Débâcles dans
la région soreloise
Par Jérôme
Larochelle
Avec la collaboration de
Madeleine Blanche Lussier
|
M. Jérôme
Larochelle, décédé
en juillet dernier,
était un des membres
de la Société
Historique qui a
acquis de grandes
connaissances sur
l’histoire de Sorel.
Il est l’auteur de
plusieurs articles,
essais. Chercheur
infatigable, il
possédait une riche
collection de
documents.
Généalogiste réputé,
son patronyme
original était
Gautron dit La
Rochelle, ville
d’origine de ses
ancêtres. Nous
manquerons un grand
homme, un passionné
d’histoire et un
fidèle collaborateur
de la Société
historique!!! |
Qui ne connaît pas les
débâcles du Lac Saint-Pierre,
celles du Richelieu?
Tous les habitants de la région
soreloise ont entendu, vu des
débâcles, ces accumulations de
glaces, ces ruptures soudaines
de glaces, sur le Richelieu, sur
le Saint-Laurent, entraînées par
le courant et qui provoquent des
inondations.
Une région propice aux
embâcles et aux inondations
La région, de par son
hydrographie, est propice à ces
phénomènes qui ont parfois des
conséquences désastreuses. Dans
un rapport de la garde côtière
canadienne de 1976, on peut lire
:
Le lac
St-Pierre, cette
grande étendue d'eau
peu profonde à
travers laquelle
l'écoulement est
très faible, est
depuis longtemps
considéré comme une
source d'ennuis par
les gens impliqués
dans le contrôle des
glaces sur le fleuve
St-Laurent. Une des
raisons a cet état
de choses est que la
situation physique
du lac rend les
champs de glace très
vulnérables a
l'action des vents,
ce qui a maintes
fois résulté en des
glissements ou
détachements des
masses de glace,
provoquant ainsi la
formation d'embâcles
qui sont une entrave
à une navigation
commerciale
sécuritaire et qui,
s'ils ne sont brisés
rapidement, peuvent
causer d'importantes
inondations.
La construction
d'ouvrages de
retenue des glaces
tel que des îlots
artificiels et des
estacades
flottantes, sur le
côté nord du chenal
de navigation, a
jusqu'à maintenant
grandement contribue
à la réduction de
ces embâcles en
retenant en place la
totalité ou presque,
de la couverture de
glace formée de ce
côté. Les lecteurs
qui veulent
comprendre plus
avant le phénomène
des embâcles
pourront se référer
à l’ouvrage de la
Garde côtière
canadienne ou à
l’annexe 1 « Un peu
plus sur les
embâcles du lac
Saint-Pierre». |
Bastien, Roger, Ingénierie -
Contrôle des Glaces, Garde
Côtière Canadienne, District de
Montréal. Région des
Laurentides, District de
Montréal,
Le détachement
de la couverture de glace du Lac
St-Pierre-côte Sud,
Mai 1976
Inondations majeures
Celle de 1865, du 8 au 13 avril,
violente et faisant quelque 30
morts. On peut lire dans une
chronique de Vicky Lapointe en
2012, un article qui cumule des
billets issus de l’Écho du
Richelieu et de la Gazette de
Sorel.
Sorel, jeudi
midi 13 avril
Depuis quelques jours l’eau
avait atteint une hauteur qui
faisait craindre beaucoup pour
les propriétés situées dans le
Chenal du Moine et les Îles
avoisinantes. Partout les champs
étaient devenus de véritables
rivières; les cultivateurs
n’entraient plus dans leurs
maisons qu’à l’aide de canots;
la plupart des familles
s’étaient réfugiées dans les
greniers des maisons, attendant
là, avec patience, la fin de
leur malheureux sort; les
animaux avaient été relégués
dans les greniers des granges,
dont une grande partie avait
déjà été atteinte par l’élément
destructeur et menaçait de jour
en jour et à la première forte
brise, d’en devenir la proie! Ce
jour, hélas! ne s’est pas fait
attendre longtemps. Hier midi,
une forte brise du Sud commença
à souffler avec une violence qui
fit craindre plusieurs personnes
de la ville pour leurs bâtisses.
