Hôpital
Général de Sorel
Recherches : Roland Plante
1850
Les débuts à Sorel
Le 14 mars, Monsieur le Curé
Joseph-Magloire Limoges achète
la propriété Jackson comprenant
18 lots à l’ouest situés du
terrain de la fabrique.
Poursuivant l’œuvre de son
prédécesseur, le curé
Jean-Baptiste Kelly, il fait
transformer la maison de deux
étages qui y était érigée en un
hospice, un pensionnat et une
école qui seront dirigés par les
Soeurs de la Providence à partir
du 2 mai et ce pendant 8 ans et
quatre mois. Elles seront
remplacées par les Dames de la
Congrégation . La mission de ces
religieuses ne comprend pas le
maintien d’hospice, il faut
trouver un remplacement pour les
malades et les vieillards.
(Couillard-Després. Sorel p
204).
1858
Arrivée des Sœurs de la Charité
de St-Hyacinthe
Le 30 août, arrivée des Soeurs
de la Charité de St-Hyacinthe.
Dans une lettre, Monseigneur
Prince recommande d’attendre le
moment opportun pour introduire
les Soeurs de la Charité à
Sorel. Cette communauté ne
demande ni fondation, ni
propriété pour aller visiter les
pauvres et les malades à
domicile. Elles vivront de leur
travail, de la rémunération de
la sacristie et d’un bazar
annuel pour le succès de
l’œuvre. Tout ce qu’elles
désirent, c’est de se dévouer
aux soins des malades et de
distribuer aux pauvres les
aumônes qu’on leur confiera.
Elles bâtiront quand Dieu le
voudra.
Monsieur le curé Limoges
remercie les Soeurs Grises
d’avoir accepté de venir
souffrir à Sorel. Il demande
l’aide de personnes charitables,
entre autres aux familles
Sincennes et McCarthy qui
promettent de lui venir en aide.
Le 26 décembre 1858, il soumet
ce projet aux paroissiens et il
est décidé que la Fabrique
cédera certains lots de la
propriété Jackson pour le futur
établissement, qui sera dirigé
par les Soeurs de la Charité de
St-Hyacinthe.
L’institution est incorporée le
19 mai 1860, le Curé et le
marguillier en charge ou leurs
successeurs sont nommés
directeurs de même qu’une
personne désignée par le Conseil
Municipal et deux personnes
appointées par le gouverneur en
conseil. Monseigneur l’Évêque
Prince cède les lots choisis et
avec les 600 louis dus à la
fabrique on débute la
construction.
M. J.F. Sincennes fait un don de
500 louis. M. M. McCarthy fait
de même et donne tout le bois
nécessaire pour la construction.
Leur générosité ne s’arrêtera
pas là. Monsieur le curé Millier
écrit : « L’édifice terminé, il
restait une dette de 3,000
piastres à payer aux
entrepreneurs et 900 piastres
dues pour leurs emprunts ; ces
messieurs se chargèrent de toute
la dette. Chaque année M.
Sincennes donnait 200 piastres
comme étrennes à l’Hôpital. »
Parmi les autres généreux
sorelois, on trouve les familles
Barthe, Armstrong, McNaughton,
Chapdelaine, Crebassa, Précourt,
Gill, Brousseau, Chênevert,
Bellefeuille, Bruneau, Beaulieu
et de Melle Alain.
(Couillard-Després. Sorel p
263).
1860
Monsieur le curé Magloire
Limoges veut doter Sorel d’un
hôpital.
Le 11 janvier, le préfet du
comté convoque une assemblée à
l’Hôtel de Ville.
2314$ sont souscrites pour ce
projet.
Couillard-Després. Sorel p 206
L’acte d’incorporation est
ratifié le 19 mai 1860
Ouverture de l’Hôpital du
Sacré-Cœur
L’Hôpital-du-Sacré-Cœur de Sorel
ouvrait ses portes en 1862. Son
fondateur, M. le curé Magloire
Limoges, qui fut le curé de
Saint-Pierre de Sorel de 1849 au
24 mai 1861, date de son décès,
ne put assister au couronnement
de son œuvre qui reçut de ses
successeurs MM. Hilaire Millier,
(1823-1889), Dupré, Descelles et
J.C. Bernard le curé actuel tout
l’encouragement en leur pouvoir.
M.Magloire Limoges fonda en
1860, l’Union St-Joseph et
St-Michel, dont on a célébré les
noces d’or il y a quelques
années.
M.Hilaire Millier, qui succéda
immédiatement à M. Limoges, est
considéré par un grand nombre
comme le principal fondateur de
cette institution, qu’il prit,
dès les premiers instants de son
existence sous sa protection.
L’Hôpital a depuis été
considérablement agrandi, grâce
au dévouement de MM. les curés
Dupré, Descelles et Bernard, et
c’est aujourd’hui un vaste
édifice auquel M. le chanoine
Bernard a fait ajouter un
orphelinat où des centaines
d’enfants reçoivent une
instruction et des soins qu’ils
ne pourraient trouver ailleurs.
La chapelle a été agrandie et
embellie, et c’est là que se
réunissent tous les dimanches,
les jeunes congréganistes,
hommes et jeunes gens pour leurs
exercices religieux.
