École des Arts
et Métiers de Sorel
Recherches par Roland Plante
Un grand nombre d’élèves
cessaient tôt leurs études sans
avoir acquis une formation
adéquate pour travailler dans
les industries. Les usines
avaient besoin de dessinateurs,
machinistes, menuisiers,
électriciens et de plombiers.
Des démarches furent entreprises
par M. J. Édouard Simard en 1938
et le révérend frère Delphin
Bourgault, frère de la Charité,
supérieur de l’Académie du
Sacré-Coeur, pour répondre à ces
besoins.
École d'Arts et Métiers.
Selon l'idée conçue par
l'Association des élèves
diplômés, l'école ouvre ses
portes en octobre 1938, dans des
locaux de l'Académie du
Sacré-Coeur de Sorel..
L'organisateur, M. Gabriel
Rousseau, sert de liaison entre
le Gouvernement provincial et
les parties contractantes: le
R.F. Delphin, M. J.Edouard
Simard, la Commission scolaire,
la ville de Sorel et les
Syndicats catholiques. Les deux
premiers professeurs furent le
R.F. Victorin Bruis et M. André
Landry. Le frère Delphin en
devint le premier directeur. Les
professeurs sont MM. Gérard
Chénier, M. Croteau, Fernand
Paul-Hus, Gérard Courchesne
ainsi que les Frère Victorin et
Nazaire. En 1942, M. Chénier en
devient le directeur.
Le gouvernement de la
province de Québec
accorde une subvention annuelle,
paie pour l’outillage,
l’ameublement et le personnel.
La Commission scolaire de Sorel
fournit les locaux, les coûts du
chauffage et de l’électricité.
L’école est installée au
quatrième étage de l’Académie du
Sacré-Coeur, à la place d’un
dortoir utilisé par des élèves.
On y retrouve deux classes pour
les enseignements théoriques, un
laboratoire de physique et de
chimie, une salle de dessin et
un atelier mécanique.
Orientation
professionnelle à l'Académie du
Sacré-Coeur de Sorel
Pour satisfaire aux besoins des
industries locales, M. J.E.
Simard obtient du gouvernement
l'aide de spécialistes pour
orienter quelques 250 élèves
vers des métiers qui leur
conviennent. Le comité est formé
de M. docteur Donat Voghel,
assisté de M. Yvon Reed,
contrôleur et de M Gérard
Bourgault secrétaire.
L'apprentissage est alors
complété sous la direction d'un
contremaître compétent.
L'oeuvre du Rév. frère
Delphin
À cette époque, une multitude de
garçons abandonnent l'école
avant la septième année. Plus
que tout autre, le frère Delphin
travaillera à la fondation et à
l'organisation de l’école d'Arts
et Métiers dont il fut le
premier directeur. Son terme de
supérieur terminé, il s'occupe
des apprentis dans les chantiers
maritimes, des cours du jour et
du soir, du placement des jeunes
lors de leur sortie de l'école.
Il aura été un des grands
artisans de l'essor
technologique de la région de
Sorel.
En 1940, le nombre
d'inscriptions est plus faible
que prévu, ce qui aurait pu
entraîner la fermeture de
l'école. Gérard Chénier décide
donc de faire du recrutement en
faisant du porte à porte et
c'est grâce à sa persévérance,
estime son fils, que l'école a
pu poursuivre ses activités. M.
Chénier a ouvert le premier
département d'ajustage mécanique
en 1941 et déjà en 1942, il
était nommé directeur de
l'école, au moment où les
inscriptions dépassaient la
capacité d'accueil. À cette
époque, on utilisait différents
locaux de la région, dont des
dortoirs de Marine industrie. M.
Chénier a même aménagé un
département d'électricité dans
les anciennes salles de
toilettes de ces mêmes dortoirs
en 1945.
En 1946, plus d'une cinquantaine
d'étudiants reçoivent leurs
diplômes, et parallèlement,
Québec autorise l'engagement de
nouveaux professeurs, dont
Normand Brunet, Jacques
Pelletier, Jean Racine et André
Pauzé. L'enseignement se
situant entre la 8e et la 12e
année, on peut considérer que ce
fut quelques-unes des premières
classes de niveau secondaire
technique dans la région
permettant aussi aux diplômés de
poursuivre leurs études
techniques à un niveau
supérieur.
