Pourquoi les
politiciens ne peuvent dire la
vérité au sujet des changements
climatiques
Par :
Yves Fortin
Tout, tout, tout ce que vous
possédez, utilisez ou faites,
logis, repas, moyens de
transport (électrique ou pas),
ordi, cellulaire, emploi,
vacances, études, tout cela sans
exception n’est possible que
grâce aux machines qui sont à
notre service. Des machines que
l’on doit d’abord fabriquer et
ensuite faire fonctionner… grâce
à une quantité croissante
d’énergie. Or plus de 80% de
l’énergie consommé sur cette
planète est d’origine fossile
non renouvelable, source de la
croissance unique du niveau de
vie de l’humanité depuis plus de
150 ans…, mais également des gaz
à effets de serre (GES) source
de la crise planétaire actuelle.
Depuis
le
rapport Brundtland,
Notre avenir à tous
(introduisant la notion de
développement durable)
rédigée en
1987
sous l’égide de l’ONU,
cette croissance mythique que
l’on veut infinie dans un monde
fini, tabou et dogme, que l’on
mesure avec le PIB, n’a jamais
été remise en question par aucun
des différents sommets
internationaux depuis.
Réduire les GES, c’est
obligatoirement s’attaquer à la
croissance. C’est modifier de
façon contraignante, par
législation, nos habitudes de
consommation, source de notre
confort quotidien, de notre
emploi, de nos petits et grands
plaisirs comme ce nouveau
cellulaire ou ce voyage tant
rêvé. Lutter contre les
changements climatiques, c’est
attaquer notre mode de vie
destructeur du vivant, riches et
moins riches d’ici et
d’ailleurs.
Or, quel que soit le
positionnement des politiciens
sur l’échiquier et leurs
propositions pour réduire les
GES, tous carburent avec des
promesses qui nécessitent de la
croissance, base d’un avenir
radieux, source de bonheur
durable et surtout, surtout de
la richesse pour financer
supposément, des moyens
lilliputiens et totalement
inefficaces de lutte aux GES.
Notre cerveau est programmé pour
éviter ce qui est désagréable ou
apparaît comme une menace réelle
ou imaginaire. Comme on dit : Il
n’y a de pire sourd que celui
qui ne veut entendre.
Prisonniers du mythe, les
politiciens se mentent à
eux-mêmes et n’ont au final
d’autres avenues que de nous
mentir et de proposer la course
à l’augmentation du PIB pour
satisfaire nos appétits et
obtenir notre vote.
Heureusement, nous sommes de
plus en plus nombreux, de tous
les âges et de tous les statuts
à refuser la résignation malgré
l’ampleur des défis et les
appels au statu quo des
climatosceptiques. Voilà
pourquoi chacun, à sa mesure,
peut et doit continuer à poser
des gestes de résistances,
modifier ses comportements et
explorer des alternatives au
modèle qui nous est proposé et
exiger de nos politiciens qu’ils
fassent preuve de courage.
Question de limiter les dégâts
et pas seulement pour les
générations futures.
Yves Fortin, Sorel-Tracy |