Les grandes
heures de Sorel : Réjane Garceau
Réjane Garceau, élève de 6e
année au couvent St-Pierre de
Sorel. Travail scolaire demandé
par Sœur Ste-Florence de Séville
à l’occasion du tri-centenaire
de la ville de Sorel. La petite
soreloise y exprime l’amour de
sa ville, on y devine le
sentiment de fierté de la
famille pour son coin de pays.
Fille de Paul-Emile Garceau et
d’Yvonne Péloquin
Les grandes
heures de Sorel
Sur tes rives Ô Sorel, trois
siècles se sont écoulés! Trois
cents ans d’existence… c’est un
âge vénérable… qu’il convient de
fêter. L’on veut te faire belle
fête, des chuchotements à ce
sujet sont parvenus jusqu’à mes
oreilles. En bonne petite
Soreloise, je me ferai un devoir
d’apprendre tout ce que l’on
sait de ton histoire. Mes
parents m’ont révélé bien des
choses, il m’est impossible de
les raconter toutes. Je me
contenterai donc de relater ici,
ce que je pourrais appeler : «
Les grandes heures de Sorel ».
Ne convient-il pas de considérer
comme importante entre toutes,
l’heure de la fondation du
premier fort Richelieu le 13
août 1642. L’endroit même de la
construction fut celui qui avait
été quelques années auparavant
sanctifié par le sang des pères
Jogues et Goupil. À ce souvenir
se mêle celui de Monsieur de
Montmagny, qui dirige lui-même
les travaux. Il faut citer aussi
le père Anne de Noue comme
premier missionnaire desservant
la mission.
Une heure de réjouissance pour
les colons et les militaires de
la colonie, en 1668, est celle
du mariage de Monsieur de Saurel,
avec Demoiselle Catherine Le
Gardeur de Tilly. En 1670, les
Sorelois ont la joie de voir
s’élever la première église que
l’on met sous le patronage de
Saint-Pierre. Quel réconfort
pour ces braves gens de
travailler, peiner et lutter à
l’ombre protectrice du clocher,
gardien fidèle de la foi de nos
pères.
Le grand évêque Mgr de Laval
vient à Sorel en 1678 et
administre la confirmation à
plusieurs personnes. Quelle
cérémonie impressionnante ce
doit être, que la réception
faite par les Sorelois au
premier évêque de la
Nouvelle-France. Il me semble
encore entendre l’écho de la
modeste cloche qui exprime à sa
manière la joie de tous, en
cette circonstance. 1680-1696
sont des années de deuil, les
Iroquois lèvent de nouveau la
hache de guerre, c’est la
désolation pour toutes les
familles.
Après la mort de Monsieur de
Saurel, la Seigneurie est vendue
à Monsieur de Ramsay vers 1702.
En 1774, la ville court le
danger de devenir cité anglaise,
le gouverneur Haldimand achète
la Seigneurie pour
l’établissement des loyalistes.
Son Altesse, le prince William
Henry, en 1787 vient rendre
visite à la cité, il permet de
lui donner son nom, elle le
conservera soixante-quinze ans.
Le duc de Kent fait sa demeure
d’été dans la maison des
gouverneurs en 1791.
Cette ancienne relique se voit
encore sur le chemin Saint-Ours.
Elle semble dire aux touristes
qui la visitent : « J’ai
souffert, j’ai vieilli, j’ai des
années et des années sur mon
pauvre mortier, mais je me tiens
droite pourtant, je me tiens
vaillamment pour vous conserver
intact l’aspect du passé, pour
que vous vous souveniez que le
bonheur et l’abri que vous avez
aujourd’hui vous les devez à vos
aïeux, à ceux qui furent bons et
chrétiens ». Les révérendes
mères de la Congrégation de
Notre-Dame arrivent en 1858,
elles viennent instruire les
petites Soreloises devenues
nombreuses. L’Académie du
Sacré-Cœur, l’Hôpital Général
sont construits dans la même
année.
Le cadran de l’Hôtel des Postes
continue de marquer les grandes
heures des destinées de notre
ville. Citons d’abord le départ
du dévoué pasteur, monsieur le
curé Bernard, qui a été pour
ainsi dire un père pour les
Sorelois. Plus tard en 1937 Mgr
Desranleau ayant dirigé assez
longtemps notre paroisse quitte
la cure pour être élevé à la
dignité d’évêque, dans le
diocèse de Sherbrooke. On peut
compter comme amélioration dans
le commerce et l’industrie la
pose de voies ferrées faisant
presque tout le tour de la
ville, ce qui favorise le
transport des marchandises. De
nouvelles constructions
embellissent notre ville tels
les édifices de la Shawinigan
Power, le bureau de l’Unité
Sanitaire, l’hôpital Richelieu
ainsi que l’Hôtel de Ville.
Un nouveau marché sur la rue Roi
est élevé en 1930. En 1932, on
construit un pont qui relie
Sorel à Saint-Joseph afin de
permettre aux piétons de
traverser plus facilement; on le
nomme «Turcotte ». À l’époque
que nous sommes, époque de
guerre, Sorel fait sa part,
Sorel Industries est construit
en 1939, on travaille, on se
dévoue pour la fabrication des
canons et d’autres munitions
pour aider les alliés. De plus
en plus l’ouvrage augmente et
tous les ouvriers sorelois ont
du travail. L’année 1941 amène
de distingués visiteurs dans
notre ville, ce sont le
gouverneur général, avec la
princesse Alice, et le duc de
Kent. Mgr Antoniutti et Mgr
Douville passent eux aussi à
Sorel. Tous les Sorelois
accueillent avec joie ces
personnages qui nous honorent de
leur présence.
Voilà ce qui résume l’histoire
de Sorel, j’espère que vous
serez intéressés par la lecture
de ces pages. J’ai essayé de
faire passer dans ces lignes
tout l’amour que j’ai pour ma
petite patrie.
Réjane Garceau est dans la
première rangée, la deuxième à
la gauche de la photo.
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
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