mardi 29 octobre 2019
Riviera
abandonne la production de
yogourt sans OGM
Par Annie Bourque,
mardi 29 octobre 2019
Depuis le mois d’août, le
fabricant de yogourt Riviera a
commencé à interrompre les
commandes de lait sans OGM
(organisme génétiquement
modifié) aux six producteurs qui
bénéficiaient d’une prime de 8 %
sur chaque litre produit.
« On
nous a demandé de cesser notre
production », a
laconiquement explique Yves
Champagne, de la Ferme Soreloise
qui a remporté en 2016, le prix
Innovation lors du Gala
Excellence agricole de la
Société d’agriculture de
Richelieu.
La fabrication du lait sans OGM
cessera définitivement le 30
novembre prochain, a-t-on
appris.
La laiterie Chalifoux est
devenue la première au Québec en
2016 à produire du lait sans
OGM. «
On avait beaucoup d’espoir que
les clients embarquent et
croient au produit, mais
finalement, cela n’a pas suscité
l’attraction escomptée »,
mentionne le directeur de
Riviera, Martin Valiquette.
Les gens, selon lui, n’ont pas
compris la notion de « sans OGM
», un concept flou. Un argument
peut-être pas assez puissant
afin que le consommateur dépense
un peu plus pour ce produit.
«Le
«sans OGM » signifie que les
producteurs s’assurent de ne pas
utiliser dans leurs champs, des
grains ou semences qui n’ont pas
été génétiquement modifiés. »
« Cela
fait trois ans qu’on produit du
lait sans OGM, mais les ventes
n’ont jamais véritablement
décollé. Dans l’Ouest du Canada,
les consommateurs désirent
consommer des produits qui
proviennent de vaches nourries à
l’herbe et en Ontario, c’est du
lait biologique ou rien »,
ajoute Martin Valiquette.
Réaction
De son côté, le commissaire
agricole Alain Beaudin croit que
le lait sans OGM représente une
valeur ajoutée pour une
entreprise comme Chalifoux.
« Si
les consommateurs n’en
consomment pas, on ne peut pas
en produire et mettre le produit
sur les tablettes »,
illustre-t-il.
«Le
transformateur n’a pas le choix
d’abandonner. C’est une question
d’offre et de demande. »
Les marchés, ajoute-t-il,
changent rapidement. Un produit
doit plaire non seulement pour
le goût, la qualité. Il
s’agit aussi d’une question de
distribution et
d’approvisionnement.
En ce moment, la preuve est sans
doute le nouveau yogourt végétal
à la noix de coco de Riviera,
sans produit laitier ni gluten
qui est vendu partout au Canada
et même dans la région de
New-York aux États-Unis, depuis
juin.
« On
est en train de vivre une
deuxième phase de croissance
avec le yogourt de type végétal
», conclut Martin
Valiquette.
De son côté, M. Beaudin est
persuadé que l’entreprise
soreloise Chalifoux continuera
d’innover et de proposer de
nouveaux produits.
« C’est
décevant pour les producteurs de
lait de la région qui
produisaient du lait sans OGM,
mais il y aura d’autres
propositions »,
dit-il confiant. |