Chantiers du
Gouvernement
Par Roland Plante
Chantiers du Gouvernement
Avant 1830, la navigation sur le
fleuve entre Québec et Montréal
n’était pas facile. Le peu de
profondeur du fleuve surtout
dans le lac St-Pierre, l’absence
de bouées, d’éclairage et le peu
d’expérience des pilotes
consistuaient des contraintes
qu’il fallait corriger. En 1809,
le vapeur «Accomodation»,
construit par John Molson
prenait 3 jours pour faire le
trajet de Montréal à Québec.
A partir de 1830, le
gouvernement canadien décide de
corriger cette situation. Il fut
décidé de construire des dragues
à Sorel. Depuis 1830, David
Vaughan et John Molson jr, y
opèrent un chantier. Ils
engagent en 1844, Daniel
McCarthy, constructeur de
navire. David Vaughan en plus de
construire des dragues a dirigé
le creusage d’un chenal sur le
lac St-Pierre.
En 1844, le gouvernement concède
à David Vaughan un terrain de
190 pieds par 700, sur le côté
ouest de la rivière Richelieu
sur le site où seront situés les
Chantiers du Gouvernement.
Les frères John et Daniel
McCarthy achètent les chantiers
Vaughan et Molson. En 1874, ils
louent leur chantier à la
Commission du Havre de Montréal.
La Commission du Havre de
Montréal avait été établie par
l'assemblée législative en 1830
avec le mandat d'améliorer et
d'agrandir le port de Montréal.
Pour ce faire, elle dirigea le
creusage du fleuve entre
Montréal et Québec. Le ministère
des Travaux Publics en prit la
direction en 1888 et le chantier
devint «Les chantiers du
gouvernement».
En 1904, les chantiers
employaient 600 hommes. On y
construit une drague en acier,
deux remorques, des chalands et
des barges. Les réparations des
bateaux gouvernementaux de
Marine et de Pêcheries aux fait
augmenter le personnel à 900.
Lors de la guerre de 1914 –
1918, on y construira des
navires patrouilleurs et des
dragueurs de mines.
Graduellement, le creusage du
fleuve se fit par des compagnies
privées sous la direction du
ministère des Transports. Le
chantier, opérant alors avec
budgets sans limites et sans
concurrence, fut forcé à réduire
son personnel.
La fermeture des chantiers du
gouvernement aura des
conséquences désastreuses pour
le parti politique au pouvoir.
En effet s’en suivit une période
pendant laquelle les emplois
étaient attribués aux gens du
parti au pouvoir. Entre 1918 et
1937, on donne des contrats pour
ne pas fermer le chantier.
Les membres du parti au pouvoir
pouvaient y travailler. En 1931,
les conservateurs de M. R.B.
Bennet prennent le pouvoir. Une
foule de «Bleus» traverse le
pont des chars avec des balais
pour chasser les «Rouges» du
chantier et prendre leur place.
Pendant les années qui suivent,
le gouvernement garde ses
employés occupés en leur
accordent des contrats qui
n’étaient pas nécessaires.
Pendant cette période, malgré le
manque d’argent, on soutient des
équipes de hockey et de
baseball. On embauche des
joueurs de baseball américains.
Familles
Sorel a joué un rôle important
dans le dragage du fleuve
St-Laurent. Plusieurs membres de
familles soreloises y ont
participé. Dans nos souvenirs,
on compte les Cardin, Robidoux,
Mandeville, Chevrier, Champagne,
Steadworthy, Dauphinais,
Gauthier, Rajotte, Cartier,
Wilkie, Payette, Cournoyer,
Péloquin. et plusieurs autres.
Les personnes mises à pied par
cette fermeture trouveront du
travail dans les usines de
guerre de Marine Industries et
Sorel industries.
La General Dredging Contracteur
Limited, une filiale de Marine
Industries Limited, dont le
président est M. Joseph Simard,
achète en 1937, les Chantiers du
Gouvernement et la flotte de
dragage. Ils obtiennent un
substantiel contrat de dragage.
Les radoubs et la construction
de navires sont par la suite
tous exécutés par Marine
Industries. Pour tirer avantage
de leur achat des facilitées de
l’ex-chantier du Gouvernement,
MM. Joseph et J. Edouard Simard
réussissent à convaincre M.
Schneider, un des plus grands
producteurs d’acier au monde, de
construire une usine sur
l’emplacement des chantiers du
Gouvernement. L’imminence de la
guerre est la raison pour
laquelle ils planifient la
construction d’une usine qui
fabriquera des canons. L’usine
fondera l’acier en lingots, qui
seront forgés, traités et usinés
en un produit final.
Pour défaire les bâtisses du
chantier, M. J. Édouard Simard a
offert gracieusement aux
citoyens le bois issu de la
déconstruction. Ce fut fait
promptement sans aucun frais.
La pose des bouées, leur
entretien et celui des phares se
sont faits à partir du Bassin
Lanctôt, ainsi que les postes
d’amarrage des navires du
Département des Transports.
Sources : Walter White, Marc
Mandeville, Sorel Illustré
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
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