La
communauté soreloise en deuil
Décès subit de
l’ancien journaliste Jean-Marc
Lebeau


vendredi 28 juillet 2017
Il était aimé de tous. Ses
calembours, son rire tonitruant
et sa gentillesse légendaire
marqueront longtemps nos
mémoires. L’ancien journaliste
Jean-Marc Lebeau est décédé
subitement à 74 ans d’un arrêt
cardiaque dans la nuit de
dimanche à lundi.
En avant-midi, son fils Mathieu
a téléphoné à son ancien
employeur CJSO afin de les
informer de cette triste
nouvelle. Le directeur des
ressources humaines et animateur
Jean Lemay a réagi
sur Facebook et sur les ondes de
la radio soreloise. L’homme
était toujours en contact avec
l’ancien reporter.
« Il y
a environ un an, Jean-Marc avait
pris sa santé en main. Il
surveillait son alimentation et
avait cessé de fumer. Il
s’adonnait au vélo et faisait de
l’exercice régulièrement »,
a confié M. Lemay au
SorelTracy Magazine.
Sur son site Facebook, M. Lemay
ajoute :
« Ce matin c'est plus qu'un
collègue que je perds c'est un
ami, un homme de cœur. Jean-Marc
Lebeau, avec sa légendaire voix
grave et son rire chaleureux
vont me manquer et vont manquer
aussi aux milliers d'auditeurs
qui l'ont connu sur nos ondes à
CJSO comme journaliste,
reporter, co-animateur et
dernièrement collaborateur à
notre émission On a des choses à
dire. »
Graphiste de
métier
Au début de sa carrière,
Jean-Marc était journaliste et
rédacteur en chef du Courrier
Riviera. Ce graphiste
d’expérience possédait son
propre bureau à
Sainte-Anne-de-Sorel. Il
côtoyait Reynald Bergeron,
propriétaire du Théâtre du
Chenal du Moine.
«
J’allais le voir régulièrement
chez lui pour corriger ce qu’il
me suggérait »,
raconte M. Bergeron au
SorelTracy Magazine.

Une
photo datant de
l'époque du Courrier
Riviera, trouvé par
Marc Mineau nous le
montre lors de sa
jeunesse. |
Jean-Marc avait un esprit
entrepreneurial. En 1980, il a
lancé sa propre entreprise
Ramonage JML.
«
C’était un bon vivant, un
passionné de la langue
française. Durant sa retraite,
il m’a confié qu’il aurait aimé
faire un voyage en France. »
M. Bergeron ajoute
avoir croisé Jean-Marc juste
avant que le « Dossier
Bronchoscope » fasse les
manchettes.
« Il
m’a dit à ce moment-là : je vais
trouver une façon de
m’impliquer. On ne peut pas
laisser faire ça. »
Reynald Bergeron se
souvient de son rire, ses
calembours et son sens de
l’humour.
Plaque en son honneur
La directrice-générale de la
Fondation Hôtel-Dieu,
Nathalie Saint-Germain
était sous le choc, triste et
profondément émue par le décès
d’un homme engagé de la trempe
de Jean-Marc Lebeau. Il
s'était impliqué dans la
démarche citoyenne pour
l'implantation d'un bronchoscope
Ebus à l’Hôtel-Dieu de Sorel.
« Je le
revois encore dans mon bureau en
train de me dire : Nathalie, on
va y arriver. Il a pris le
dossier en main. Grâce à son
dévouement, on a recueilli 9000
signatures », indique
Mme Saint-Germain qui songe à
honorer la mémoire de l’ancien
journaliste par la pose d’une
plaque en son nom sur les murs
de l’Hôtel-Dieu.
« La
Fondation, ajoute-t-elle, perd
un allié, un brave type. Il n’y
a pas de mots pour exprimer
notre gratitude envers quelqu’un
qui croyait tant en sa région. »

Jean-Marc en train de faire
signer la pétition
Comédien
L’ancien directeur des
Promenades de Sorel,
Réjean Bériault,
maintenant expatrié dans la
région d’Ottawa n’a que de bons
souvenirs de l’homme.
«
Jean-Marc a été longtemps notre
Père Noêl aux Promenades et on a
même joué dans une pièce de
théâtre ensemble. »
M. Bériault s’entretenait
régulièrement avec Jean-Marc
grâce à Facebook.
« Il
était notre allumeur de
thématiques. Même si on avait
une divergence d’opinions, on
l’exprimait en tout respect. »
L’ancien animateur de Mise à
Jour à MATV Sorel se souviendra
de son rire, sa bonne humeur et
sa joie de vivre.

Une photo
qui date de 1971, lors d'une représentation au
théâtre. On reconnait Luc Mineau et Jean-Marc Lebeau à
l'avant-plan.
Rigueur journalistique
La directrice de l’École de
danse Jocelyne Bibeau
raconte qu’elle l’a connu en
1983 alors qu’il était au
Courrier Riviera.
«
J’aimais son ouverture, sa
curiosité et le respect pour la
personne qu’il avait en entrevue
», raconte
l’animatrice des Indiscrètes à
MaTV Sorel-Tracy.
«
Jean-Marc réussissait à
transmettre ses reportages avec
une couleur, une émotivité
humaine tout en gardant sa
rigueur journalistique »,
précise Mme Bibeau.
«
C’était surtout un érudit de la
langue française, une qualité
qui se perd aujourd’hui. »
Malheureusement, depuis le 20
juin dernier, on n’avait plus eu
de ses nouvelles sur Facebook.
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Des réactions
«Même
si nous n'avons pas travaillé
pour le même média, j'ai
toujours considéré Jean-Marc
comme un de mes
proches collègues. De fait, nous
nous sommes côtoyés quasiment
quotidiennement durant plusieurs
années, alors nous assistions
aux mêmes événements et
conférences de presse. Nous
avons eu énormément de plaisir à
pratiquer notre métier. Je
conserverai le souvenir d'un
homme toujours de bonne humeur,
parfois taquin, mais surtout
doté d'une grande
humanité, toujours prêt à
soutenir sa communauté. Il va
nous manquer.» -
Hélène Goulet,
ex-rédactrice en chef du journal
La Voix
Son ancien collègue de travail,
aujourd'hui à RDS, Yanick
Lévesque, a appris le
départ de Jean-Marc tard en fin
de journée.
« Ça me bouleverse énormément d'apprendre le départ tragique de
Jean-Marc. C'est 10 ans de ma
vie professionnelle que j'ai
passées à ses côtés à CJSO. J'ai
tellement aimé travailler avec
cet homme-là, un vrai Pro, une
voix radiophonique incroyable,
un français impeccable. Mais
c'est d'abord et avant tout une
bonne personne. J'offre mes
sympathies à toute sa famille.
Tellement triste ! »,
commentait-il au STM.
L’éditeur du Sorel-Tracy
Magazine Jean Doyon
garde un bon souvenir de son
ancien collègue.
« À
l'époque où j'étais un peu plus
sur le terrain, Jean-Marc était
souvent le « bout en train » du
groupe avec son sens de l'humour
très particulier. Il savait
faire des jeux de mots très
drôles et souvent, très subtils.
Son incroyable rire était des
plus contagieux et même notoire
», concluait-il. |