jeudi 06 mai 2010
Épidémie
d’infections transmissibles
sexuellement :
La directrice
de santé publique sonne l'alarme
La directrice de santé publique
de la Montérégie, Dre Jocelyne
Sauvé, sonne l’alarme avec son
rapport Épidémie d’infections
transmissibles sexuellement et
par le sang – Inversons la
tendance!, lancé aujourd’hui.
Elle y présente la progression
inquiétante des ITSS, au cours
des dix dernières années, et
propose des solutions pour
endiguer cette épidémie. Elle
invite la population à réviser
ses comportements et interpelle
chaque partenaire du réseau de
la santé et des services sociaux
afin qu’il prenne position et
qu’il redéfinisse le rôle qu’il
peut jouer pour combattre les
ITSS.
« Les ITSS
sont de véritables problèmes de
santé publique. À titre
d’exemple, au cours de la
dernière décennie, en
Montérégie, les cas
diagnostiqués de chlamydiose ont
doublé et les cas de gonorrhée
ont presque triplé, explique Dre
Sauvé. Les ITSS peuvent avoir
des conséquences graves :
infertilité, maladies
chroniques, cancer. Elles
peuvent causer beaucoup de
souffrance et entraîner des
coûts énormes pour le système de
santé. Nous devons donc nous
demander, collectivement et
individuellement : comment
pouvons-nous inverser la
tendance? »
« Toutes
les personnes sexuellement
actives sont potentiellement à
risque de contracter des ITSS.
On identifie néanmoins des
groupes vulnérables : les
adolescents et les jeunes
adultes de moins de 25 ans, les
jeunes en difficulté, les hommes
ayant des relations sexuelles
avec d’autres hommes, les
travailleurs et les
travailleuses du sexe ainsi que
les personnes incarcérées,
poursuit Dre Sauvé, sans oublier
toutes les personnes pouvant
être exposées à du sang, par
leur travail ou en utilisant des
drogues injectables. »
Les ITSS en Montérégie
Le rapport de la directrice de
santé publique montre qu’alors
qu’on croyait avoir remporté la
bataille contre de nombreuses
ITSS, la syphilis infectieuse,
la chlamydiose et la gonorrhée
connaissent une hausse
importante. Par ailleurs, les
infections par le VIH et le VHC
(virus de l’hépatite C) existent
toujours et affectent des
clientèles vulnérables.
Finalement, les infections
causées par le virus du
papillome humain et l’herpès
continuent, elles aussi, à se
propager.
De 1999 à 2008, les cas de
chlamydiose déclarés
annuellement ont plus que doublé
et on estime que le nombre réel
de personnes atteintes serait de
deux à trois fois plus élevé que
le nombre de cas diagnostiqués.
77 % des femmes atteintes par la
chlamydiose en 2008 étaient
âgées de 15 à 24 ans.
Depuis 1999, le nombre de cas
déclarés de gonorrhée a presque
triplé.
50 % des femmes atteintes de
gonorrhée ne ressentent aucun
symptôme.
Environ 500 Montérégiens vivent
avec le virus de
l’immunodéficience humaine
(VIH).
Depuis 2003, le nombre de
personnes atteintes de la
syphilis infectieuse n’a cessé
d’augmenter.
Le virus du papillome humain (VPH),
responsable du cancer du col et
des condylomes, est à la hausse.
Au cours de leur vie, de 70 % à
80 % des hommes et des femmes
contractent un type de VPH.
L’herpès est une maladie
chronique dont la prévalence
dans la population augmente avec
l’âge.
De 2002 à 2008, un peu plus de 2
000 cas d’infection par le virus
de l’hépatite C (VHC) ont été
déclarés. Près de 50 % des
utilisateurs de drogues
injectables de la Montérégie
sont porteurs du virus.
Inverser la tendance
« Pratiquement toutes les ITSS
sont évitables. Nous devons
impérativement nous donner les
moyens de briser le cycle de
transmission, indique Dre Sauvé.
»
Ainsi, la Direction de santé
publique de la Montérégie a
défini trois priorités pour
inverser la tendance qu’elle
décrit dans son rapport :
Renforcer l’éducation à la
sexualité en milieu scolaire
ainsi que l’accessibilité aux
condoms et à une clinique
jeunesse.
Intervenir auprès des groupes
vulnérables en les rejoignant
davantage dans leurs milieux de
vie. Il est possible de
combattre les ITSS par exemple
en consolidant les programmes
d’échange de seringues et en
investissant dans le travail de
rue.
Améliorer les services de
dépistage et de traitement en
misant sur la collaboration
interprofessionnelle et
interorganisationnelle.
Les ITSS touchent une grande
partie de la population et il
est crucial d’agir pour
combattre cette épidémie et
inverser la tendance.
Le rapport peut être consulté à
:
www.santemonteregie.qc.ca ,
sous la section santé publique.
Direction
de santé publique
Agence de la santé et des
services sociaux de la
Montérégie |