Réactions au contrat du REM en Inde :
Inconcevable, aberrant, désolant !


Par Annie Bourque, jeudi 12 avril 2018

Inconcevable, aberrant.  Les réactions fusent à la suite de la conférence de presse d’Alstom qui confirme que les futurs trains du REM seront construits…en Inde.

« C’est désolant ! », a soutenu le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin qui a blâmé ouvertement la Caisse de dépôt et de placement. « Ce projet, financé par l’argent des Québécois, aurait pu avoir des retombées économiques majeures. Malheureusement, on s’est contenté de regarder que son aspect strictement financier. »

M. Péloquin s’est dit toutefois heureux de l’annonce de ce matin à propos de la consolidation des 80 emplois à l’usine de Sorel-Tracy. « Nous avons de beaux projets qui s’en viennent avec le métro du Chili et un autre provenant des États-Unis.  Et on essaie toujours de convaincre Alstom d’investir chez nous et de faire valoir les compétences de nos employés. »

Réaction de Sylvain Rochon

Le député de Richelieu à l’Assemblée nationale Sylvain Rochon s’est aussi réjoui de l’annonce d’Alstom consolidant les 80 emplois à Sorel-Tracy.  « Depuis mon élection, je me suis battu sur tous les fronts pour veiller à ce que l’usine d’Alstom de Sorel-Tracy reçoive sa part des grands contrats nationaux. »

« J’ai interpellé le premier ministre ainsi que les différents ministres qui se sont succédé aux Transports. Je les ai invités à visiter l’usine. Je suis heureux que mes appels aient enfin été entendus. Il est temps que le Québec, le continent et le monde reconnaissent notre expertise ! »

Cette première victoire de consolidation des emplois ne doit pas s’arrêter là. « Le contenu local des contrats nationaux demeure un enjeu crucial et un moyen unique de préserver nos emplois. Nous devons nous assurer un minimum de contenu local dans chacun de nos grands contrats internationaux comme le permettent les accords internationaux. », dit-il.

Blâme à l’égard de M. Couillard

« M. Couillard n’a rien fait pour que les wagons du REM soient fabriqués au Québec. Pourquoi ? Parce qu’on a refusé les amendements pourtant réalistes que nous avons proposés en Commission parlementaire visant à inclure une clause de garantie de contenu local dans la loi créant la CDPQ Infra (filiale de la Caisse de dépôt et de placement du Québec). », poursuit M. Rochon.

Syndicat

Même son de cloche du côté syndical qui blâme la Caisse de dépôt et de placement de ne pas exiger un « contenu local. » « Tous les pays du monde exigent un contenu local. Cela n’a pas de bon sens qu’on ne l’exige pas. »

« Il est inconcevable que la Caisse de dépôt et placement du Québec n’ait pas exigé que le contrat de construction des trains du nouveau Réseau express métropolitain (REM), octroyé à Alstom, contienne une obligation de contenu québécois. Par conséquent, les bogies de ce train seront construits à l’étranger, et ce, malgré des sommes colossales investies par le gouvernement et par la caisse », a écrit le représentant de la CSN Louis Bégin.

Avenir d’Alstom

De son côté, Sylvain Dupuis, directeur général de la Chambre de commerce de Sorel-Tracy a confié être rassuré par l’annonce de ce matin protégeant les emplois sorelois. Toutefois, il s’est montré déçu par l’annonce du REM. « Un tel projet aurait pu protéger et assurer l’avenir d’Alstom à Sorel-Tracy. »

Le REM… c’est quoi ?... c’est qui ?

Le Réseau express métropolitain (REM) à Montréal représente un contrat de 2,8 milliards de dollars qui est réparti entre Alstom (1,4 milliard) et SNC-Lavalin qui en obtient 600 millions.

Les deux entreprises ont signé un consortium sous le nom de Groupe des Partenaires pour la Mobilité des Montréalais (PMM).

Une fois achevé, le REM constituera l'un des réseaux de transport automatisés les plus étendus au monde, avec 67 kilomètres de voies et 26 stations. Il reliera le centre-ville de Montréal à la Rive-Sud, la Rive-Nord, l'Ouest-de-l'Île et l'aéroport international Pierre Elliott Trudeau.

« Selon les termes du contrat, le Groupe PMM fournira 212 voitures de métro de type Metropolis d'Alstom (106 rames de deux voitures), des solutions de contrôle de trains basé sur la communication (« CBTC ») automatisées et sans conducteur Urbalis 400 d'Alstom, et un centre de contrôle Iconis d'Alstom, ainsi que des portes palières, des systèmes de connectivité Wi-Fi et 30 ans de services d'exploitation et de maintenance. »

Le Groupe PMM est également chargé des essais d'intégration des trains et du système complet, ainsi que de l'équipement des dépôts pour la maintenance des trains. Le premier segment du REM est prévu pour entrer en service commercial à l'été 2021.
Les partenaires du Groupe PMM s'appuieront sur un savoir-faire bien établi au Canada et sur leurs expériences internationales à Vancouver, à Ottawa, à Singapour, au Panama, à Dubaï et à Riyad.

Durant la phase de construction et la période d'exploitation et de maintenance de 30 ans, le Groupe PMM créera de nouveaux emplois permanents de qualité dans le secteur technologique, notamment des postes de spécialistes des systèmes automatisés, de mécaniciens de matériel roulant, de régulateurs de centres de contrôle, d'opérateurs de maintenance et de spécialistes des systèmes de contrôle.

Le Groupe PMM permettra également de créer des emplois chez les fournisseurs locaux qui contribueront au projet non seulement durant la phase de construction mais également pendant les 30 ans d'exploitation et de maintenance. Pour le contrat remporté par le Groupe PMM, 67% des investissements seront effectués au Québec.

Source : communiqué signé par le Groupe PMM.

    
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