jeudi 12 octobre 2017
Sorel-Tracy :
Un débat électoral… pour qui ?
Le 12 octobre 2017 – Le
Regroupement des chômeurs et
chômeuses de la région
Sorel-Tracy met aujourd’hui son
grain de sel dans ce qu’on peut
désormais appeler la saga du
débat des candidats à la mairie
de Sorel-Tracy. L’organisme
applaudit l’heureuse initiative
de l’Association générale des
étudiantes et étudiants du Cégep
de Sorel-Tracy (AGEECST)
d’organiser, le 17 octobre
prochain, un débat gratuit,
ouvert à tous et à toutes,
contrairement à celui de la
Chambre de commerce locale.
En effet, il y a plusieurs
années, la Chambre de commerce
et d’industrie de Sorel-Tracy a
fait de cet outil démocratique
essentiel une activité de
financement, ce que déplore le
RCCST.
« Les
dirigeants de la Chambre ont
peut-être oublié que les
travailleurs, travailleuses au
salaire minimum ou les
prestataires d’aide sociale –
qui peinent à joindre les deux
bouts – sont aussi des
électeurs, électrices. Ils ou
elles doivent avoir, au même
titre que tout le monde, accès à
l’information nécessaire à
l’exercice de leur droit de
vote. », rappelle la
présidente du Regroupement,
Johanne Soucy.
Elle est bien placée pour en
parler car il fut une époque où
dépenser même quelques dollars
pour un café était impensable
pour elle tant son budget
familial était serré.
« Les
personnes à faible revenu ont le
droit de participer pleinement à
la vie démocratique de leur
communauté, et ce,
indépendamment de leurs
contraintes financières. »,
renchérit-elle.
Déjà, notamment lors des
élections fédérales de 2015, la
Chambre de commerce vendait des
billets pour le débat des
candidats, mais la situation
était différente puisque les
partis politiques avaient acheté
les billets et les avaient
distribués à leurs partisans.
« Je
crois bien que les représentants
du RCCST étaient les deux seuls
personnes présentes qui avaient
payé leurs billets ! »,
souligne Alain Turgeon, le
coordonnateur du RCCST.
Le Regroupement trouve
regrettable que d’autres
organisations ou individus
s’engagent comme collaborateurs
ou partenaires de l’événement
sans avoir questionné le fait
qu’il y ait un coût d’entrée.
Comme organisme de défense des
droits, le RCCST considère que
l’exercice démocratique ne
devrait en aucune façon être
associé à une activité
économique, quelle qu’elle soit.
« C’est
tellement facile de faire fi de
la réalité d’autrui, de ne pas
travailler à inclure le plus
grand nombre de personnes
possible… Un exemple : Lors du
même débat de 2015, les gens
pouvaient émettre des
commentaires par le biais des
réseaux sociaux, mais rien
n’était prévu afin qu’ils
puissent prendre la parole sur
place. Quelqu’un qui n’avait pas
de cellulaire était par
conséquent réduit au silence,
alors qu’un individu en Asie
aurait pu intervenir ! »,
relate M. Turgeon.
« Se
plier aux dernières tendances en
matière de communication,
d’accord, mais pas au détriment
de l’accessibilité et de
l’équité ! »
Source :
Alain Turgeon, coordonnateur
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