mercredi 12 septembre 2018
Lettre
ouverte
Le projet de
pont Sorel-Tracy – Lanoraie et
ses 2 options
Concernant la construction d'un
pont entre Sorel-Tracy et
Lanoraie, il semble y avoir une
certaine confusion quant aux
deux options disponibles.
Premièrement, il y a l'option du
Modèle québécois. C'est la voie
traditionnelle issue des façons
de faire au Québec et au Canada.
Elle consiste pour les autorités
politiques locales et
régionales, chacune dans leurs
coins, à exprimer un besoin et
ensuite, à attendre le bon
vouloir de Québec et d'Ottawa.
C'est essentiellement une
relation de dépendance aux
résultats incertains, basée
notamment sur la qualité de
notre représentation dans les
deux capitales. Ce qui a
donné depuis 30 ans, un projet
de pont qui vivote et une
structure de transport terrestre
enclavée qui nuit à notre
développement économique.
Ce qui a aussi donné l'actuelle
rénovation de l'embarcadère du
Traversier pour 14 M$, que
personne n'avait demandé et qui
n'aurait peut-être pas été notre
premier choix si on nous avait
consultés.
Deuxièmement, il y a l'option
Poirier. Elle consiste en un
engagement ferme et public de
construire un pont à l'horizon
2028 et pour lequel, le
prometteur a déjà investi
plusieurs centaines de milliers
de dollars en analyse
technico-économique; lesquelles
lui indique sous condition, une
rentabilité financière. Ces
études sont nécessairement
incomplètes, Luc Poirier
attendant un signal fort avant
de poursuivre. On sait
depuis l'émergence de l'offre
Poirier à l'automne 2015 qu'elle
est innovante au sens où elle
nécessite, à l'intérieur des
cadres réglementaires québécois
et canadien, d'en interpréter
les exigences pour les adapter à
la proposition du promoteur et
non pas l'inverse.
Pour ce faire, il existe des
précédents comme la construction
du Centre Vidéotron à Québec qui
a requis un projet de loi privée
à l'Assemblée nationale ou
l'orientation du Fonds de
solidarité de la FTQ de se
lancer dans « la construction
d'infrastructures collectives
comme des écoles, des
bibliothèques ou des arénas »
pour les louer à l'État.
Autre exemple : les travaux
réalisés par la ville de
Sorel-Tracy sur bâtiment H;
débutés comme une simple « mise
à niveau », ils se sont terminés
en restaurant de luxe grâce à
une interprétation large de
l'article 28 de la Loi des cités
et des villes.
Il y a donc 2 chemins pour
réaliser ce pont. Celui du
Modèle québécois et de sa
réglementation rigide qui nous
place continuellement dans une
position de quémandeur devant un
État bureaucratique et
centralisateur. C'est le chemin
qu'emprunte présentement notre
classe politique. Il ne mène
nulle part et place celle-ci est
de plus en plus en rupture de la
volonté populaire. Comme le
dirait Albert Einstein : « La
folie, c’est se comporter de la
même manière et s’attendre à un
résultat différent ».
Il y a le chemin de Luc Poirier.
Celui où l'argent est sur la
table et qui demandera de la
part de tous, une volonté
opiniâtre, une capacité
d'innovation et de leadership
pour sortir des sentiers battus.
Le résultat n'est pas certain
tant les contraintes et les
résistances seront multiples. En
ce sens, il manque l'énergie
débordante d'un ou d'une leader
pour construire des ponts et
enfin, le traverser.
Jocelyn
Daneau,
jocelyndaneau@gmail.com
Sorel-Tracy |