jeudi 29 novembre 2018
Divergence
d’opinions à la MRC : le budget
2019 n’est pas adopté
Sorel-Tracy, le 29 novembre
2018 – La séance du Conseil de
la MRC du 28 novembre restera
historique puisque pour la
première fois de son existence,
le budget, en préparation depuis
des mois par le comité de suivi
budgétaire (formé de messieurs
Gilles Salvas, Serge Péloquin,
Denis Marion, Michel Blanchard
et de Vincent Deguise), n’a
finalement pas été adopté.
Les conseillers régionaux n’ont
pas réussi à s’entendre sur deux
éléments. Soumis au vote, les
deux conseillers régionaux
s’étant prononcés contre, M.
Serge Péloquin et M. Sylvain
Dupuis, ont eu à eux deux
suffisamment de poids (majorité
de la population) pour empêcher
l’adoption du budget 2019.
Les éléments au coeur de la
mésentente sont la hausse de la
rémunération en fonction du
nombre de comités sur lesquels
siègent les élus et l’ajustement
pour l’équité salariale externe
des employés. Un montant de 35
030 $ sur un budget de 13,95 M$.
Il est à noter que malgré ces
éléments, le budget est en
baisse de 20 % par rapport à
2018, et que les quotes-parts
des municipalités sont en hausse
de seulement 0,45 %, soit bien
en deçà de l’inflation estimée à
1,8 %.
Pour instaurer une certaine
équité, les conseillers
régionaux ont proposé d’ajouter
une rémunération de 250 $ par
année et par comité,
représentant pour l’ensemble des
conseillers régionaux un montant
total de 11 610 $. Il y a
présentement 29 comités à la MRC,
dont certains nécessitent la
présence de deux ou trois élus,
que se partagent douze
conseillers régionaux.
« M.
Péloquin pense qu’on veut
refiler la facture aux
municipalités, mais quand je
siège sur un comité régional,
j’y siège à titre de
représentant officiel de la MRC,
ce n’est pas uniquement à mes
citoyens de Saint-Robert de
payer pour ça. Par ailleurs, si
M. Péloquin avait voulu être
conséquent, il se serait
également opposé à la hausse de
salaire du préfet suppléant qui
lui revient directement et qu’il
a lui-même demandé »,
explique le préfet de la MRC, M.
Gilles Salvas.
« Il
compare nos dépenses liées à la
rémunération des élus avec
celles de la MRC de
Marguerite-d’Youville. Après
vérifications, si j’étais préfet
de cette MRC, et si j’avais le
même nombre de comités que j’ai
à titre de préfet dans notre MRC,
j’aurais un salaire de 40 950 $,
comparativement à 26 600 $ dans
Pierre-De Saurel. Si M. Péloquin
veut proposer qu’on s’inspire de
Marguerite-d’Youville pour le
traitement des élus, je serai
très heureux de l’appuyer »,
dit M. Salvas avec ironie!
Plus sérieusement, il ajoute
: «
Évidemment, le résultat de cette
comparaison met surtout en
évidence que nous ne pouvons pas
nécessairement comparer des
rémunérations sans tenir compte
de plusieurs facteurs, comme
celui que cette MRC est
localisée plus proche de
Montréal que la nôtre. »
L’autre élément polémique
concerne l’ajustement pour
l’équité salariale externe.
Suite à une évaluation menée en
2018 par la Fédération
québécoise des municipalités à
la demande spécifique du Conseil
de la MRC, il s’avère que 3
classes salariales touchant 13
employés sur 20 doivent être
revues à la hausse afin que la
MRC puisse offrir des salaires
qui soient concurrentiels à ceux
des autres MRC comparables. Une
mesure qui totalise 23 420 $,
soit seulement 2 % de la masse
salariale.
« Notre
directeur général siège sur le
Chantier d’attraction de la main
d’oeuvre, ça serait pertinent
qu’en tant qu’employeur nous
montrions l’exemple en offrant
des salaires compétitifs et
attrayants », ajoute
M. Salvas.
«
Plusieurs conseillers régionaux
ont mentionné que c’est vraiment
regrettable que pour un montant
aussi peu significatif que 35
030 $ sur un budget de 13,95 M$
on ne réussisse pas à prendre
une décision favorable alors que
10 élus sont en faveur. D’autant
plus que la quote-part de
Sorel-Tracy est en baisse de
près de 70 000 $ malgré ces
éléments. À la MRC, nous sommes
des conseillers régionaux, nous
travaillons pour les intérêts de
la région et non pas pour des
intérêts particuliers, c’est
important de le rappeler! Je
suis cependant heureux que ce
principe soit clair pour 10 de
mes collègues »,
conclut le préfet de la MRC.
En référence à l’affirmation
fréquente du conseiller régional
Serge Péloquin à l’effet que sa
ville assume 60 % de la facture
de la MRC, plusieurs conseillers
régionaux tiennent à préciser
que les critères de répartition
utilisés sont toujours
appropriés aux types de
dépenses. À preuve, les
quotes-parts globales de
Sorel-Tracy représentent 67,63 %
alors que sa population équivaut
à 68,56 % de la population
totale de la MRC. La
ville-centre paie donc sa juste
part!
Face à cette situation,
l’adoption du budget 2019 devra
être reportée. En attendant, tel
que le prévoit le Code
municipal, c’est le budget
actuel qui se reporte pour les
trois premiers mois de l’année
2019. Un contexte qui ne sera
pas sans conséquence pour
l’administration de l’organisme
et pour la région.
Source :
Josée-Ann Bergeron, MRC de
Pierre-De Saurel |