Quelques bâtiments à voile
mouillés à l’entrée de la
rivière Richelieu commençaient à
descendre rapidement dans le
fleuve, entraînés par le vent
qui semblait ne vouloir rien
épargner. Cependant, ces
bâtiments purent tenir bon, un
seul fut démâté, et les vagues
qui s’élevaient à une hauteur
prodigieuse l’eurent bientôt
rempli. Deux jeunes gens laissés
à la garde du bâtiment subirent
une grande partie de la tempête,
mais purent malgré tout, tenir
le bâtiment à l’ancre jusqu’à ce
qu’on vint à leur secours, et il
était bien temps. À part
quelques autres petits accidents
plus ou moins sérieux, tels que
pertes de bois, de hangars,
etc., nous n’avons aucun malheur
à déplorer dans notre ville.
Montants recueillis en faveur
des victimes de l’inondation. La
Gazette de Sorel, 29 avril 1865
Mais ce qui était le plus à
craindre étaient les souffrances
probables que devaient endurer
les habitants des îles de Grâce,
Île aux Ours et du Chenal du
Moine, pendant que durait cette
affreuse tempête.
En effet, vers dix heures du
soir, des nouvelles arrivèrent
en ville par l’équipage du
propeller Bell, sous les ordres
du Capt. Chs Armstrong qui se
dévoua si bien en cette
occasion, que toutes les maisons
et granges des Îles et du Chenal
du Moine disparaissaient devant
la force de l’élément devenu de
plus en plus impétueux.
Aussitôt, M. Sincennes donna
ordre d’équiper au plus tôt deux
des "Steamers" de la Compagnie
du Richelieu pour aller au
secours des malheureux qui,
disait-on, perdaient les uns la
vie, les autres leurs
propriétés. Vers minuit, le
vapeur Terrebonne, sous le
commandement de l’habile
capitaine Roy, se rendait à
toute vapeur sur les lieux du
désastre; il arrive à l’île de
Grâce, où le Cygne qui s’était
rendu dans le cours de la
journée avait déjà à son bord
grand nombre de personnes
échappées au danger pendant la
tempête.
À 2 heures, ce matin, l’Étoile
se rendait, sous le commandement
de l’actif capitaine Mathiot, au
Chenal du Moine pour porter,
s’il était encore possible,
secours aux malheureux inondés
de cette partie-là. Le
Terrebonne revenait ce matin à
10 heures, le pavillon de
détresse à son mât de derrière,
et ayant avec lui ce qu’il
restait des survivants des Îles
de Grâce et aux Ours,
c’est-à-dire une quarantaine.
Les nouvelles étaient des plus
alarmantes: toutes les maisons
ou à peu près, avaient été
enlevées; 20 ou 25 personnes en
partie femmes et enfants avaient
trouvé la mort au milieu des
flots. Les granges contenant les
animaux, moissons, etc., des
cultivateurs étaient entièrement
disparues. Quelques minutes plus
tard, L’Étoile nous ramenait 150
et plus, des pauvres inondés du
Chenal du Moine! Rien de plus
navrant! Ils se trouvent tous
dans la plus grande détresse; à
peine de quoi se vêtir! La
plupart nu-tête et nu-pieds!
La ville se trouve dans la plus
grande excitation! Le clergé,
les membres de la corporation,
S. H. le juge Loranger, M.
Sincennes et les premiers
citoyens de la ville sont
occupés activement à donner
asile à ces pauvres gens! Dans
ce moment, la plupart sont logés
à l’Hôtel-de-Ville, plusieurs
reçoivent l’hospitalité dans les
maisons privées.
Les abords du quai de la
compagnie du Richelieu ont été
encombrés depuis ce matin.
Une liste des personnes décédées
lors de l’inondation est publiée
dans la Gazette de Sorel du 22
avril 1865
Le nombre des victimes de
l’inondation actuellement ici
est d’à peu près 250 à 300.
Un enfant seulement a été
remporté mort; aucun autre n’a
encore été retrouvé!
On nous raconte les plus beaux
traits sur le courage des
personnes qui ont employé toutes
leurs ressources au sauvetage de
ces malheureux.
Dernières nouvelles :
2 heures P. M.
