lundi 29 mars 2010
L’investissement
le plus important de l’histoire
de la SADC
La SADC et le
FIER investissent 900 000 $ dans
SDD
Hélène Goulet
Collaboration spéciale
La SADC de Pierre-De Saurel et
le FIER Bas-Richelieu ont
accordé à l’entreprise SDD
(Solution Développement durable)
une aide financière totale de
900 000 $.
Selon le président de la SADC,
René Lachapelle (à droite),
cette aide financière – un
montant de 600 000 $ - constitue
le plus important investissement
financier de l’histoire de
l’organisme, auquel est assortie
une seconde contribution du FIER
de 300 000 $.
Selon M. Lachapelle, qui a
procédé à cette annonce le 26
mars dernier en compagnie de la
présidente du FIER, Françoise
Richer, cet investissement
permettra la création d’une
quarantaine d’emplois directs et
générera des investissements
totaux de quelque 18 M$, étalés
sur une période de 24 mois, de
la part de l’entreprise
spécialisée dans le traitement
des matières résiduelles.
Rappelons que SDD s’est porté
acquéreur de l’ancienne
entreprise Conporec suite à la
fermeture de cette dernière en
août 2008.
« Ce qui
me rend le plus fier, ce n’est
pas tant l’ampleur de cet
investissement que la qualité du
projet et de son importance dans
la diversification de l’économie
locale, » a déclaré M.
Lachapelle, rappelant que cette
diversification économique est
inscrite au plan de
développement de la SADC depuis
de nombreuses années.
Du même souffle, M. Lachapelle a
admis que lorsque que Conporec
s’était installé dans la région
en 1992, l’espoir était grand.
« Nous
avons permis l’expérimentation
d’un procédé qui a rapporté à
ses promoteurs. À nous, il aura
surtout occasionné des coûts
financiers et surtout sociaux ».
À cet égard, M. Lachapelle dit
comprendre la méfiance de la
population quand on lui dit que
les matières résiduelles seront
traitées sans inconvénient pour
l’environnement et deviendront
même une source de profit.
« On leur
a déjà servi ce message, mais
nous n’avons jamais vraiment eu
l’heure juste quant aux
problèmes qui
ont incommodé les citoyennes et
citoyens, en particulier le
problème des odeurs. »
Cela dit, Mme Richer estime de
son côté que cette aide
financière constitue un geste
significatif pour les
investisseurs du FIER, pour une
entreprise qui, a-t-elle
précisé, «
apporte une solution réelle au
traitement des déchets grâce à
l’appui de nouvelles
infrastructures et d’équipements
directement impliqués dans le
contrôle des odeurs, afin de
contrer de façon définitive cet
important problème soulevé à
maintes reprises par la
communauté. »
« SDD
offre à la région une occasion
exceptionnelle de création de
richesse locale dans le domaine
de l’économie verte »,
a-t-elle ajouté.
Les solutions de SDD
Pour sa part, le président de
SDD, Jean Shoiry a déclaré
vouloir travailler avec la
communauté dans un esprit de
transparence.
« Nous
travaillons sur le dossier
depuis plus d’un an. Nous avons
appris à connaître la région et
nous sommes heureux de
l’ouverture manifestée à notre
égard. Pour nous, ça ne faisait
aucun sens de laisser mourir
cette usine », a-t-il
laissé entendre.
M. Shoiry estime que l’achat de
l’ancienne Conporec permet à son
entreprise d’économiser
plusieurs millions de dollars en
regard de l’implantation d’une
toute nouvelle construction.
SDD veux investir, d’ici deux
ans, la somme de 18 M$ dont le
tiers sera consacré à tout ce
qui entoure la problématique des
odeurs, grâce à des technologies
de pointe et une meilleure
connaissance du procédé.
À titre d’exemple, contrairement
à ce que faisait Conporec, qui
mettait la totalité du sac vert
dans le bioréacteur, le tri
optique permet d’effectuer un
premier tri en amont du procédé,
ce qui en améliorera d’autant la
qualité.
Toutes les opérations pouvant
provoquer des odeurs seront
effectuées en intérieur, grâce à
une technologie fermée, a-t-il
précisé. «
Nous avons prévu de nombreuses
mesures pour contrer les
problèmes d’odeur », a
assuré M. Shoiry. L’actuel
bioréacteur sera réparé, mais on
prévoit déjà le changer pour un
modèle de nouvelle génération
d’ici deux ans.
Les liens de SDD avec la
communauté
« Il faut
être transparent et nous devons
avoir une préoccupation sociale
», a soutenu M. Shoiry.
Ce dernier, d’ailleurs, estime
qu’il y a d’importants coûts
sociaux à administrer en ne
faisant que réagir à des
problématiques. Il faut donc
être proactif, croit-il.
« La
confiance est un élément
important pour nous et nous
n’avons pas d’agenda caché »,
a-t-il assuré.
SDD a à cet égard décidé de
former un comité de suivi, en
plus d’avoir déjà procédé à
différentes consultations. M.
Shoiry dit espérer que les
Sorelois puissent profiter au
maximum des retombées
économiques de l’implantation de
cette usine.
Pour le moment, l’usine n’est
pas en opération. M. Shoiry
prévoit qu’elle pourra l’être
dans quelques mois.
« Nous
n’allons démarrer que lorsque ça
va être prêt », a-t-il
indiqué.
Lorsqu’elle sera en opération,
le pourcentage de matière
revalorisée sera de 65 %,
estime-t-il d’autre part. La
capacité annuelle de production,
à son maximum, sera le
traitement de 100 000 tonnes de
matières résiduelles.
Par ailleurs, l’entreprise sera
en opération, et ce, même si la
MRC décidait de ne pas utiliser
les services de SDD.
« Ce n’est
pas la demande qui manque dans
les régions du Québec »,
a fait remarquer M. Shoiry, qui
se déclare également réceptif à
un modèle de gestion où la MRC
deviendrait actionnaire.
« Ça
pourrait permettre de développer
des solutions gagnantes, tout en
partageant certains bénéfices »,
a-t-il fait valoir.
Pour plusieurs observateurs, il
serait en effet désolant d’avoir
dans la région une entreprise de
pointe sans en tirer certains
avantages. La grande différence
entre Conporec et SDD, estiment
plusieurs, c’est que cette
dernière possède la liquidité
que Conporec n’avait pas et qui
a empêché cette dernière de
régler le problème d’odeurs de
façon définitive et efficace.
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