L’émission La Facture de Radio-Canada a diffusé mardi dernier un excellent reportage sur l’érosion des berges dans le secteur de Verchères. Ce reportage illustrait un côté sombre de l’appareil gouvernemental fédéral qui depuis 1998 n’assument plus les conséquences du transport maritime sur les berges du Saint-Laurent et qui depuis fait la sourde oreille aux doléances des citoyens qui voient leur terrain miné par l’érosion et aux écologistes qui assistent impuissants à la disparition d’habitats riverains précieux.

Plusieurs écrits scientifiques confirment pourtant le lien entre les vagues engendrées par les navires océaniques et l’érosion des berges sur le Saint-Laurent. Et rappelons que ces navires n’atteindraient pas Montréal si ce n’était du creusement et l’entretien d’un important chenal de navigation.

Ce reportage illustre le cas de Mme Angélique Beauchemin, une nonagénaire de Verchères qui se bat depuis plus d’une décennie pour protéger sa berge et sauver son terrain. Mme Beauchemin est membre fondatrice du Comité pour la protection des berges du Saint-Laurent, un comité de citoyens qui en a assez de l’inaction du gouvernement dans ce dossier et qui a décidé de se mobiliser pour faire bouger les choses.

Ce reportage illustre malheureusement qu’il n’y a que sous la menace d’action légale que le gouvernement consent à mettre en place des mesures protectrices pour les terrains riverains ! Ce qui est aberrant dans un pays démocratique comme le nôtre qui se targue d’avoir des lois environnementales avant-gardistes!

Le Comité pour la protection des berges du Saint-Laurent a pourtant recueilli 2300 signatures au printemps dernier pour une pétition demandant la reprise du programme de protection des berges aboli en 1998.

Cette pétition a été déposée à la Chambre des communes en mai 2019, mais contrairement aux règles de la Chambre, elle n’a pas eu de réponse dans le temps imparti et à ce jour le Ministre des Transports, responsable du trafic maritime sur le Saint-Laurent, n’y a toujours pas répondu !

Rappelons que cet automne Marc Garneau a à nouveau obtenu la confiance du Premier Ministre au poste de Ministre des Transports, et cela malgré son manque de réaction face à l’enjeu de l’érosion des berges, un enjeu qui ne fera qu’amplifier avec les changements climatiques.

Les libéraux démontreront-t-ils plus d’écoute envers les citoyens dans ce deuxième mandat minoritaire que dans le premier ? Le Comité pour la protection des berges du Saint-Laurent a maintenant peu d’espoir en cette possibilité et comme l’illustre le reportage de La Facture, nous sentons que le seul choix qu’il nous reste est un recours collectif même si nous préférerions voir notre gouvernement dépenser des sommes en protection des berges, plutôt qu’en bataille légale répétée contre ses citoyens !

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Carine Durocher

 

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