Une assemblée des citoyens
convoqués par Son Honneur le
Mair R. H. Kittson, Ecr, a eu
lieu cette avant-midi au Palais
de Justine; chacun a fait preuve
d’une grande libéralité; dans
l’espace de quelques minutes, la
souscription pour venir en aide
à ces malheureuses victimes
s’élevait à $1,620!
[…]Dans le chenal du Moine, il
n’y a pas de pertes de vies à
déplorer; le nombre des bâtisses
enlevées était tant en maisons
que grange s’élève à 60 ou 70;
sur ce nombre 24 maisons. Un
seul cultivateur du nom de Eno
Millet a perdu 13 bâtiments. Il
est impossible de dire au juste
le nombre de bestiaux perdus,
mais il est immense. Dans l’île
de Grâce, le nombre des
victimes, dit-on, est de 19 ou
20. Un nommé Paul Péloquin,
cultivateur de l’île de Grâce, a
perdu 4 de ses enfants et
lui-même n’a dû son salut qu’à
l’activité de ses sauveurs. Un
nommé Etier de l’île de Grâce à
vu périr sous ses yeux sa femme,
sa belle-sœur et deux de ses
enfants. Un autre, Joseph
Lavallée de l’île de Grâce,
s’était cramponné aux branches
d’un arbre avec sa femme et 4 ou
5 de ses enfants, il y est resté
pendant 16 heures, ballotté en
tout sens par la vague, il a vu
périr un de ses enfants, mourir
sa femme à ses côtés, et
cependant il a conservé assez de
force pour résister avec le
reste de sa famille jusqu’à ce
qu’on put venir à son secours.
BERTHIER- Les nouvelles qui nous
viennent du »Petit Nord » sont
alarmantes, les bâtisses y ont
été partout presque entièrement
enlevées.
On nous dit qu’à l’île de Pads
(Île Dupas?) 17 personnes ont
perdu la vie.
6 1/2 du soir
Le Terrebonne arrive d’une
seconde expédition aux Îles; son
pavillon de détresse flotte
encore! Il remporte avec lui
deux cadavres; celui de la femme
de Joseph Lavalléee dont il est
parlé plus haut et celui d’un
petit enfant, aussi un grand
nombre de bestiaux.
Que Dieu nous donne du courage
et nous protège au milieu de
tous ces désastres.
Pendant que le Cygne pouvait à
peine se maintenir sur son
ancre, le capitaine Labelle avec
deux hommes, se jetaient
résolument dans un canot et se
dirigeaient à force de rame là
où ils entendaient les cris des
malheureux qui se noyaient.
Mais leur frêle embarcation
résistait difficilement à la
tempête; la lame emplissait le
canot; ils atteignirent quelques
arbres à l’abri desquels ils se
mirent. Là se trouvait une jeune
fille qui se soutenait d’une
main aux branches d’un arbre et
se maintenait au-dessus de la
vague au moyen d’une cuvette
avec laquelle elle avait pu
atteindre cet endroit. Voyant
arriver le canot, elle s’y
précipita, mais ce nouveau poids
faillit faire chavirer
l’embarcation presque aux trois
quarts remplie d’eau. La jeune
fille saisit résolument la
cuvette et pendant que les
hommes retenaient le canot près
des arbres, elle réussit à le
vider.
Félicitations adressées au capt.
Lavallée. La Gazette de Sorel, 6
mai 1865.
Un peu plus loin, une autre
fille ayant deux jeunes enfants
dans les bras, se maintenait,
elle aussi, au milieu d’un arbre
qui craquait sous les coups
répétés d’un vent violent. Après
trois heures de ces terribles
angoisses, ces braves gens
réussirent à rejoindre le Cygne.
À part le capitaine Laforce qui
risqua alors son bâtiment, pour
porter secours aux naufragés et
de ce que nous venons de
raconter du capitaine Labelle,
on nous dit que M. J. B.
Lavallée, de Sorel, qui se
trouvait à bord, déploya pendant
tout ce temps un courage à toute
épreuve et une grande présence
d’esprit; sans le concours et
l’expérience de cet homme
courageux, il est probable que
nous aurions à enregistrer la
perte du Cygne et conséquemment
à déplorer celle de plusieurs
existences.
