L’entreprise y fabriquera exclusivement les fromages Mini Babybel
Bel Canada investit 87 millions de dollars dans la construction de sa première usine canadienne de production à Sorel-Tracy


De gauche à droite, Serge Péloquin, Alain Chalifoux, Stéphane Billette, Catherine Thomas, le député de Richelieu Sylvain Rochon, Brenda Shanahan, ainsi qu'Éric Dequenne, représentant d'Investissement-Québec.  Photo Hélène Goulet


Par Hélène Goulet, jeudi 12 juillet 2018

Le Groupe Bel a annoncé aujourd’hui  la construction de sa première usine canadienne de production fromagère, qui sera érigée à Sorel-Tracy et qui sera entièrement dédiée à la fabrication des petits fromages Mini Babybel.

Ce projet créera 170 emplois qualifiés et nécessitera un investissement de 87 millions de dollars.  L’entreprise sera située sur un terrain adjacent à la Laiterie Chalifoux, sur la rue Auber.

Selon la présidente de Bel Canada, Catherine Thomas, il s’agit d’un projet très important. Jusqu’à maintenant, l’entreprise européenne faisait affaire avec certains sous-contractants pour la production de fromages bien connus tels le Boursin ou la Vache qui rit. Avec le projet sorelois, il s’agit pour Bel de la première usine canadienne de transformation sous sa gouverne entière.

Cette décision découle d’un impératif relié à la fabrication du fromage Mini Babybel, qui nécessite un savoir-faire particulier et qui n’est pas adapté pour la sous-traitance, a indiqué Mme Thomas au SorelTracy Magazine, à l’issue de la conférence de presse qui s’est tenue à l’Hôtel de la Rive.

Mme Thomas a fait savoir que le début de la construction est actuellement en cours et la mise en opération se fera progressivement pour démarrer de façon continue vers le début de l’année 2020.

Déjà à l’automne, a-t-elle précisé, l’entreprise commencera à procéder au recrutement de personnel. Sur les 170 postes créés, 144 seront localisés à l’usine de Sorel-Tracy, alors que les autres seront localisés au siège social de Montréal.

Selon Mme Thomas, la réalisation de ce projet concrétise également la volonté du Groupe Bel de produire localement pour mieux répondre aux besoins du marché canadien. «Bel commercialise ses produits sur le territoire canadien depuis 1957, et nous connaissons l’expertise de la filière laitière locale. Avec cette usine, nous devenons un transformateur laitier québécois à part entière», a-t-elle également souligné.

Ainsi, le Mini Babybel, actuellement importé, sera donc bientôt produit avec du lait 100 % canadien, une bonne nouvelle pour les producteurs de lait d’ici, fait-on également valoir.

Les gouvernements provincial et fédéral s’impliquent financièrement

Présent lors de l’annonce,  le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, Stéphane Billette, a fait savoir que le gouvernement du Québec, par le biais d’Investissement Québec et du programme ESSOR, contribuera pour un montant total de 20 millions de dollars, réparti comme suit : un prêt de 15 millions $ ainsi qu’une subvention de 5 millions $.

De son côté, la députée fédérale de Châteauguay-Lacolle, Brenda Shanahan, au nom du ministère de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique et de Développement économique Canada (DEC), a annoncé une contribution remboursable de 2,7 millions $.

Synergies industrielles entre Bel Canada et la Laiterie Chalifoux

Le président de la Laiterie Chalifoux, Alain Chalifoux, était présent à la conférence de presse, et pour cause, puisque cela fait plusieurs mois que des échanges entre les deux entreprises ont lieu.

«Nous avons eu plusieurs fois l’occasion de discuter avec M. Chalifoux», a déclaré Mme Thomas au STM. Selon elle, plusieurs  intérêts communs  justifient le choix de Sorel-Tracy pour implanter l’usine, y compris l’accueil positif de la Ville de Sorel-Tracy.

À cet égard, le maire de Sorel-Tracy Serge Péloquin, se disait très fier d’accueillir les représentants de cette entreprise qui, assure-t-il, aura pour effet de dynamiser l’activité économique soreloise.

Les principaux intérêts communs entre Bel et la Laiterie Chalifoux sont relatifs à l’approvisionnement des deux entreprises en lait. Cela dit, les dirigeants demeurent discrets sur le sujet, se contentant de dire, de part et d’autre, que ces synergies industrielles, «en amont et en aval» de l’approvisionnement laitier, seront bénéfiques pour les deux entreprises.

Pour Alain Chalifoux, la venue de Bel Canada constitue un atout. D’une certaine façon, a-t-il expliqué au STM, l’arrivée de ce nouveau joueur permettra d’assurer la pérennité du marché. «Pour nous, Bel Canada n’est pas un compétiteur car nous n’offrons pas les mêmes produits. Eux se spécialisent dans les collations de petits formats de moins de 20 grammes, alors que nous sommes axés davantage dans des plus gros formats, ainsi que des produits ultra-fermes et du yogourt.»

 

 
Bookmark and Share

PUBLICITÉ

------------------------

------------------------

 

Le SorelTracy Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés
© 2000-2018