Jeudi 12 mai 2016

Une pilule difficile à faire passer pour certains
Par Stéphane Martin

Les résidents de l’île d’Embarras à Sainte-Anne-de-Sorel devront mettre la main dans leurs poches afin de régler un dossier qui traîne en longueur depuis des années. Le raccordement au réseau municipal d’aqueduc et d’égout est sur le point de devenir réalité et pour la première fois, une subvention provinciale est sur la table afin d’alléger la facture. Or, une réponse doit être donnée rapidement aux autorités gouvernementales sinon cette subvention ne sera pas accordée.

Pour un jeune couple nouvellement installé sur l’Île, cette décision représente une hausse majeure de leur compte de taxes. « Le 9 mai, tous les habitants de l’île d’Embarras ont été convoqués à une réunion où nous y avons appris que le projet en question devra être payé exclusivement par le biais de nos taxes qui se verront augmentées de 1 843,39 $, pas année, sur une période de 25 ans », déplore Marie-Ève Dionne et son conjoint, Félix Doyon.

Amené à commenter le dossier, le maire de Sainte-Anne-de-Sorel explique que c’est la façon de faire pour ce type de dossier : « C’est toujours la même mécanique, les premières installations sont payées par les résidents du secteur. Qu’il s’agisse d’une nouvelle rue ou d’une ancienne, c’est comme cela que ça fonctionne. Par exemple, les résidents de l’Île-aux-Fantômes sont sur le point de terminer leur paiement pour leurs installations. Les citoyens qui habitent l’extension de la rue Marie-Didace vivent la même chose. C’est la façon de faire au Québec », explique Michel Péloquin.

Ce dernier se dit surpris de constater une opposition alors que tous semblaient satisfaits lors de la soirée d’information de la semaine dernière. «Nous avons tenu une réunion d’information afin d’être le plus transparents possible envers les résidents, nous leur avons même offert la possibilité d’étaler les paiements sur la plus longue période possible, soit 25 ans et il semblait y avoir un consensus dans la salle, d’autant que nous avons la possibilité de faire diminuer le montant de la facture avec la subvention du gouvernement. Il faut saisir l’occasion avant qu’elle ne soit plus offerte. Les travaux devront être faits de toute façon. En 2016 le gouvernement ne tolère plus que des résidences déversent leurs eaux usées dans le fleuve».

L’île d’Embarras étant située en zone inondable, les citoyens qui possédaient une fosse septique doivent se connecter au réseau municipal tel que l’exige la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables du gouvernement québécois.

La propriétaire du restaurant Marc Beauchemin est également touchée par le dossier. Cette dernière est consciente qu’il y a un coût de relié à l’opération, mais parle d’un passage obligé. « Ça fait près de 10 ans que je me bats pour ça. Il faut mettre aux normes nos installations. Oui, ça coute cher, mais c’est un mal nécessaire », commente Colette Chabot Beauchemin.

Si la procédure suit son cours dans l’ordre des choses, le début des travaux sur l’île d’Embarras est prévu pour l’automne 2017.

 

Dans les faits :

Février 2006, rencontre avec les citoyens concernant la problématique des eaux usées;
Novembre 2006, adoption d’un règlement d’emprunt pour la réalisation d’une étude préliminaire sur la mise en place d’un système de collecte des eaux usées et le prolongement de l’aqueduc;
Juin 2007, dépôt de la première étude et attente d’un programme d’aide financière;
Mars 2010, réactualisation de l’étude (payée par la municipalité), et dépôt d’une demande d’aide financière dans le cadre du programme PIQM;
Septembre 2011, le MDDELCC émet des avis d’infractions pour le rejet dans l’environnement;
Octobre 2011, le MAMOT suspend la demande d’aide financière en mentionnant que le niveau de priorité n’ est pas suffisant pour une aide financière;

Historique

Été 2012, la municipalité procède à un relevé sanitaire avec un colorant et transmet les résultats au MAMOT et au MDDELCC;
Septembre 2010 à fin 2013, période d’attente de subvention;
Début 2014, mise en place d’un nouveau programme d’aide provincial;
Mai 2014, dépôt d’une nouvelle demande d’aide dans le cadre du nouveau programme PRIMEAU;
Mars 2015, réalisation d’une troisième étude par la municipalité selon une nouvelle technologie;
Novembre 2015, analyse et approbation préliminaire du MDDELCC;
Aujourd’hui, proposition d’une aide financière maximale de 360 000 $ provenant du MAMOT.

Étapes avant la réalisation

Coûts directs
Estimations des travaux d’infrastructures 847 125,00 $
Imprévus (10 %) : 84 712,50 $
Sous total : 931 837,50 $
TPS 5 % 46 591,88 $ TVQ 9.975% 92 950,79 $
Retour taxes (93 067,28 $)
Coût net 978 312,89 $

Estimation des travaux réseau d’égout
Subvention : 360 000,00 $
Total avec subvention : 902 023,00 $
Coûts indirects
Contingences incluant (24 %) :
Plan et devis, surveillance, contrôle qualitatif, arpentage, frais de notariat, frais de publication d’appels d’offres, etc.
Coût 234 795,00 $
Sous total (coûts directs et indirects) : 1 213 108,00 $
Frais de financement temporaire (5%) 48 915,00 $
Grand total estimé 1 262 023,00 $

Coûts estimés pour l’égout
Compensation basée sur 33 résidences :


EXEMPLES
Coût pour le projet égout sans subvention
Paiement comptant : 38 243,00 $ avec financement sur 20 ans : estimé 2 939,97 $ par année avec financement sur 25 ans : estimé 2 579,09 $ par année

Coût pour le projet égout avec subvention
Paiement comptant : 27 334.00 $ avec financement sur 20 ans : estimé 2 101, 33 $ par année avec financement sur 25 ans : estimé 1 843,39 $ par année

Aqueduc :
Coûts directs
Estimations des travaux d’infrastructures 158 550,00 $
Imprévus (10 %) : 15 855,00 $
Sous total : 174 405,00 $
TPS 5 % 8 720,25 $ TVQ 9.975% 17 396,90 $
Retour taxes (17 418,70 $)
Coût net 183 103,45 $

Estimation des travaux prolongement d’aqueduc
Coûts indirects
Contingences incluant (24 %) :
Plan et devis, surveillance, contrôle qualitatif, arpentage, frais de notariat, frais de publication d’appels d’offres, etc.
Coût 43 945,00 $
Sous total (coûts directs et indirects) : 227 048,00 $
Frais de financement temporaire (5%) 9 155,00 $
Grand total estimé 236 203,00 $
Coût estimés pour le prolongement d’aqueduc
Compensation basée sur 16 résidences :

EXEMPLE
Coût pour le projet prolongement aqueduc
Paiement comptant : 14 762,68 $ avec financement sur 20 ans : estimé 1 135,00 $ par année avec financement sur 25 ans : estimé 995,00 $ par année
Emprunt refinancé à tous les cinq ans.

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