Les passagers des autres vapeurs
recueillirent durant cette même
nuit et toute la journée hier de
nombreux naufragés, hommes,
femmes et enfants qu’ils
amenèrent à Sorel à demi mort
d’angoisse et de misère.
Un nommé Lavallée dit Bloche
avait vu sa maison s’écrouler
sous les coups de la vague et il
s’était jeté avec sa femme et 5
enfants ans un canot. Quelques
minutes après, le canot se brisa
sur les arbres. La pauvre mère
saisit les branches d’un arbre
et son mari parvint avec ses 5
enfants à un autre. Il se
maintint là, un enfant sous
chaque bras et les 3 autres
auprès de lui pendant 16 heures.
La femme épuisée de fatigues se
noya sous ses yeux et un de ses
enfants expira dans ses bras!
Lorsqu’on les recueillit, les
enfants étaient engourdis par le
froid, mais dès que le père fut
dans le canot, il saisit un
aviron et il aida courageusement
à gagner le vapeur à force de
rames. Le corps de la pauvre
dame a été repêché hier.
Voulez-vous encore quelque chose
de plus saisissant? Lisez. Une
pauvre femme était dans son lit
à la veille d’accoucher. Le mari
voyant que la tempête menaçait
d’emporter la maison, demande à
sa femme d’avoir le courage de
se lever et de se rendre
jusqu’au canot. Elle lui
répondit: »sauve-toi avec les
enfants si tu peux; quant à moi,
je comprends que c’est
impossible; nous nous reverrons
dans l’autre monde! » Et pendant
qu’elle disait cela, la maison
croula et tous furent précipités
dans les flots! Ça n’est pas du
roman que nous faisons; c’est la
vérité toute nue que nous
racontons. Ces choses se sont
passées hier!…Mais c’est assez!
Patrimoine, Histoire et
multimédia,
7 octobre 2012, https://tolkien2008.wordpress.com/2012/10/07/les-vagues-qui-selevaient-a-une-hauteur-prodigieuse-inondation-a-sorel-avril-1865/
|
Liste des victimes de l’île de
Grâce, décédées lors de
l’inondation de 1865.
Rose Bérard, 15 ans
Julie Bérard, 16 ans
Julie Bérard dit Lépine, 46 ans
Marie Bérard, 10 ans
Marguerite Bérard, 22 ans
Elmire Bibeau, 16 ans
Clarisse Brisset, 29 ans
Célina Brissette, 29 ans
André Brissette, 10 ans
Angèle Brissette, 19 ans
Philomène Brissette, 25 ans
Pierre Brissette, 15 ans
Catherine Cardin, 5 ans
Elmire Cardin, 2 ans¸
Félix Cardin, 3 ans
Marie Cardin, 4 ans
Marie Cournoyer, 40 ans
Marie Cournoyer, 37 ans
Louise Désorcy, 54 ans
Catherine Éthier, 4 ans
Mélina Éthier, 5 ans
Élisabeth Gravelle, 25 ans
Adéline Lavallée, 18 mois
Catherine Lavallée, 20 ans
épouse de Louis Cardin
Edwidge Lavallée, 42 ans
Paul Lavallée, 15 ans
Philomène Lavallée, 18 ans
Simon Lavallée, 10 ans
Adolphe Péloquin, 4 ans
Octavie Péloquin, 2 ans
Rose Prouville, 51 ans
Cette inondation de 1865 est
aussi relatée par Mathieu
Pontbriand dans son Histoire de
Sorel-Tracy qui explique la
polémique suscitée par cette
inondation majeure
:
Tout aussi peu
fréquente, mais
combien plus
dramatique, est
l’inondation de
1865, la plus grande
catastrophe
naturelle que la
région ait connue.
Cela nous ramène
dans les îles de
Sorel. Berthier est
aussi durement
touché, mais aucune
mortalité n’y est
recensée. La crue
des eaux a débuté il
y a quelques jours –
elle commence même à
diminuer à Montréal
– lorsque, du 12 au
13 avril, elle
tourne à la
catastrophe. La
grande majorité des
îles sont alors
submergées.
Les îles de Grâce et
Dupas sont les plus
durement frappées.
