Sept questions
au candidat conservateur Yves
Laberge
Par
Annie Bourque
Le
STM réalise la première entrevue
avec le candidat conservateur
Yves Laberge, sociologue de
formation, marié et père de deux
enfants âgés dans la vingtaine.
Originaire Québec, il explique
pourquoi il se présente pour
dans le comté de Bécancour-Nicolet-Saurel,
le 19 octobre prochain.
1.STM : Parlez-nous un peu
de vous.
Y.L: Ce n’est pas ma première
campagne dans une élection
fédérale avec le Parti
conservateur. Mon équipe est
réduite car nous voulons éviter
des dépenses électorales.
Donc, nous n’avons pas de local
pour l’organisation ni de lignes
téléphoniques coûteuses ni de
T-shirts avec effigie.
Nous n’avons pas beaucoup de
pancartes ni de grosse
fourgonnette aux couleurs du
parti. Je me déplace avec ma
voiture hybride pour éviter les
frais et la pollution: c’est la
mentalité conservatrice qui veut
limiter les dépenses faites avec
l’argent public.
2. STM : Quelle stratégie
adopterez-vous durant cette
campagne?
Y.L: Je veux faire comprendre
que depuis plusieurs années, le
Bloc québécois ne reçoit plus
d’écoute au Parlement fédéral.
Son temps de parole en Chambre
est devenu minime. Par ailleurs,
le NPD est encore populaire par
défaut dans certains secteurs,
mais c’est illusoire car bien
des provinces (comme l’Ontario)
n’éliront jamais un gouvernement
du NPD à Ottawa. En raison de
ses positions floues, le NPD ne
pourra pas dépasser un seuil
minimal indispensable pour
former un gouvernement au niveau
fédéral. La vague orange se
limite au Québec alors que
l’élection est au niveau
fédéral. Trente ans avec le même
député, c’est peut-être
admirable; mais il est temps
pour les électeurs de Bécancour-Nicolet-Saurel
de faire confiance au Parti
conservateur et de se retrouver
au pouvoir.
3. STM : Prévoyez-vous une
vague orange ?
Y.L: Voici mon interprétation:
la vague orange de 2011 était
une vague de sympathie envers
Jack Layton, le chef souriant du NPD qui, lors du débat télévisé,
avait reproché à Michael
Ignatieff (du Parti libéral)
d’être trop souvent absent des
débats à la Chambre des
Communes. Malheureusement pour
le NPD, ils ont ensuite fait
élire un grand nombre de
députés-fantômes qui n’ont pas
toujours été assidus. C’est la
population québécoise qui a été
perdante durant ces quatre
années. Et Thomas Mulcair n’a
vraiment pas le charisme du
regretté Jack Layton.
4. STM : Quels sont les
enjeux pour le comté de
Bécancour-Nicolet-Saurel ?
Y.L: Depuis 25 ans, la
circonscription de Bécancour-Nicolet-Saurel
est dans l’opposition. C’est
très long pour une région avec
tant de besoins et un potentiel
si diversifié. Ceci implique que
lorsque le Premier Ministre
réunit ses députés élus pour
discuter des priorités des
provinces, il ne convoque jamais
les élus de l’opposition, mais
uniquement ceux du parti
conservateur. Durant tous ces
mandats, le Bloc québécois n’a
fait qu’envoyer des lettres aux
ministres pour exprimer ses
besoins; ses demandes sont
souvent restées lettre morte. Il
faut qu’avec cette élection, la
circonscription de Bécancour-Nicolet-Saurel
puisse revenir à la table des
décisions en élisant un député
conservateur dans un
gouvernement conservateur.
5. STM : Quel est votre
avis : les gens votent-ils au
fédéral pour le chef ou le
candidat?
Y.L: Au Québec, il y a des
tendances dans certaines
régions. Le West Island vote
toujours rouge. Ici, j’entends
souvent des commentaires sur la
longévité de M. Plamondon en
politique. Moi je réponds aux
gens: l’âge n’a pas
d’importance. Cela ne doit pas
être un critère. Il faut voter
pour les bonnes raisons, soit
les compétences du candidat.
Cela n’a rien à voir avec l’âge,
s’il est marié ou son lieu de
résidence.
6. STM : Que
souhaitez-vous pour cette
campagne ?
Y.L: Il faut que la
circonscription de Bécancour-Nicolet-Saurel
se retrouve pour la première
fois depuis 1990 avec un député
qui fasse partie du gouvernement
au pouvoir à Ottawa.
Actuellement, sur la scène
fédérale, presque tout le Québec
est dans l’opposition; il faut
plus de députés québécois du
Parti conservateur dans le
prochain gouvernement
conservateur. Un député
conservateur se retrouve à
l’intérieur du gouvernement et
côtoie directement les
ministres. Les besoins sont dans
les régions; mais les ressources
et les budgets sont à Ottawa.
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