La première supérieure à
l’Hôpital fut Sr Bédini (Elisabeth
Lafrance) du Couvent des Soeurs
Grises de St-Hyacinthe. Sœur
Bédini arriva à Sorel le 28
octobre 1862, par le vapeur
Chambly pour en prendre la
direction. Elle sera assistée
des Soeurs Alphonsine Côté,
Céleste Vincent dite Sœur Ste
Michel et Marie Lalime dite Sœur
Ste-Geneviève.
Pour les accueillir, les cloches
sonnent et une délégation de
notables se porte à leur
rencontre.
Dès le début, quinze personnes
sont hospitalisées dont une
orpheline.
En 1869, décès d’une des
fondatrices, sœur Ste-Geneviève,
(Marie Lalime). La population
reconnaissante demande et
obtient qu’elle soit inhumée à
Sorel, soit dans le caveau de
l’église Saint-Pierre.
Une des supérieures qui
suivirent, Sœur Cabana était la
sœur de feu M. Cabana, avocat de
Sherbrooke, et protonotaire de
la Cour Supérieure du district
de St-François.
Sœur Cabana est la digne relève
de Sœur Bédini et, comme cette
dernière, elle sait gouverner
avec sagesse et avec bonté qui
n’excluent pas la fermeté. Elle
est au reste, fort bien secondée
par les excellentes religieuses
qui comme elle, se dévouent avec
un zèle inlassable au
soulagement des pauvres, des
malades et des infirmes que
l’hôpital abrite.
Un premier bazar au profit de
l’Hôpital, avait lieu dans la
salle du Marché le 23 septembre
1862 soit un mois avant
l’arrivée de nos Soeurs le 22
octobre de la même année. Les
instigatrices de ce bazar furent
Melle Alain et Mme Sincennes. En
poursuivant l’histoire de
l’Hôpital, nous voyons que le
bazar est devenu de tradition et
l’occasion particulièrement
chère aux citoyens de Sorel, de
manifester leur grande
générosité. (Extraits de
journal)
En 1863, pour une période de six
mois, les recettes furent de 169
louis, 9 chelins et 3 deniers
les dépenses 161 louis, 15
chelins et 3.5 deniers.
Par Sr Bedini, supérieure
locale, Sr Côté et Sr St-Michel,
approuvée par l’abbé Hilaire
Millier, prêtre.
Une salle de bazar utilisée pour
recueillir des fonds et assurer
le financement de l’hôpital est
construite en 1888 au coin des
rues Ramesay et Augusta.
Le bazar organisé par les dames
patronnesses le 11 janvier 1889
rapporte 1,016.25$
En plus des bazars, les sociétés
de bienfaisance, les compagnies
organisaient des banquets
bénéfices. Plus tard on y
présentait des séances de
cinéma. Elle fut démolie en
1964.
En 1895, un jardin de l’Enfance
s’ajoute à l’œuvre de l’Hôpital
Général.
L’œuvre des Sœurs Grises a
comblé le besoin de soins pour
les personnes âgées et les
malades. Elles ont aussi pris en
charge les orphelins et
orphelines à des coûts minimes,
jusqu’à ce que les législateurs
les prennent en main..
Statistiques entre 1862 et 1939
:
Personnes hospitalisées :
1263 vieillards,
1248 dames âgées,
1431 orphelins,
1482 orphelines.
Religieuses ayant participé à
l’œuvre : 398.
L’Hôpital recevait une
allocation annuelle pour servir
au besoin comme hôpital de la
Marine.
1929
Le 4 février, les Dames
Patronnesses organisent un bazar
au bénéfice de
l’Hôpital-Général.
Voici les membres de leur
organisation :
Mesdames Alexis Ethier, prés,
Alcime Beaudet, v.p.,
Jean-Baptiste Vanasse, très.,
J.René Mongeau, sec. Mesdames H.
Lemaire, A.lbert Béliveau et
Edouard Plante : responsables du
restaurant et des liqueurs.
Mesdames Cadoret et Provost :
responsable de la loterie et
Melle Flore Garceau de
l’Association des Enfants de
Marie.
À qui appartient notre
hôpital ?
Vendredi, le 5 de janvier 1940,
le journal hebdomadaire LE
SORELOIS pose une interrogation.
On projetait de reconstruire
l’édifice. L’Hôpital Général
était-il la propriété des Soeurs
Grises, de la fabrique de
St-Pierre, ou de la Ville de
Sorel ? Non, le propriétaire en
est : La Corporation de
l’Hôpital du district de
Richelieu.
Cinq personnes forment cette
corporation pour cette année :
Le curé de St-Pierre : M. le
chanoine Jean-Baptiste Nadeau,
Le marguillier en charge : M.
J.A. Guévremont,
Théode Perron et Armand
St-Laurent, nommés par le
lieutenant-gouverneur en
conseil, et M. Zacharie Cotnoir,
délégué du conseil de ville.
(Le Sorelois, par M. le juge P.A.
Bélanger).
Le vieil édifice tombait en
ruine, on ferme certaines
sections à cause des risques. Un
nouvel édifice est construit en
1947. Il est classé comme Centre
Hospitalier de longue durée.
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
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