jeudi 09 mai 2013
Des coupures
qui font mal
Par Annie Bourque
Des postes de psychologue,
orthopédagogue, conseiller en
orientation ont été abolis à la
Commission scolaire de
Sorel-Tracy: des services qui
affecteront directement l’élève
en difficulté.
Mardi soir, ils étaient plus
d’une cinquantaine de parents et
membres du personnel à tenter de
sensibiliser les commissaires
dans l’espoir qu’ils puissent
trouver une autre façon de
pallier aux coupures de 3,2
millions de l’organisme.
Ces compressions s’expliquent
entre autres par la diminution
de 850 étudiants au secondaire
au cours des dernières années.
Lors de l’assemblée publique,
mardi soir, trois étudiants en
secondaire IV de l’école Fernand
Lefebvre sont venus expliquer
l’importance de leur
orthopédagogue dans leur vie.
«J’en
ai besoin afin de pouvoir
terminer mes études et
entreprendre mon plan de
carrière», a soutenu
le jeune Michael Guérin.
Deux autres étudiants n’ont pas
pu expliquer leur point de vue.
Le président de la Cs de
Sorel-Tracy, Denis Rajotte a
voulu se limiter qu’à un seul
témoignage.
Plus tôt, la voix brisée et
étreinte par l’émotion, Amélie
Racine, une enseignante de
français de la Polyvalente
Bernard Gariépy s’est demandé
comment vont pouvoir réussir les
élèves sans l’aide d’une
orthopédagogue.
«J’ai
11 élèves sur 20 qui sont
dyslexiques dans ma classe»,
a-t-elle dit en tentant de
réprimer son émotion.
La Commission scolaire de
Sorel-Tracy fait-elle des
surplus?, a-t-on demandé.
«On nous interdit de piger dans
nos surplus», a
répondu M. Rajotte qui a ajouté
être touché par tous les
témoignages entendus au cours de
la soirée.
Joint hier à Québec, l’attaché
de presse de la ministre de
l’Éducation Marie Malavoy,
Mathieu Le Blanc, a précisé que
les commissions scolaires ont le
droit de toucher à leur surplus
budgétaire, soit leurs revenus
accumulés, dans l’ordre de 32%.
«Les
commissions scolaires ont
plusieurs options dont la
possibilité d’avoir un délai de
trois à cinq ans afin qu’elles
puissent atteindre l’équilibre
budgétaire. Elles peuvent aussi
réorganiser leurs services avec
d’autres commissions solaires.»
Dans une lettre dont le
Sorel-Tracy Magazine a obtenu
copie, le syndicat des
professionnels de la Commission
scolaire de Sorel-Tracy note que
le surplus de la Commission
scolaire de Sorel-Tracy est
actuellement de 4 900 000 $.
«Le MELS (Ministère de
l’éducation des loisirs et du
sport) permet d’utiliser ce
surplus pour éponger le déficit.
La CS pourrait utiliser jusqu’à
1 568 000 $.»
Le surplus de 4, 9 M$ a été
confirmé par Christine Marchand,
responsable des communications à
la Commission scolaire de
Sorel-Tracy.
Le plus surprenant pour
l’auditoire, les commissaires
ont approuvé à l’unanimité les
coupures de poste. Aucun débat
n’a eu lieu.
«Ce
n’est pas la première fois qu’on
en parle», a justifié
la commissaire Julie Bourque
(qui n’a aucun lien de parenté
avec l’auteure de ces lignes).
Scénarios envisagés
Le Sorel-Tracy Magazine a appris
que des journées de débrayage
pourraient se tenir d’ici la fin
de l’année scolaire afin de
protester contre ces importantes
compressions.
La liste des
postes abolis
-Psychologue (poste
de 35 heures) à la
Polyvalente Fernand
Lefebvre (départ à
la retraite)
-Orthopédagogue à la
Polyvalente Fernand
Lefebvre
-Deux postes
d’animateurs de vie
spirituelle et
communautaire
-Agent de
développement au
Centre de formation
professionnel
Bernard Gariépy.
-Conseiller
pédagogique au CFP
(Centre de formation
professionnel)
-Conseiller en
orientation
-Bibliothécaire au
secondaire
-Mise en
disponibilité du
poste de la
psychoéducatrice (32
heures) à l'école
Maria Goretti.
-Cinq postes liés au
secrétariat dont un
agent de bureau
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Fait à noter :
L’entretien et le paiement des
salaires du personnel qui
travaille au centre
administratif de la CS de
Sorel-Tracy représente 3,9 % du
budget total.
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