mardi 12 décembre 2017
Explosion à
l'usine de Rio Tinto Fer et
Titane de Sorel-Tracy : la
gestion des risques est en cause
SAINT-HYACINTHE, QC, le 12
déc. 2017 /CNW Telbec/ - Le 30
mars 2017, une explosion est
survenue à l'usine de réduction
de Rio Tinto Fer et Titane à
Sorel-Tracy lors d'opérations de
maintenance sur le système de
récupération des gaz du côté
sud. À la suite de son enquête,
la Commission des normes, de
l'équité, de la santé et de la
sécurité du travail (CNESST)
retient comme principale cause
de l'accident une déficience
dans la gestion des risques liée
à la purge du système. Aucun
travailleur n'a subi de lésions
physiques graves.
Des travailleurs sont
projetés au sol par le souffle
de l'explosion
Les fours de l'usine de Rio
Tinto Fer et Titane produisent
des gaz qui contiennent
notamment du monoxyde de carbone
(CO), lequel est recueilli à
travers un système de
récupération des gaz. Le jour de
l'accident, des opérations de
maintenance étaient effectuées
pour raccorder un four au
système de récupération des gaz
du côté sud de l'usine.
Pour ce faire, le système sud
a été arrêté tandis que le
système nord était toujours en
fonction. Alors qu'une série
d'opérations étaient réalisées
sur le système, telles que la
purge, le CO venant du système
nord a migré de façon non prévue
vers le système sud, causant une
fuite majeure de CO dans la
salle de récupération des gaz
sud. Trois travailleurs qui se
dirigeaient vers cette salle ont
détecté, à l'aide de leur
détecteur personnel de gaz, une
concentration anormalement
élevée de CO.
Au moment où ils
s'éloignaient de la salle, après
avoir ouvert les portes pour
favoriser la dispersion du CO,
une forte explosion s'est
produite, les projetant au sol.
Aucun des travailleurs n'a subi
de lésions physiques graves. De
lourds dommages matériels ont
toutefois résulté de cette
explosion.
Trois causes expliquent
l'accident
L'enquête a permis à la CNESST
de retenir trois causes pour
expliquer l'accident.
D'abord, la migration du CO
provenant du réseau haute
pression, côté nord, dans les
canalisations du système de
récupération des gaz, côté sud,
durant l'arrêt de celui-ci, a
provoqué une fuite de CO.
Ensuite, une source d'ignition,
provenant d'un des nombreux
appareillages électriques se
trouvant dans la salle de
récupération des gaz, a provoqué
l'allumage et l'explosion du
mélange d'air et de CO présent
dans la salle de récupération
des gaz sud.
Enfin, la gestion des risques
liée à la purge du système de
récupération des gaz sud à la
suite de son arrêt était
déficiente. En effet, aucune
analyse des risques n'avait été
réalisée sur le système de
récupération des gaz pour les
opérations de maintenance, dont
la purge des canalisations.
Cette purge s'est faite pendant
l'arrêt du système sud alors que
le système nord était toujours
en fonction.
De ce fait, le risque de
migration du CO vers le système
de récupération des gaz sud
n'avait pas été identifié, ce
qui a entraîné une fuite
importante de gaz dans le
bâtiment, laquelle a mené à
l'explosion.
La CNESST exige des
modifications aux systèmes de
récupération des gaz
À la suite de l'accident, la
CNESST a exigé que l'employeur
apporte des modifications pour
contrôler le danger d'explosion
lors de l'utilisation des
systèmes de récupération des gaz
nord et sud à l'usine de
réduction. Après avoir reçu une
attestation de conformité de ces
modifications signée par un
ingénieur, la CNESST a permis
l'utilisation des systèmes de
récupération des gaz nord et
sud.
Relativement à cet accident, la
CNESST a délivré à l'employeur,
Rio Tinto Fer et Titane, un
constat d'infraction. Pour ce
type d'infractions, le montant
de l'amende varie de 16 645 $ à
66 183 $ pour une première
offense, et pourrait atteindre
326 349 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel
accident
La CNESST rappelle aux
employeurs qu'ils doivent faire
une analyse de risques pour
toutes les opérations des
procédés, incluant celle de la
maintenance sur les équipements.
Rappelons que, par la loi, tout
employeur a l'obligation de
s'assurer que l'organisation du
travail ainsi que les
équipements, les méthodes et les
techniques pour l'accomplir sont
sécuritaires. L'employeur et les
travailleurs doivent faire
équipe pour repérer les dangers
et mettre en place les moyens
pour les éliminer et les
contrôler.
Source :
CNESST - Direction régionale de
la Yamaska |