Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

30 novembre, 2018

En collaboration avec :

Les grandes heures de Sorel : Réjane Garceau

Réjane Garceau, élève de 6e année au couvent St-Pierre de Sorel. Travail scolaire demandé par Sœur Ste-Florence de Séville à l’occasion du tri-centenaire de la ville de Sorel. La petite soreloise y exprime l’amour de sa ville, on y devine le sentiment de fierté de la famille pour son coin de pays. Fille de Paul-Emile Garceau et d’Yvonne Péloquin

Les grandes heures de Sorel



Sur tes rives Ô Sorel, trois siècles se sont écoulés! Trois cents ans d’existence… c’est un âge vénérable… qu’il convient de fêter. L’on veut te faire belle fête, des chuchotements à ce sujet sont parvenus jusqu’à mes oreilles. En bonne petite Soreloise, je me ferai un devoir d’apprendre tout ce que l’on sait de ton histoire. Mes parents m’ont révélé bien des choses, il m’est impossible de les raconter toutes. Je me contenterai donc de relater ici, ce que je pourrais appeler : « Les grandes heures de Sorel ».

Ne convient-il pas de considérer comme importante entre toutes, l’heure de la fondation du premier fort Richelieu le 13 août 1642. L’endroit même de la construction fut celui qui avait été quelques années auparavant sanctifié par le sang des pères Jogues et Goupil. À ce souvenir se mêle celui de Monsieur de Montmagny, qui dirige lui-même les travaux. Il faut citer aussi le père Anne de Noue comme premier missionnaire desservant la mission.

Une heure de réjouissance pour les colons et les militaires de la colonie, en 1668, est celle du mariage de Monsieur de Saurel, avec Demoiselle Catherine Le Gardeur de Tilly. En 1670, les Sorelois ont la joie de voir s’élever la première église que l’on met sous le patronage de Saint-Pierre. Quel réconfort pour ces braves gens de travailler, peiner et lutter à l’ombre protectrice du clocher, gardien fidèle de la foi de nos pères.

Le grand évêque Mgr de Laval vient à Sorel en 1678 et administre la confirmation à plusieurs personnes. Quelle cérémonie impressionnante ce doit être, que la réception faite par les Sorelois au premier évêque de la Nouvelle-France. Il me semble encore entendre l’écho de la modeste cloche qui exprime à sa manière la joie de tous, en cette circonstance. 1680-1696 sont des années de deuil, les Iroquois lèvent de nouveau la hache de guerre, c’est la désolation pour toutes les familles.

Après la mort de Monsieur de Saurel, la Seigneurie est vendue à Monsieur de Ramsay vers 1702. En 1774, la ville court le danger de devenir cité anglaise, le gouverneur Haldimand achète la Seigneurie pour l’établissement des loyalistes. Son Altesse, le prince William Henry, en 1787 vient rendre visite à la cité, il permet de lui donner son nom, elle le conservera soixante-quinze ans. Le duc de Kent fait sa demeure d’été dans la maison des gouverneurs en 1791.

Cette ancienne relique se voit encore sur le chemin Saint-Ours. Elle semble dire aux touristes qui la visitent : « J’ai souffert, j’ai vieilli, j’ai des années et des années sur mon pauvre mortier, mais je me tiens droite pourtant, je me tiens vaillamment pour vous conserver intact l’aspect du passé, pour que vous vous souveniez que le bonheur et l’abri que vous avez aujourd’hui vous les devez à vos aïeux, à ceux qui furent bons et chrétiens ». Les révérendes mères de la Congrégation de Notre-Dame arrivent en 1858, elles viennent instruire les petites Soreloises devenues nombreuses. L’Académie du Sacré-Cœur, l’Hôpital Général sont construits dans la même année.

Le cadran de l’Hôtel des Postes continue de marquer les grandes heures des destinées de notre ville. Citons d’abord le départ du dévoué pasteur, monsieur le curé Bernard, qui a été pour ainsi dire un père pour les Sorelois. Plus tard en 1937 Mgr Desranleau ayant dirigé assez longtemps notre paroisse quitte la cure pour être élevé à la dignité d’évêque, dans le diocèse de Sherbrooke. On peut compter comme amélioration dans le commerce et l’industrie la pose de voies ferrées faisant presque tout le tour de la ville, ce qui favorise le transport des marchandises. De nouvelles constructions embellissent notre ville tels les édifices de la Shawinigan Power, le bureau de l’Unité Sanitaire, l’hôpital Richelieu ainsi que l’Hôtel de Ville.

Un nouveau marché sur la rue Roi est élevé en 1930. En 1932, on construit un pont qui relie Sorel à Saint-Joseph afin de permettre aux piétons de traverser plus facilement; on le nomme «Turcotte ». À l’époque que nous sommes, époque de guerre, Sorel fait sa part, Sorel Industries est construit en 1939, on travaille, on se dévoue pour la fabrication des canons et d’autres munitions pour aider les alliés. De plus en plus l’ouvrage augmente et tous les ouvriers sorelois ont du travail. L’année 1941 amène de distingués visiteurs dans notre ville, ce sont le gouverneur général, avec la princesse Alice, et le duc de Kent. Mgr Antoniutti et Mgr Douville passent eux aussi à Sorel. Tous les Sorelois accueillent avec joie ces personnages qui nous honorent de leur présence.

Voilà ce qui résume l’histoire de Sorel, j’espère que vous serez intéressés par la lecture de ces pages. J’ai essayé de faire passer dans ces lignes tout l’amour que j’ai pour ma petite patrie.



Réjane Garceau est dans la première rangée, la deuxième à la gauche de la photo.

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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