N’ayant pas réussi à
fuir, 34 personnes
trouvent la mort
dans la tragédie,
alors que de
nombreuses
résidences et
installations
agricoles sont
détruites, et que
bon nombre d’animaux
de fermes sont
noyés. Les dégâts
seraient évalués à 1
000 000 $
.
À Sorel, où les eaux
ont débordé sur les
rives, mais sans
conséquence
dramatique, un
mouvement d’entraide
se met en place pour
porter secours aux
sinistrés
. Pour Berthier,
aussi inondée par le
Saint-Laurent, les
Sorelois achètent
des provisions; pour
les îles, c’est une
bonne partie de la
flotte du port, de
la chaloupe aux
bateaux à vapeur,
qui se met en
branle, ou tente de
le faire pour venir
à la rescousse des
familles insulaires,
de même que des
bêtes
. Le curé Hilaire
Millier et des Sœurs
de la Charité se
rendent aussi sur
place
. Le livre de
Georges-Isidore
Barthe, Drames de la
vie réelle, relate
ces événements et
décrit le mouvement
d’entraide formé par
suite de
l’inondation
.
Lors de la première
élection sous le
régime de la
Confédération, le
dernier député du
régime précédent,
Joseph-Xavier
Perrault, souligne
sa participation au
comité de secours,
ainsi que sa requête
en faveur de la mise
sur pied d’une
enquête sur les
causes de cette
catastrophe et les
moyens à mettre en
œuvre afin d’éviter
que cela ne se
reproduise. À son
avis, l’inondation a
été causée par des
piliers construits
dans les environs de
Saint-Pierre-les-Becquets,
dont il réclame la
destruction.
Le Journal de Sorel,
partisan de
l’adversaire
conservateur de
Perrault, s’attaque
à cette position. Il
donne plutôt le
crédit au conseiller
législatif libéral
Louis-Auguste
Olivier et
ridiculise le député
sortant, en
prétendant qu’il a
rebaptisé
Sainte-Anne du nom
de
Saint-Pierre-les-Becquets.
Ce n’est pas la
seule triste
récupération qui
soit faite de
l’événement,
puisque, lorsque la
situation retourne à
la normale, un
voyage touristique
est organisé pour «
examiner les dégâts
» sur les lieux de
la catastrophe,
voyage dont la
publicité suppose 50
morts et 2000
sinistrés. |
Une autre grosse débâcle a lieu
en 1896. Le journal la Patrie
écrira le 21 avril :
Les dernières
dépêches venues de
Ste Anne et du
Chenal du Moine
annoncent que les
glaces sont bloquées
dans les îles de
Sorel et que l’eau
monte encore. Des
centaines de
familles sans toit
et sans abri ont
trouvé un refuge
dans l’église de
Ste-Anne, où M. le
curé Jeannotte leur
prodigue ses
meilleurs soins. |
Publicité tiré de Marcel
Paquette, Villégiature et
tourisme au Québec, Tome 1 :
1800-1910, Québec,
Éditions GID, 2005, p. 76-77.
La débâcle est généralisée :
Grondines, Québec,
Baie-Saint-Paul, Sherbrooke,
Beauharnois, Yamaska, Sorel Un
message téléphonique reçu de
Ste-Anne [de Sorel] annonce que
24 maisons viennent d’être
emportées à l’île de Grâce et à
Ste-Anne. Et l’eau monte
toujours!
Quelque 120
familles sont
confinées dans
l'église Sainte-Anne
d'où ils ne peuvent
partir pendant
plusieurs heures
parce que, entourée
d'eau, elle n'est
abordable ni par
terre ni par eau ;
l'île de Grâce est
couverte de de 6 à
10 pieds (2 m à 3 m)
d'eau environ.
Ibidem |
Sainte-Anne-de-Sorel : Les
maisons Millette reculées et
défoncées, et à gauche la
fromagerie écrasée .
Sainte-Anne-de-Sorel : Vue prise
du côté du fleuve : L'Hôtel
Sainte-Anne, la maison Millette
défoncés et la maison d'école
écrasée Le Monde illustré, vol.
