Sorel Maritime
Recherches : Roland Plante
Avant même les importants
chantiers de Marine Industries
Limited, Sorel avait déjà
développé une expertise dans la
construction de navires et dans
le domaine de la navigation.
Par sa position géographique,
Sorel a remplis plusieurs rôles
dans l’histoire canadienne.
Les explorateurs y découvrent de
magnifiques forêts de pins et de
chênes qui seront destinées à la
construction navale, que le roi
se réserve et que les
censitaires ne peuvent utiliser.
Le fort Richelieu fut aussi un
obstacle aux invasions des
Iroquois pour protéger le
transport de marchandises entre
Québec et Montréal. Elle fut
occupée par les rebelles
américains dans leur tentative
de conquérir le Canada.
Elle fut une ville de garnison
pour des soldats anglais et de
mercenaires allemands, ce qui
amena du commerce et des
activités maritimes. Les besoins
de navires pour desservir les
villages avoisinants furent le
départ d’une industrie de
construction maritime.
En 1707, le Sieur Claude de
Ramesay qui acquiert la
seigneurie de Pierre de Saurel,
De madame de Saurel informe le
ministre Pontchartrain qu’il
pourra fournir 20,000 pieds de
planches et de bordage par
année, ce qui pouvait servir à
lancer la construction de
navires au Canada. À son
décès, sa fille Louise, une
excellente femme d’affaire, fit
construire quelques moulins à
scie dans notre région et en
exporta le produit.
Depuis 1809, la vapeur remplace
la voile. John Molson associé au
capitaine Vaughan opère un
chantier à Sorel. Le
financier Hughes Allan qui
possède une impressionnante
flotte avait un chantier
maritime. Le chantier sera
par la suite acheté par la
compagnie Sincennes McNaughton.
En 1831, pour une population de
4,200 habitants, on comptait 2
églises, 2 moulins, 8 magasins
et 16 tavernes. De quoi donc
accueillir les marins et les
visiteurs.
En 1844, le capitaine David
Vaughan obtient du gouvernement
un emplacement pour y construire
des navires. Un autre
constructeur de navire, H.
Jollief se lance aussi en
affaire.
Les frères Daniel et John
McCarthy s’établissent à Sorel
vers 1839 à la demande de John
Molson et de David Vaughan. En
1844, ils mettent en opération
leur propre chantier.
Par la suite, en 1853 – Louis
Adélard Sénécal, un homme
d’affaire de Pierreville et par
ailleurs capitaine faisait du
transport par navire. Le navire
George Frédérick renommé par la
suite le Verchères fait la
navette entre Montréal et Sorel
en compétition avec la firme
Allen. Ses effectifs montèrent
jusqu’à 11 navires et 99 barges.
Plus tard, le capitaine Sénécal
s’impliqua dans l’établissement
de chemins de fer. Il devint par
la suite président de la
Compagnie Richelieu qui était
auparavant sa rivale. M.
Sénécal fut aussi député du
comté de Yamaska
On collabore avec d’autres
chantiers pour différentes
tâches : les dessins, épures,
gabarits et menuiserie. Les
Molson et Vaughan utilisent les
connaissances des McCarthy et
leur confient la direction de
leurs entreprises.
En 1897, après de longues
négociations, le Ministère de la
Marine se porte acquéreur du
chantier de John McCarthy qui en
devient un des surintendants. Il
fut un généreux philanthrope
pour Sorel. Pendant la
construction de
l’Hôpital-Général, il fournit le
bois. Les McCarthy ont aussi
contribué financièrement à de
nombreuses œuvres. Leur frère
Thomas devint le premier député
fédéral du comté de Richelieu en
1867.
La Compagnie Richelieu assurait
le transport de Québec à
Montréal. Elle possédait 11
navires et 99 barges
Un autre chantier, Fréchette et
Girard fit faillite et fut
acheté par les industriels
Beauchemin vers 1890. Leur
principale activité fut fondeurs
d’acier pour répondre aux
besoins des chantiers maritimes.
Leur aciérie fut fondée en 1858,
ce sont un des pionniers de la
métallurgie à Sorel.
Le financier Hughes Allan qui
possède une impressionnante
flotte, opère aussi son
chantier. Dans le Sorelois de
1886, on dénombre 28 navires et
13 clippers. Son emplacement fut
acheté par la compagnie
Sincennes McNaughton. En
1819, 7 navires à vapeur
circulaient sur le fleuve.
La firme Pontbriand et Frères
fabrique des engins à vapeur et
construit des navires
Cet horaire illustre en partie,
l’importance des navires comme
moyen de transport en 1879. Le
steamer Chambly fut construit à
Sorel.
La navigation donnait de
l’emploi pour les Saurelois
Voici la liste en 1905 des 13
bateaux de la compagnie
Sincennes-McNaughton et leur
capitaine et ingénieurs :
Navire |
Capitaine |
Ingénieurs |
Virginia |
Charles
Lavallée commodore |
Léger
Croteau |
Hudson |
Charles
Legault |
Noé
Rousseau |
Réveil |
Sam
Parisien |
Flavien
Moreau |
Spray* |
Zénon
Legault |
N.
Chrétien |
McNaughton |
Pierre
Bibeau |
François
Rousseau |
Julia |
Jos.
Goulet |
Euclide
Lavallée |
Mathilda |
Pierre
Lavallée |
Sam.
Lafleur |
François Dupré |
J.
Beaudry |
Émile
Chayer |
Alice |
Joseph
Bibeau |
Jos.
Laviolette |
Lucia |
Gilbert
Mongeau |
Pierre
Bergeron |
N.C. Francis |
Jos.
Cournoyer |
Pierre
Cournoyer |
Fred |
A.
Mallette |
D.
Vézina |
May |
Philippe
Mongeau |
Noé
Comtois |
Le mécanicien en chef
était M. Alphonse Desrochers.
Il faut ajouter à ces officiers,
les noms des chauffeurs,
graisseurs, matelots,
homme-de-roue, cuisinier faisant
partie des équipages.
Terrible débâcle des
glaces de la rivière Richelieu
Le 18 avril 1902, la crue
soudaine des eaux de la rivière
Richelieu souleva les glaces et
en provoqua une terrible
débâcle. Des blocs de glace
énormes descendent et poussent
devant eux des voiliers, des
navires à vapeur, des barges qui
étaient amarrés aux quais. On
leva la vapeur sur un navire qui
était épargné pour tenter d’en
sauver quelque uns. Ces navires
furent poussés dans le fleuve
St-Laurent subissant de lourds
dommages qui firent sombrer le
Castor, le Dawn, l’Unité, le
Cultivateur, plusieurs voiliers
et petites embarcations. Au
cours du mois de juin, on
renfloua le Cultivateur et le
Castor
Enlèvement
Vers 1920, le Spray fut impliqué
avec L’Éthel dans une course
suite à l’enlèvement du Colonel
Gaynor et du Capitaine Greene,
soupçonnés par le gouvernement
américain d’avoir détourné un
million de dollars. (Source : De
la Voile à la Vapeur par Marc
Mandeville).
Conclusion
La vie maritime de Sorel se
poursuivra avec les compagnies
Sincennes-McNaughton et Sorel
Harbour Tug, le chantier Manseau
précurseur de Marine Industries
Limited, par les contrats de
dragage et avec la compagnie de
navigation Branch Lines dont
l’histoire reste à relater.
Le transport par chemins de fer
a grandement diminué les
activités maritimes.
Mais les Saurelois demeurent
encore attachés à la vie
maritime de la région et leur
relation avec l’eau fait partie
de leur patrimoine.
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
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