jeudi 25 février 2010
Persévérance et
décrochage scolaire :
Les jeunes
s’expriment!
Sorel-Tracy, le
21 février 2010 - Dans le cadre
du Rendez-vous JEUNESSE de la
persévérance scolaire, qui
clôturait, le vendredi 19
février, les Journées
montérégiennes de la
persévérance sur le territoire,
plus d’une soixantaine de jeunes
ont exprimé aux partenaires du
Chantier Pierre-De Saurel de la
persévérance scolaire ce qui les
amenait à décrocher et ce qui
les aidait à persévérer.
« La société nous compartimente
trop, lance une jeune mère de
famille, de retour aux études.
Et l’école est pareille. Elle ne
tient pas assez compte de nos
différences! » Un élève du
secondaire qui a apprécié son
passage par le CPT (cheminement
particulier temporaire)
renchérit : « Il faudrait qu’on
s’adapte aux forces et aux
faiblesses de chacun et qu’on
reçoive un soutien individuel
des enseignants, mais aussi de
nos parents! »
Des jeunes volubiles, des
partenaires attentifs
L’événement, organisé par le
Chantier Pierre-De Saurel, était
animé par Anne Vilandré et
Caroline Desfossés,
respectivement agente de
développement au Centre Bernard-Gariépy
et conseillère pédagogique au
Cégep de Sorel-Tracy. Le
rendez-vous regroupait des
jeunes issus du secondaire
régulier, de la formation
professionnelle, de l’éducation
aux adultes et du cégep. Il a
donné lieu à des témoignages
touchants et à des réflexions
très lucides. Les jeunes ont
réussi à brosser, en quelques
heures, un portrait réaliste de
la situation qu’ils vivent
quotidiennement. C’est en toute
simplicité qu’ils ont ensuite
échangé avec les partenaires du
chantier, venus les rejoindre
pour la dernière partie de la
rencontre. Des partenaires
attentifs et soucieux de mieux
comprendre le point de vue des
jeunes.
Le « top 4 » des facteurs de
persévérance
Bien qu’il y ait des différences
entre les enjeux des cégépiens
et ceux des élèves de niveau
secondaire, plusieurs de leurs
préoccupations se recoupent. Le
soutien, la compréhension et
l’encouragement de leurs
enseignants, de leurs parents,
du personnel de l’école et des
amis viennent au premier rang
des facteurs de persévérance. Du
soutien pour mieux comprendre
les matières, mais aussi pour
s’intégrer et acquérir
l’autonomie requise, au cours
des difficiles passages du
primaire au secondaire et du
secondaire au collégial. Les
étudiants du collégial ont
ajouté un appel aux employeurs :
« Pour la plupart on doit
travailler, mais nos études
comptent. On aimerait que nos
employeurs comprennent davantage
et facilitent un peu plus les
choses.»
Tant pour les cégépiens que pour
les élèves du secondaire, la
présence d’activités
parascolaires tant sportives que
culturelles vient au deuxième
rang. « Ça nous donne l’occasion
de tester nos talents, nos
goûts, nos intérêts; ça joue sur
la confiance et la motivation et
nous permet de relâcher la
tension ! » Deux cégépiens ont
donné en exemple leur club de
hockey les Rebelles qui, le soir
même, disputait un match où la
persévérance scolaire serait à
l’honneur. « C’est important
pour nous. C’est grâce à ce
sport que nous avons décidé de
poursuivre nos études. C’est un
sujet de fierté pour nous!»
En troisième position, les
jeunes demandent davantage
d’information sur les choix de
carrière et de métiers possibles
et sur les programmes d’études
disponibles. Et de l’information
concrète : « Lire des
descriptions de cours ou de
métiers ou remplir des
formulaires sur nos capacités,
ça nous avance pas à grand-chose
! On veut rencontrer des gens
qui font un métier, pratiquent
une profession; on veut faire
des stages d’un jour ou des
visites d’entreprises; on veut
poser des questions, avoir des
réponses et discuter! »
Plusieurs cégépiens estiment que
ce manque d’information est en
partie responsable des fréquents
changements d’orientation en
début de parcours.
Et enfin, l’enseignement
lui-même qu’on veut plus
dynamique et plus interactif,
surtout au secondaire. « Un
professeur qui lit sa matière
dans son livre, on n’a pas
besoin de ça, on peut le faire
nous autres mêmes! On veut se
faire expliquer, pouvoir
intervenir, » a commenté une
jeune étudiante.
La pertinence des devoirs semble
évoluer avec le temps. Les
jeunes du secondaire sont
presque unanimes à dénoncer les
devoirs au primaire qui «
embarquent les enfants dans un
carcan, alors qu’ils sont à
l’âge d’apprendre en jouant ».
Au secondaire, on en comprend
l’utilité mais on s’en passerait
alors qu’au collégial, on les
estime essentiels.
Les partenaires ont écouté avec
beaucoup d’intérêt ce que les
jeunes avaient à dire et ont
posé plusieurs questions.
L’échange qui a suivi a été
ouvert et franc. C’est la cloche
de fin des classes qui a sonné
la fin de l’échange! Les uns
comme les autres auraient
poursuivi et plusieurs ont émis
le désir de reprendre
l’expérience. Ils ont aussi
souhaité qu’il y ait des suites
à cette initiative. Un
engagement que Jean Morin,
directeur général de la
Commission scolaire Sorel-Tracy
et Fabienne Desroches,
directrice du Cégep de
Sorel-Tracy n’ont pas hésité à
prendre. Quant à Sylvain Rochon,
attaché politique de Sylvain
Simard, il s’est engagé, au nom
du député de Richelieu, « à
faire monter les préoccupations
exprimées et les solutions
proposées à l’Assemblée
nationale ».
Le chantier Pierre-De Saurel,
mené conjointement par le député
de Richelieu à l’Assemblée
nationale, la Commission
scolaire de Sorel-Tracy et le
Cégep de Sorel Tracy, vise à
mobiliser tous les acteurs
locaux afin qu’ils s’engagent à
agir, chacun à dans leur champ
d’activités respectif, mais de
façon intégrée, à favoriser la
persévérance scolaire afin
d’améliorer l’obtention de
diplômes chez les jeunes,
contribuant ainsi à établir les
bases d’un meilleur
développement économique et
social pour la région.
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