13 no 627. p. 25 (9 mai 1896)
D’autres débâcles se sont
formées au cours des années qui
ont suivi. Jérôme Larochelle les
raconte :
Débâcle
sur le Richelieu :
le 17 décembre 1901.
(Textes du Courrier
de Sorel). Plusieurs
bateaux sont
entraînés par la
glace! Jérôme
Larochelle relate
les faits. |
Le vapeur Ethel, de la Cie
Sincennes-McNaughton, le vapeur
Verchères, propriété de M.
Dansereau et le chaland
Montcalm, sombrés. Plusieurs
autres bateaux reçoivent des
dommages.
Les pertes sont moins élevées
qu’on ne le croyait.
La pluie qui a commencé à tomber
vendredi le (13-12-1901.), n’a
cessé que dimanche matin, ce qui
a eu pour effet de faire monter
le niveau de l’eau sur les
petites rivières, de huit à neuf
pieds. Aussi dimanche
avant-midi, la glace du
Richelieu dans le port de Sorel
a commencé à descendre et à se
masser à l’embouchure de la
rivière, près des quais de la
Cie Richelieu.
Par précaution, tous les bateaux
des diverses Cies de navigation
avaient été amarrés solidement.
Vers 6 hres. dimanche soir, la
glace du haut de la rivière
s’est mise en mouvement et la
débâcle a commencé à s’opérer.
La glace avait près d’un pied
d’épaisseur.
Malheureusement, les chalands
St-Charles, St-Donat, Harvest,
Clovis, Montcalm, et plusieurs
autres qui se trouvaient en haut
du pont du chemin de fer de la
Rive Sud, n’étaient pas amarrés
et ils partirent en dérive.
En passant sous le pont ils
furent démâtés et, continuant
leur marche avec la glace, ils
frappèrent le Canada, dont les
amarres cédèrent sous cette
forte pression des chalands et
de la glace, et ce magnifique
bateau partit, emportant avec
lui, en passant le Columbian et
tous les autres bateaux à la
suite : l’Hudson le Florence ,
le Julia, le McNaughton, le
Spray, l’Ethel de la Cie
Sincennes-McNaughton ;l’Émilia,
le Varsity, le Daisy, les trois
phares flottants du lac
St-Pierre et quelques barges,
qui tout d’un paquet vinrent se
heurter sur le Saguenay qui fut
jeté sur le Berthier.
Tous ces bâtiments, se heurtant
et entrant les uns dans les
autres, finirent par arrêter
près du Québec. l’Ethel et le
chaland Montcalm, ne pouvant
résister à cette pression, ont
sombré dans le milieu de la
rivière, vis-à-vis le quai
Morgan. Le quai Morgan était
situé en arrière de l’Hôtel
Brunswick, ou la (Côte à
poissons).
La coque du Saguenay fait eau et
il est tenu à flot au moyen de
pompes qui marchent sans cesse.
Sa menuiserie de même que celle
de tous les autres bateaux
ci-dessus est endommagée.
De l’autre côté de la rivière,
du côté de St-Joseph, les
bateaux ont moins souffert. Le
Sorel, la Mouche-à-Feu, le
Spartan, de la Cie Richelieu, le
Sincennes, le Conqueror,
l’Alice, le Virginia, de la Cie
Sincennes-McNaughton, ont été en
partie poussés sur le bord de la
grève, sans cependant recevoir
beaucoup de dommages.
Le Mouche à Feu
Le Mayflower, le Jos Paul est à
la côte près du pont. La barge
Florida est aussi échouée. Le
Richelieu a subi des dommages à
sa menuiserie neuve que l’on
venait de commencer. Le
Verchères a sombré près du quai
Labelle. Le moulin flottant de
M. Dansereau a aussi subi
quelques légères avaries. Le
Stucker est chaviré sur le côté.
Le Trois-Rivières, le Québec, le
Montréal, le Carolina, n’ont
subi aucun dommage, de même que
presque tous les bateaux du
gouvernement, dont quelques-uns
seulement sont un peu descendus
des endroits où ils étaient
amarrés.
La rivière depuis le quai de la
Sincennes-McNaughton jusqu’au
quai de la Cie Richelieu, est
bloquée par la glace et par ces
bâtiments qui sont pêle-mêle, de
travers, penchés, et une partie
des menuiseries arrachées et
brisées. Rien de plus triste à
voir !
