L’artiste
peintre et sculpteur Roger «
Pélo » Péloquin : 1929-2010
Texte de Louise Grégoire-Racicot
Les 2 Rives - 19 octobre 2010
Nécrologie > En mémoire
L’artiste Roger « Pélo »
Péloquin est décédé mercredi
dernier (7 octobre 2010) à
l’Hôtel-Dieu de Sorel, dans la
plus stricte intimité. À la
façon dont il a vécu sa dernière
décennie. à Saint-Ours, dans la
maison qu’il avait construite,
où il peignait encore et où
quelques amis le visitaient. Il
avait eu 81 ans, le 7 octobre.
Pélo a certes marqué l’histoire
culturelle de la région au cours
des années soixante-dix alors
qu’il s’exprimait comme peintre
- il faisait surtout des scènes
de ville- sculpteur,
dessinateur, portraitiste et
modéliste. Il a aussi bien
travaillé le dessin, l’huile et
le fusain que la sculpture et la
céramique. Il a étudié aux
Beaux-Arts nous confiait un de
ses deux frères encore vivants,
Marc-Henri. C’est là qu’il avait
notamment croisé Tex Lecor avec
qui il a fait des expositions.
Avec qui il partageait parfois
une vie sociale animée, entouré
de d'autres artistes de la scène
québécoise qui descendaient
souvent à Sorel, faire du
bateau.
« Pélo était célibataire et a
mené la vie qu’il voulait, mais
il s’était assagi depuis
quelques années. Il faisait
toujours sa promenade dans le
bois. C’était un homme
totalement libre, qui a vécu,
entouré de ses chats, tant qu’il
n’a pas dû être hospitalisé.»
Pélo a d'abord fait de la
peinture, se rappelle Roger
Marchand puis des sculptures.
Ensuite des sculptures peintes
pour ensuite se consacrer
exclusivement à la sculpture.
Rappelons qu’il a souvent exposé
dans les années soixante-dix,
aussi bien à Sorel qu’à
Montréal, à Saint-Ours ou en
Colombie-Britannique. Sa
dernière exposition soreloise
remonte à 1974 alors qu’il avait
présenté des huiles et quelques
sculptures.
Quant à son ami Pierre Jacob
qui cherchait l’an dernier, à
raviver la mémoire des Sorelois
à son égard, il m’avait alors
rappelé sa première rencontre
avec Pélo.
«Souvent il travaillait dans
le carré Royal et j’allais voir
son œuvre évoluer. Je n’ai
malheureusement trouvé que peu
de choses concernant sa
carrière, si ce n’est quelques
photos, dont une avec la statue
de Bob Éthier qu’il venait de
compléter.» De
fait, Pélo a réalisé plusieurs
sculptures au carré Royal,
certaines à même des arbres
malades et ce entre 1968 et
1971. Arbres que la Ville a fait
abattre quelques années plus
tard, se rappelle Roger
Marchand.
Pélo a adopté au cours de sa vie
d'artiste plusieurs styles.
Certainement, dit M. Marchand,
que plusieurs personnes
possèdent une de ses oeuvres. Il
en a une lui-même.
Le décor qu'il avait imaginé et
réalisé au Fort Saurel est
certes ce qui est resté le plus
longuement en montre, tant les
murales qu'il avait peintes et
les sculptures de Mexicains
qu'il avait réalisées, dit-il.
C'est un violent incendie qui a
ravagé le tout.
Polyvalent, Pélo l’était
vraiment. En mars 71, il
exposait à la bibliothèque de
Sorel une cinquantaine de
portraits au fusain, d’hommes
politiques et d’affaires de la
région. Il a aussi sculpté sur
bois le bureau de poste de
Saint-Ours, sculpture devenue
par la suite sujet d’un timbre
ainsi que trois ours imposants
longtemps « installés » devant
l'école.
Une autre photo de M. Jacob nous
le montrait remettant à Henri
Richard un portrait qu’il avait
fait et ce, en présence de Serge
Savard. Enfin, Pélo a exposé des
œuvres pour la dernière fois à
Sorel, en 1984, conjointement
avec le sculpteur Euclide
Cormier. C’est la seule
exposition que j’ai vue de son
travail.
Mémoire du Québec nous rapporte
qu’il avait notamment restauré,
en 1988, une statue de
Sainte-Anne exécutée par Louis
Jobin et placée dans la niche du
frontispice de l’église. Cette
statue originale de Sainte-Anne
a ensuite été placée dans le
chœur de l'église alors qu'une
réplique en fibres de verre l’a
remplacée dans la niche du
frontispice.
Le 9 août dernier, il avait été
hospitalisé. Il a été incinéré
et, à sa demande, n'a pas eu de
funérailles chantées pour lui.
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STM : Merci à Pierre Jacob, 2018 |