Que se passe-t-il à
Fernand-Lefebvre?
Par Jocelyn Daneau
L'Institut
Fraser publiait le 17 novembre
2018, son annuel
Bulletin des écoles secondaires
du Québec 2018.
Comme retraité, mon secondaire
effectué à Bernard-Gariépy il y
bien longtemps, n'est qu'un
vague, mais doux souvenir. Comme
observateur de notre scène
locale et régionale c.-à-d. un
spécialiste de rien, surtout pas
en éducation, je me suis
immédiatement intéressé aux
résultats 2017 de l'école
Fernand-Lefebvre; question de
savoir si nous nous étions
améliorés de 2016 à 2017. La
réponse est : « Pas
réellement ».
Fernand-Lefebvre se situe au
431e
rang sur 452 écoles secondaires
au Québec pour 2017.
En moyenne, sur la
période 2013-2017, nous obtenons
une discutable 403e
place sur 419 écoles.
Rappelons qu'en 2016, l'école
Fernand-Lefevbre s'était classée
447e
sur 455 écoles au Québec. Ce qui
avait soulevé les craintes
généralisées des parents et
l'indignation tout aussi
complète de tout ce qui gravite
autour de la Commission scolaire
de Sorel-Tracy, syndicats
inclus. Ainsi, une représentante
de la Commission scolaire avait
déclaré dans les
2 Rives
(16 novembre 2017), dans le
jargon typique associé au monde
de l'éducation : «
Nous sommes, depuis la dernière
année scolaire, à revoir nos
pratiques et à élaborer dans
chacune des écoles primaires et
secondaires des plans de
réussite appuyés par des
pratiques probantes, desquelles
découlent des stratégies
pédagogiques qui seront mises en
place dans les salles de classe
» et de rajouter : « Des
efforts ont été déployés en
français l’année dernière. Cette
année, la CS s’est concentrée
sur les mathématiques. »
D'accord, les efforts en ce sens
peuvent prendre plusieurs années
à se matérialiser, mais pour un
jeune en phase préadolescent,
c'est maintenant c.-à-d. à très
court terme que les résultats
doivent apparaître. Alors, voici
le bulletin de notes de
Fernand-Lefebvre pour 2017, issu
de la compilation rigoureuse et
méthodique de l'Institut Fraser
pour qui : « Les
comparaisons sont au cœur du
processus d’amélioration »,
le tout à partir des données du
Ministère de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur du
Québec.
Il serait trop long dans le
cadre d'une lettre ouverte, de
faire l'analyse exhaustive des
résultats. Notons que même si la
côte globale de Fernand-Lefebvre
s'est légèrement améliorée de
2,2 à 2,9, de 2016 à 2017, les
résultats en français et en
mathématique sont en baisse.
J'entends déjà les concernés
hurlés en argumentant les
particularités de notre milieu
pour justifier, n'ayons pas peur
des mots, cette performance
médiocre. Mais avant d'étaler
votre indignation dans les
médias pour nous convaincre que
c'est la faute des autres,
j'aurais deux questions :
1) Considérant que les budgets
en éducation sont les mêmes pour
tous au Québec, comment
justifier en langage clair,
cette 431e
place sur 452 écoles?
2) Sur cette même base, comment
justifier, toujours en langage
clair, que d'année en année, ce
niveau de performance se
perpétue? Autrement dit, comment
se fait-il qu'aucune
amélioration significative ne
soit perceptible depuis au moins
2013?
Ces simples questions devraient
nécessairement amener auprès de
tous ceux et celles qui sont
préoccupés par l'éducation de
notre jeunesse dans la région de
Sorel-Tracy, de profonds
questionnements et les remises
en question appropriées.
Surtout, les parents doivent
être mis à contribution en vue
d'inculquer à tout un chacun,
des valeurs qui prônent
l'excellence et la rigueur,
notamment en ce qui a trait au
travail scolaire.
En terminant, des résultats
disponibles de la performance de
Fernand-Lefebvre, j'ai été
estomaqué par l'écart avec la
moyenne québécoise du paramètre
« Surestimation par
l'école ».
Celui-ci « …
mesure, pour chaque
établissement, l’écart entre les
résultats moyens aux épreuves
uniques du Ministère et les
notes moyennes accordées par
l’école sur la base de travaux
et d’examens
».
Autrement dit, en 2017,
Fernand-Lefebvre a surestimé
systématiquement les résultats
individuels de ses étudiants de
6 %, un des écarts observés les
plus importants en termes
d'inflation des notes.
De plus, cette pratique – de
faire illusion – comme le
démontre le graphique de
l'Institut Fraser, est appliquée
depuis de nombreuses années avec
un écart considérable par
rapport à la moyenne des écoles
du Québec. Bref, toujours selon
l'Institut Fraser, « …
les élèves qui s’illusionnent
sur leur succès scolaire seront
moins portés à consentir les
efforts nécessaires pour
maîtriser la matière enseignée ».
En conclusion, un examen de
conscience s'impose à la
Commission scolaire de
Sorel-Tracy et ce, avec toute
l'humilité que requiert notre
position de dernier de classe,
dans la durée.
Jocelyn Daneau,
jocelyndaneau@gmail.com |