Par Stéphane Martin, vendredi 02 novembre 2018

La légalisation du cannabis est effective au Canada depuis le 17 octobre dernier et fait couler beaucoup de salive et d’encre. Le sujet a été abordé cette semaine lors de l’émission Mise à jour sur les ondes de MAtv Sorel-Tracy.

D’entrée de jeu, la docteure à la Direction de santé publique de la Montérégie, Judith Archambault, a profité de sa présence pour expliquer la position de la direction au sujet de la légalisation. « Nous sommes pour la légalisation, mais pas pour donner le feu vert à la consommation pour tout le monde. Nous sommes pour la légalisation dans une perspective d’encadrer la substance, mieux la contrôler et pouvoir faire plus de prévention. On sait que 15% des Québécois consomment. Avant le 17 octobre, ils s’approvisionnaient sur le marché noir ce qui induisait plusieurs méfaits. La légalisation est aussi une façon de réduire les méfaits. »

Docteure Archambault clarifie également certains faits sur la consommation du cannabis. « Les études sur l’anxiété montrent que la substance peut donner un effet apaisant, mais chez les consommateurs réguliers, il y a un risque d’augmenter l’anxiété à long terme. En ce qui concerne les psychoses, le cannabis ne crée pas de psychose, il augmente cependant le risque de développer une psychose. Et ce, plus il est consommé tôt [à l’adolescence] dans la vie et à haut taux de concentration de THC. Si la personne est prédisposée, si elle a des antécédents de schizophrénie dans l’historique familial, cela risque d’accélérer le début de la maladie », d’expliquer la docteure à la Direction de la santé publique de la Montérégie.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour dresser un bilan des impacts de la légalisation du cannabis, le directeur général de la Maison la Margelle de Sorel-Tracy mise surtout sur la prévention face à cette réalité qui n’est pas nécessairement nouvelle. « C’est la drogue la plus populaire à travers la planète. C’est certain que l’on accueille chez nous beaucoup de gens qui ont des problèmes de consommation au niveau du cannabis. Au début il y a l’euphorie, puis il n’y a plus de plaisir. Un jour, les gens ne sont plus capables de retrouver cet état sans consommer. C’est à ce moment que la dépendance est installée. Cette drogue crée plus une dépendance psychologique que physique. À ce niveau, il faut demander de l’aide pour reprendre sa vie en main », commente Georges Harrison.

« Seul le temps nous permettra de tirer des conclusions sur cette légalisation. Est-ce que la curiosité d’essayer quelque chose qui était interdit avant engendrera de nouveaux consommateurs ? Ceux qui consommaient déjà avant se tourneront-ils vers la substance légale ? Il va falloir quelques années avant de tirer des conclusions. »

Si vous êtes aux prises avec un problème de dépendance, il est possible de s’en sortir. Les gens de la Maison la Margelle peuvent vous aider au numéro 450 746-2788.

Vous pouvez visionner l’entièreté de l’émission à l’adresse suivante : https://matv.ca/sorel-tracy/mes-emissions/mise-a-jour-sorel-tracy