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Pont Sorel-Tracy–Lanoraie 2028 : saisir l'instant présent
Par Jocelyn Daneau


Crédit photo: CAQ

Je publiais récemment, dans un contexte préélectoral, une lettre ouverte sous le titre : Le projet de pont Sorel-Tracy — Lanoraie et ses 2 options (SorelTracy Magazine, 12 septembre 2018). Maintenant que les dés sont jetés et ramassés, permettez-moi de lui donner une suite dans le contexte global des enjeux de mobilité des personnes et des marchandises au Québec, le tout en considérant le penchant égoïste d'un citoyen pour sa région de Pierre-De Saurel. Autrement dit, si Jean-Bernard Émond, notre nouveau député dans Richelieu, dont tout le monde attend des miracles, se met en ligne à l'Assemblée nationale pour obtenir notre part des investissements en infrastructure de transport, il y sera encore en… 2028. Pourquoi et surtout, comment stratégiquement, améliorer notre place dans la file d'attente et idéalement, dépasser tout le monde?

Le pourquoi, où la mobilité congestionnée amène la congestion des besoins

On le sait, il suffit de sortir de Sorel-Tracy en direction de la Rive-Sud de Montréal pour se retrouver rapidement en situation de congestion; laquelle devrait bientôt s'amplifier dans le centre-ville de Sorel-Tracy pour cause de rénovation du tunnel Louis-H. Lafontaine. Ce n'est pas parce qu'il y aura un nouveau et grandiose bâtiment au débarcadère des traversiers, que ceux-ci iront plus vite sur le Saint-Laurent. Toujours est-il que La Presse dans son édition du 3 octobre 2018 - Transport : on repart à zéro avec la CAQ? - nous annonçait que la panoplie des projets d'infrastructures de transport routier requis au Québec est telle, que cela créera rapidement une pression insoutenable tant sur les finances de l'État, que sur l'ensemble des services liés à la réfection et la construction de ces ouvrages. Autrement dit, il faudra faire des choix, c.-à-d. ordonnancer les projets et toute la kyrielle des priorités des uns et des autres. Comment seront effectués ces arbitrages et surtout, par qui? C'est un enjeu stratégique fondamental; avant nous n'avions pas de député au pouvoir, maintenant, il en est un parmi la multitude.

D'autant plus que dans le montréalais Le Devoir du 12 octobre 2018 - Les douze travaux de François Legault en mobilité - des experts du domaine dans une vision montréaliste des choses qui sont loin des préoccupations des citoyens de Richelieu, ceux-ci stipulent (point 1 de 12) que le financement public de tous ces projets de transport sera leur talon d'Achille. Ils prônent donc de nouvelles sources de financement public et mettent en doute l'efficacité du secteur privé en la matière, quoique, mentionne-t-il, la CAQ y serait favorable. De même (point 10 - Dépoussiérer le cadre réglementaire), ces experts mentionnent que le cadre réglementaire est inadapté à l'émergence des nouveaux modes de transport, sans pour autant se questionner sur l'apport que pourrait avoir le secteur privé en la matière. Implicitement, jugement rendu et sous-entendu, il n'y a aucune corrélation positive entre les concepts de profit privé et de bien-être public; comme si invention et innovation n'avaient qu'une seule dimension.

Richelieu doit se démarquer et avancer, en faisant autrement

François Legault, premier ministre élu, l'a dit au lendemain de son élection : « Dans 4 ans, le Québec sera différent ». C'est donc une porte qui s'ouvre, comme une invitation à sa députation à être inventif et innovateur pour débuter la construction du Québec de demain. C'est donc une invitation à Jean-Bernard Émond (que j'appelle JBE), nouveau député de Richelieu, à réfléchir sur le meilleur moyen de réaliser l'une de ses promesses électorales phares, celle reliée à la construction d'un pont entre Sorel-Tracy et Lanoraie à l'horizon 2028; un projet qui fait l'objet dans le comté de Richelieu d'un très large consensus et donc, d'une acceptabilité sociale presque unanime.

Première étape pour JBE, compte tenu de ce qui précède, il doit s'affranchir du paradigme de l'actuel cadre réglementaire qui interdit les investissements privés sur des terres publiques. Il faut travailler avec le meilleur de ce cadre réglementaire et l'améliorer. Il ne faut plus en être un prisonnier passif victimisé, comme nous le sommes depuis trop longtemps dans notre coin de pays. Il faut, JBE, faire preuve de créativité pour avancer.

Deuxième étape, JBE, il faut trouver des alliés prêts à ouvrir ces nouvelles portes, que le premier ministre Legault indique, même si elles sont encore loin et que leur contour est encore flou. À ce titre et dans le cadre du projet de pont, il apparaît qu'une rencontre avec le seul investisseur crédible — M. Luc Poirier — ayant démontré de l'intérêt pour celui-ci, s'impose dans les meilleurs délais. Attention : on vous susurrera à l'oreille le mot « concertation » locale et régionale; dites oui, mais soyez prudents et vigilants dans vos alliances, les résistances au changement sont multiformes.

Troisième étape à court terme, JBE, et ce n'est sûrement pas la dernière, vous dont les assises proviennent du secteur privé : foncer et produisez-nous un solide plan d'affaires (« Business Case »), comme si votre vie en dépendait. N'attendez pas que tout le monde y incluant le ministère ait fait ses devoirs avant d'agir, soyez tambour major. C'est le meilleur gage de succès.

Conclusion : Si, mon cher Jean-Bernard Émond, pour le projet de pont, vous demeurez dans les sentiers balisés du Modèle québécois et de son cadre réglementaire rigide, vous vous y perdrez à l'instar de notre classe politique locale et régionale, passée et présente. Si, malgré les résistances, vous voulez faire l'histoire, vous en avez la possibilité : le besoin est là en matière de mobilité de transport, l'argent est là, du moins pour l'instant par le biais de l'engagement du promoteur L. Poirier et le plus important, vous avez la bénédiction du premier ministre Legault pour contribuer à faire le Québec de demain. Le reste vous appartient, à vous ainsi qu'aux hommes et aux femmes de bonne volonté des régions concernées.

Jocelyn Daneau, jocelyndaneau@gmail.com

 
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