
portrait de la formation du lac
Saint-Pierre et offre aux
visiteurs une vision d'avenir
préoccupante, si on se fie aux
discours des différents
chercheurs qui y sont
interrogés. Le résultat final
est au-delà des attentes de
toute l'équipe de travail.
L'exposition « Eaux de vies »
fera certainement jaser; elle
fera réfléchir à l'avenir du lac
et aux comportements nouveaux à
adopter; elle étonnera plusieurs
personnes par le nombre
impressionnant d'organismes qui
vivent dans les eaux du lac
Saint-Pierre!
« Eaux de vies » c’est :
plus de 250 photographies
dont plusieurs ont été prises
sous l'eau par des plongeurs
professionnels;
plus d’une centaine de
clips vidéo captés sous la
surface de l'eau et en
laboratoire suite à des
prélèvements dans le milieu
naturel;
sept entrevues avec des
chercheurs oeuvrant au lac
Saint-Pierre provenant de
l'Université de Montréal, de
l’Université du Québec à
Trois-Rivières et
d’Environnement Canada;
une façon de rendre
accessible les données récoltées
par les scientifiques dans le
cadre de leurs recherches;
une prise de conscience
importante sur nos gestes et
leurs impacts sur
l’environnement.
Le Biophare tient à remercier
chaleureusement l'ensemble des
collaborateurs qui ont rendu
possible la réalisation de cette
exposition et qui en ont fait ce
qu'elle est aujourd'hui. Nous
vous invitons à en consulter la
liste sur la page « Générique »
de l'exposition virtuelle (
www.eauxdevies.ca ).
MVC
Le Musée virtuel du Canada (MVC),
initiative du ministère du
Patrimoine canadien, est le
fruit d'un partenariat avec plus
de 1200 établissements
patrimoniaux canadiens.
www.museevirtuel.ca est un
portail unique vers les
innombrables histoires et
trésors confiés aux musées
canadiens et est au centre de la
stratégie du gouvernement du
Canada en vue d'enrichir et de
promouvoir la culture en ligne
du Canada.
Biophare
EXTRAITS
D'ENTREVUES TIRÉS DE
L'EXPOSITION « EAUX DE VIES »
«
On est en train d’observer dans
certains secteurs, surtout le
secteur amont du lac
Saint-Pierre, la première moitié
amont, un envasement très
rapide. Si on ajoute à ça la
perspective de diminution des
débits dans le Saint-Laurent,
l’envasement rapide qu’on
observe avec la diminution des
débits nous fait penser que
l’existence du lac Saint-Pierre
tel qu’on le connaît avec la
superficie qu’il a actuellement
sera une chose du passé dans
quelques décennies. Ça veut dire
qu’il est en train de s’envaser
rapidement… »
Richard
Carignan,
professeur
titulaire au Département de
sciences biologiques de
l’Université de Montréal. Il
fait partie du Groupe de
recherche interuniversitaire en
limnologie et en environnement
aquatique.
« Les
plantes aquatiques, c’est ce qui
donne la structure à l’habitat.
Ça sert de refuge et de
protection pour une foule de
petits organismes qui vont des
invertébrés microscopiques
jusqu’aux larves de poissons,
jusqu’aux poissons adultes. Ça
sert aussi à supporter la
nourriture de tous ces
organismes-là parce que ça
pousse sur les plantes. Et ça
contribue aussi à la chaîne
alimentaire lorsque les plantes
meurent et deviennent des
détritus qui sont utilisés par
d’autres organismes. Alors les
plantes c’est essentiellement
l’architecture de base qui
caractérise les habitats qui
supportent tout le reste. Alors,
si vous enlevez les plantes
aquatiques d’un milieu, ce
milieu-là perd sa richesse. Et
c’est très très rapidement
perçu. Aussitôt qu’on élimine
les macrophytes aquatiques, ça
devient autre chose. »
Christiane
Hudon,
chercheure scientifique au
Centre Saint-Laurent
d’Environnement Canada. Elle
fait partie du Groupe de
recherche interuniversitaire en
limnologie et en environnement
aquatique.
«
Le zooplancton c’est un élément
très très important dans toutes
les chaînes alimentaires
aquatiques. Le zooplancton se
nourrit des algues et les
poissons juvéniles se
nourrissent obligatoirement de
zooplancton au moins dans leur
phase de jeune poisson forme
d’alevin ou de tout jeune
poisson. Quand ils grandissent,
ils peuvent aller chercher les
invertébrés qu’on retrouve sur
le fond, qu’on appelle le
benthos. Ou alors après, quand
ils deviennent plus gros, ils
peuvent manger d’autres poissons
également. Donc, c’est un
élément essentiel pour le
transfert de l’énergie, le
transfert de la matière. Mais
aussi, on s’est aperçu que le
zooplancton, avec des études
très poussées au niveau
scientifique, c’est un élément
très important pour expliquer
comment les contaminants se
bioaccumulent et se transfèrent
des algues, de l’eau jusqu’aux
poissons. »
Bernadette
Pinel-Alloul,
professeure
titulaire et directrice du
Département de sciences
biologiques de l’Université de
Montréal. Elle fait partie du
Groupe de recherche
interuniversitaire en limnologie
et en environnement aquatique.
Bernadette Pinel-Alloul,
Anne-Marie Dulude et Ginette
Méthot
« Depuis
que je suis arrivée au Québec il
y a quelques années de ça, j’ai
trouvé que c’était un paradis. …
Mais, à un moment donné ce
paradis, toutes les plantes, les
algues qui sont sur les plantes,
ce qu’on appelle le biofilm, on
s’est rendu compte qu’à cause du
transport des contaminants dû à
l’action de l’homme sur toute la
biosphère, ils étaient peut-être
un danger pour la vie animale et
végétale. … On s’est posé la
question. Est-ce que toute cette
nourriture qu’il y a ici pour le
poisson, les oiseaux, les rats
musqués, les autres animaux qui
vivent dans l’eau, est-ce que
finalement c’est un poison pour
ces organismes? … Et, si l’homme
les mange, il peut y avoir des
conséquences toxicologiques très
très importantes. »
Dolors
Planas,
professeur
titulaire au Département des
sciences biologiques de
l’Université du Québec à
Montréal. Elle fait partie du
Groupe de recherche
interuniversitaire en limnologie
et en environnement aquatique.
«
On a remarqué des changements
assez importants au niveau des
populations de poissons en
particulier chez la perchaude
qui a été capable de soutenir
une exploitation commerciale
pendant plusieurs décennies. …
Est-ce que les changements sont
irréversibles ? … nos modèles
prédisaient que la population
devait commencer à se
reconstituer dans les trois à
cinq années qui ont suivi ce
premier rachat très important de
permis de pêche commerciale. Et
nos études ont démontré qu’il
n’y avait pas d’amélioration des
populations de perchaudes cinq
ans après cette première phase
de mesures très importantes. Et
donc, ça nous dit que le lac
Saint-Pierre nous envoie un
signal. »
Pierre
Magnan,
professeur
au Département de
chimie-biologie à l’Université
du Québec à Trois-Rivières. Il
est titulaire de la Chaire de
recherche interuniversitaire en
limnologie et en environnement
aquatique. |