Il y a de cinq à dix pieds
d’épaisseur de glaces amassées
les unes sur les autres.
Par quel moyen remettre tous ces
bateaux en place, c’est ce que
tout le monde se demande. Il est
probable que l’on sera obligé de
faire sauter cette glace par la
dynamite et de faire un chemin à
la sortie de la rivière
Richelieu pour qu’elle descende
dans le Saint-Laurent.
Les pertes ne seront pas aussi
élevées qu’on l’avait cru
d’abord. L’Ethel pourra être
renflouée, quant au Verchères et
le chaland Montcalm ce sont deux
bateaux qui n’ont pas une grande
valeur. Les autres dommages
consistent en bris de
menuiseries qui après tout ne
seront pas très élevés.
Tout le monde s’accorde à dire
que si les chalands qui étaient
plus hauts que le pont du chemin
de fer avaient été amarrés, la
débâcle se serait faite sans
causer de dommages. Mais ces
chalands entraînés par la glace
ont ensuite entraîné les autres
bateaux, dont les amarres n’ont
pu résister sous la pression de
ces bâtiments en dérive.
Le fleuve, qui était couvert de
glace depuis dix jours, est
libre vis-à-vis la ville, du
côté nord. Heureusement que la
glace du côté sud n’a pas
bronché, car le Richelieu se
serait vidé et nous aurions
peut-être eu à enregistrer de
plus grands dommages.
Le port de Sorel Les
dommages causés par la débâcle.
(Textes du Courrier de Sorel.
20-12-1901)
Bilan : On réalise maintenant
les dommages causés par la
débâcle du Richelieu, dimanche
dernier. Ces dommages sont
évalués à à peu près $50,000,
réparties entre la Cie Sincennes-McNaughton,
et la Cie Richelieu et le
gouvernement.
Les dommages soufferts par les
particuliers sont à peu près 12
000$.
Afin de sortir trois bateaux le
Cartier, le Émilia et le Daisy,
qui sont pris dans la glace avec
les autres appartenant à la Cie
Richelieu et à la Cie Sincennes-McNaughton,
le gouvernement a mis une
soixantaine d’hommes à scier la
glace pour ouvrir un chenal de
150 pieds de large, depuis
l’extrémité nord des quais en
construction, sur le fleuve
jusque vis-à-vis le quai Morgan,
une longueur de près d’un
demi-mille.
Le port de Sorel : Les
travaux de débâclement. (Textes
du Courrier de Sorel,
14-01-1902.)
Les travaux de débâclement du
port de Sorel se sont terminés
vendredi dernier, et tous les
bateaux de la Cie Richelieu, de
la Cie Sincennes McNaughton et
du gouvernement, sont maintenant
placés en sûreté, comme ils
étaient avant la débâcle du 15
décembre dernier. Ces travaux
ont été faits en 25 jours.
L’idée d’ouvrir un chenal sur le
fleuve, depuis les quais de la
Cie du Richelieu jusqu’à l’île
de Grâce, où il y avait de là,
une immense mare qui s’étendait
jusqu’au lac Saint-Pierre pour
faire passer toute la glace
accumulée dans le port, est de
M. Hyacinthe Beauchemin, et
c’était le seul moyen pour
arriver à un bon résultat.
Aussi M. Beauchemin a reçu les
félicitations de l’hon ministre
des Travaux publics et de tous
les intéressés dans cette
affaire. Nous l’en félicitons
nous-mêmes, car, grâce à cette
idée de M. Beauchemin, une
partie de la flotte qu’il y a
dans notre port a été sauvée
d’un péril presque certain, au
printemps.
Le vapeur Spray de Cie Sincennes
McNaughton et le Lac St-Pierre
ont été montés sur les chantiers
du gouvernement, pour des
réparations.
Et le 21 janvier 1902 : dans le
Courrier de Sorel, M. l’échevin
S. Guévremont demande au journal
de rectifier ce qui est publié
ci-haut. En s’adressant au
Courrier, M. S. Guevremont dit
en substance.
Monsieur.