En 1949, l'école des Arts et
Métiers a finalement pignon sur
rue dans l'édifice qui abrite
aujourd'hui le centre
administratif de la Commission
scolaire de Sorel-Tracy (à
l'intersection des rue
Hôtel-Dieu et Prince). C'est à
cet endroit qu'a été présentée,
toujours en 1949, une exposition
industrielle et commerciale, une
première dans la région selon
Pierre Chénier.
Le 30 mars 1950, Gérard Chénier
devient officiellement directeur
de l'institution.
En collaboration avec les
industries de la région, il a
aussi initié un véritable
programme d'apprentissage en
industrie qui a permis de doter
la région d'une main-d'oeuvre de
plus en plus qualifiée.
En 1969, le personnel de l'école
doit intégrer la commission
scolaire, et de 1970 à 1981, M.
Chénier devient responsable de
la formation professionnelle à
l'éducation des adultes.
L’école est déménagée dans
les huttes de «War time housing»,
rue Cormier
En 1949, l’École des Arts et
Métier prend possession d’une
nouvelle bâtisse au coin des
rues Prince et Hôtel-Dieu, bien
adaptée pour ses cours.
Cette École des Arts et Métiers
est une institution
d'enseignement de style moderne
érigée en 1949 d'après les plans
de l'architecte Félix Racicot
(1903-1973). L'immeuble est
composé de deux volumes
principaux de deux étages à toit
plat en brique, et d'un
troisième volume d'un seul étage
avec cheminée à l'arrière.
L'entrée principale se trouve au
centre, dans une avancée abritée
par un débord du toit. Elle est
composée d'ouvertures
entièrement vitrées aux deux
étages ainsi que de
l'inscription « ECOLE DES ARTS &
METIERS SOREL » et des armoiries
de la province de Québec. Le
volume de droite est de forme
arrondie et comporte une autre
entrée donnant sur la rue du
Prince. Celle-ci est composée de
trois portes vitrées dominées
par des bas-reliefs. Cette
entrée est couverte par un large
débord du toit soutenu par des
piliers de béton. Ce volume est
percé de fenêtres formant des
bandeaux verticaux divisés par
des piliers de béton. Le
rez-de-chaussée est plus avancé
et ne comporte pas d'ouvertures
à l'exception de minces bandeaux
horizontaux composés de blocs de
verre séparés par des
bas-reliefs. Le volume de gauche
de forme rectangulaire comprend,
au rez-de-chaussée, un bandeau
horizontal occupé par des
fenêtres et des bas-reliefs
ainsi que, au niveau supérieur,
un grand jeu de briques et des
fenêtres en bandeau, plus
hautes. L'ancienne École des
Arts et Métiers se situe en zone
urbaine, en face du pont
Turcotte sur l'avenue de
l'Hôtel-Dieu et elle occupe la
tête de l'îlot implanté entre
les rues du Roi et du Prince.
Une école spécialisée en
Métallurgie fut créée vers 1960,
attenante à la polyvalente
Bernard-Gariepy. Il est
difficile de comprendre pourquoi
elle fut relocalisée aux
Trois-Rivières
Le CÉGEP voit le jour en 1967,
l'année de la création des
CÉGEPs par le ministère de
l'éducation du Québec. Le
directeur Roland Gaudreault
s’est fortement impliqué pour
l’obtenir. On y enseigne une
version moderne des cours
enseignés par l’École des Arts
et Métiers adaptés aux besoins
de l’industrie locale. D'abord
situé à Tracy, il est relocalisé
à Sorel puis relocalisé à
nouveau à Tracy (maintenant
appelé Sorel-Tracy depuis la
fusion des deux villes en 2000).
Héritier de l’École des Arts et
Métiers, de l'Institut de
Technologie de Tracy et de
l'Externat classique de Sorel,
le Cégep de Sorel-Tracy a
d'abord été institué comme
campus du Cégep de
Saint-Hyacinthe en 1968-1969
puis, dès 1970-1971, comme
campus du Cégep régional
Bourgchemin qui réunissait alors
les trois campus de
Drummondville, de
Saint-Hyacinthe et de
Sorel-Tracy. Il devient un
Collège autonome en 1980 et
s'installe dans des locaux neufs
l'année suivante. On y donne des
cours pour adultes.
De 1939 à 2014, soit depuis 75
ans, l ’École des Arts et
Métiers, absorbée par le CEGEP a
formé de nombreux étudiants, qui
ont enrichi l’industrie locale
par leur compétences.
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
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