jeudi 24 novembre 2016

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
La Maison La Source remplie à pleine capacité
Par Annie Bourque


En entrevue à Mise à Jour à MaTv, Lucie Hénault, directrice de la Maison La Source raconte que la violence conjugale existe dans toutes les couches de la société. Crédit : Stéphane Martin.


À la veille du 25 novembre, Journée internationale consacrée à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qu’en est-il de ce phénomène au niveau de notre région ? Entrevue avec Lucie Hénault, directrice depuis 28 ans à la Maison La Source.

À l’heure actuelle, le taux d’occupation de la maison d’hébergement atteint 99 %. Les 15 places sont presque toutes occupées avec 10 femmes et quatre enfants âgés en bas de six ans.


Durant 12 jours, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes distribuera gratuitement dans leur localité plus de 6000 sacs réutilisables dans le cadre de l’édition de la campagne des 12 jours d’actions pour l’élimination des violences envers les femmse. Une campagne qui se déroule du 25 novembre au 6 décembre (journée nationale de commémoration de la tuerie de l’École Polytechnique. Crédit : Annie Bourque

Durant l’année dernière, soit du 31 mars 2015 au 1er avril 2016, le taux d’occupation était de 78 %. Cela représente 39 enfants et 92 femmes dont la moitié est âgée entre 18 et 40 ans et l’autre, entre 40 et 60 ans.

La violence conjugale n’est pas juste illustrée par des coups physiques. Mme Hénault entend souvent cette réflexion : « Mon conjoint ne me bat pas…la Maison, ce n’est pas pour moi. »

Plusieurs ont subi par le passé des attouchements non désirés, des abus, une remarque, un geste déplacé et même une relation sexuelle non désirée.

Au fil des mois, des ans, elles perdent ce qu’il y a de plus précieux : l’estime de soi. « Je ne suis bonne rien », entend Mme Hénault. Certains hommes disent à leurs conjointes : « Tu es bien chanceuse que je vive avec une fille comme toi ou encore : tu es bien chanceuse de m’avoir…»

Obstacles

Souvent, elles se trouvent isolées. « Les familles proches ne veulent pas se mêler de ce qui ne les regarde pas. La victime se débat sans aucun soutien. »

Les commentaires des proches ressemblent à celui-ci : « Elle n’a juste qu’à le laisser. » Pas facile lorsque la femme est dépendante financièrement de son conjoint. « Débute alors une véritable course à obstacles, illustre Mme Hénault. Et avec la loi 70, on craint fortement que ce soit un obstacle de plus. »

La loi 70, adoptée récemment par l’Assemblée nationale du Québec est plus coercitive. On prévoit que les personnes qui feront une première demande d’aide sociale devront obligatoirement participer au
programme Objectif emploi.

De tous les milieux

Quel est le portrait des femmes qui fréquentent la Maison La Source ? Elles proviennent de tous les milieux et de toutes les couches sociales. Certaines viennent de l’extérieur de la région. Parfois, elles sont des professionnelles reconnues et tantôt, elles vivent avec un homme d’affaires réputé dans sa sphère d’activités.

Leur séjour à la Maison La Source dure durant une période qui varie de 1 à 3 mois. D’autres téléphonent pour s’informer sur les différentes démarches au plan socio-judiciaire ou psychologique.

Dans le bureau de Mme Hénault, quelqu’un a laissé une lettre qui est maintenant encadrée, tout près de la fenêtre. « La Maison m’a apportée le réconfort et l’écoute active pour reprendre confiance en moi. J’ai pu retrouver mes vraies valeurs et ma santé pour faire face à la vie. »

Mme Hénault raconte que sa plus grande fierté est de savoir qu’on peut sortir de ce cycle de chantage, de menaces ou de coups physiques et recommencer une nouvelle vie…

Une ligne téléphonique est en place sept jours sur sept. 450-743-2821 ou 1 800 363-9010

Comment aider ?

La violence faite aux femmes plus jamais ! Tel est le slogan pour prévenir et contrer les violences aux femmes. Cette violence peut être insidieuse comme du harcèlement, intimidation, chantage. Cela peut prendre la forme d’une agression sexuelle ou physique, contrôle économique ou violence verbale ou psychologique.

Poser un geste

-On aide les femmes qui subissent la violence par notre écoute et notre respect.

-On dénonce les crimes à la police.

-On communique avec une maison d’hébergement afin de recevoir conseils et soutiens.

-En agissant…car la violence n’est jamais une affaire privée.

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