mardi 11 octobre 2016

Raccordement au réseau municipal sur l’île d’Embarras
Les résidents disent : NON !
Par Stéphane Martin

Les résidents de l’île d’Embarras à Sainte-Anne-de-Sorel ont refusé le règlement d’emprunt visant à entamer les travaux de connexion au réseau municipal d’aqueduc et d’égout. La signature de registre qui s’est tenue mercredi aura fait déplacer la majorité de ces insulaires. Rappelons que le projet en question devra être payé par les citoyens de l’île d’Embarras qui verraient leur compte de taxes augmenter de plus de 1 800$ par année. Voir texte : http://www.soreltracy.com/2016/mai/12m.html

Sur une possibilité de 36 signatures, 27 ont signé pour refuser le raccordement au réseau d’égout et l’ensemble des 12 résidences touchées ont refusé le réseau d’aqueduc. Deux dossiers s’entrecroisent dans ce litige. Dans un premier temps, de par sa Politique de protection des rives, le gouvernement québécois exige qu’une habitation située en zone inondable soit connectée au réseau municipal. Dans un second temps, la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel tente de faire pression sur les instances gouvernementales afin d’avoir un assouplissement sur l’application de la carte des zones inondables 0-2 ans.

L’île d’Embarras fait partie intégrante de cette zone. Advenant le cas où une habitation serait détruite par le feu ou un autre sinistre, le propriétaire serait dans l’interdiction de rebâtir sa maison. À cet effet, la municipalité demande un assouplissement des règles, car elle craint de voir disparaître une partie de son patrimoine bâti.  Or, les négociations se poursuivent avec le gouvernement, un mémoire sera déposé sous peu pour faire pencher la balance du côté de Sainte-Anne-de-Sorel.  Cette dernière craint que les négociations achoppent si les résidents de l’île d’Embarras refusent de se mettre à niveau.

Lors de la séance de conseil de la semaine dernière, quelques citoyens ont fait entendre leur mécontentement. « Je pense que ce n’est pas sage d’aller de l’avant sans savoir si le 0-2 ans sera appliqué. Si on me fait investir de l’argent sur ma maison, je veux que ce soit un placement sûr. Si le 0-2 ans est appliqué, le gars va passer au feu et être obligé de payer les tuyaux sans pouvoir se rebâtir, c’est inacceptable. C’est quoi qui presse ? Avez-vous un gun sur la tempe ? Des subventions, il va toujours en avoir », questionne Steeve Desaulniers.

Le conseiller municipal Patrick Lamothe a fait valoir son point de vue sur la question. « La seule chose que le gouvernement attend, c’est de se doter d’arguments pour nous imposer la carte 0-2 ans. Vous n’avez pas idée de la facilité qu’ils vont avoir à nous l’imposer quand on va dire que vous avez décidé de vous braquer et de refuser la subvention (NDLR Permettant d’alléger la facture et de procéder aux travaux de raccordement). Ça va se faire en claquant des doigts. Que va-t-il nous rester comme argument ? »

Le maire Michel Péloquin abonde dans le même sens. Se basant sur un courriel reçu du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, il mentionne les risques de ne pas aller de l’avant avec le raccordement au réseau d’aqueduc et d’égout.

« Il y a l’obligation d’une municipalité d’intervenir pour faire appliquer les règles environnementales concernant les eaux usées et si quelqu’un est reconnu comme ne voulant pas obtempérer, il peut y avoir des amendes variant entre 500 $ et 500 000$. Il peut y avoir une émission du ministère de faire faire les travaux au frais des contribuables résidents et sans égard à l’opinion de ceux-ci. Ce serait une erreur, à mon avis, de ne pas profiter des subventions qu’on a sur la table. On pourrait le regretter assez rapidement », d’informer Monsieur Péloquin.

Le dossier suivra son cours lors de la prochaine séance publique, le 7 novembre. Le conseil municipal aura le choix d’aller en référendum sur la question ou de simplement annuler son règlement d’emprunt.

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