Vous avez dans un
article de votre
journal publié le 14
du courant, félicité
M. H. Beauchemin et
lui avez attribué le
mérite d’avoir émis
et suggéré l’idée de
faire ouvrir le
chenal, pratiqué ces
jours derniers dans
la glace du
St-Laurent, pour
débarrasser notre
port et remettre les
bateaux en lieu sûr
d’hivernement.
Je vous ferai
remarquer que cette
idée n’est pas de M.
H. Beauchemin, mais
bien de moi. C’est
moi qui le premier,
ai parlé de la chose
et, ai conseillé
comme seul moyen
praticable pour
arriver aux
résultats que l’on a
obtenus, l’ouverture
d’un chenal ou canal
dans la glace du
fleuve depuis l’île
de Grâce jusqu’à
Sorel.
Aussi, en publiant
vos félicitations du
14 vous avez donné à
M. H. Beauchemin un
mérite qui devait
m‘être attribué.
Permettez-moi donc
tout simplement de
réclamer ce à quoi
j’ai droit. En
rendant à chacun ce
qui lui revient,
tout le monde sera
content.
Espérant que vous
publierez la
présente
Je demeure votre
bien dévoué
S. Guévremont. |
Le vapeur Ethel, de la Cie
Sincennes McNaughton : (texte du
Courrier de Sorel07-02-1902.)
[…]A été enfin renfloué.C’est M.
Aimé Sigman, de cette ville, qui
avait la charge de ces travaux,
après qu’ils eurent été
abandonnés par M. Brown, de
Montréal, et il a très bien
réussi. C’est encore une bonne
note pour les ouvriers de Sorel.
Les hommes sont à couper la
glace depuis le quai Morgan
jusqu’au quai de la Cie
Sincennes-McNaughton, où le
bateau sera placé pour recevoir
les réparations nécessaires. La
coque et la machine ne sont pas
endommagées.
Il n’y a que le dessus du bateau
qui a souffert. M. Frs. Dupré,
le gérant de Cie surveillait ces
travaux. C’est le dernier
vestige de la fameuse débâcle du
15 décembre dernier, qui
disparaît. Tous les autres
bateaux qui ont souffert dans ce
désastre sont en réparations.
Sous la main habile de nos
ouvriers dans quelques semaines
rien n’y paraîtra plus.
Dégâts sur le pont du
chemin de fer, à cause de la
débâcle: (textes du Courrier de
Sorel, 25-03-1902).
[…]La débâcle du Richelieu s’est
opérée hier et n’a causé aucun
dommage aux nombreux bateaux
qu’il y a dans notre port. Le
pont du chemin de fer de la Rive
Sud a subi de légers dommages
qui empêcheront les chars de
passer dessus pendant quelques
jours. Une immense banquise de
glace, épaisse, s’étant arrêtée
sur les piliers du pont, a
bloqué la rivière, et comme le
courant était fort, la glace
s’est amassée de l’autre côté de
la rivière et a renversé une
couple de chevalets du pont, qui
s’est effondré sur une longueur
de 50 à 60 pieds.
Cela n’empêchera pas les trains
de circuler jusqu’à Montréal,
seulement, les passagers devront
traverser le pont à pied et
prendre les chars du côté de
St-Joseph.
Depuis le 20-03-1902, les chars
passent sur le pont, qui a été
réparé.
D’autres débâcles auront lieu au
cours du XXe siècle. Les plus
ravageuses auront lieu en, 1947,
1951, 1971, 1976 et 1998.
Le 29 avril 1951, un embâcle a
failli coûter la vie à un
enfant. Walter S. White raconte
:
Le niveau de
l’eau qui était très
haut ces jours-ci a
encore monté de deux
pieds à cause d’un
embâcle en aval des
îles. Un vent du
nord-est poussait
les flots des glaces
vers la rive sud qui
à la place de
s’échouer,
continuaient à
grimper sur la côte.
La maison neuve
de M. Willie Wilkie
fut avariée, les
fondations ayant été
écrasées sous le
poids de la glace.
Un peu plus loin,
Mme Mathias
Belhumeur a juste eu
le temps de sauver
son enfant qui
dormait sur la
galerie en arrière
avant l’arrivée des
glaces. Nous n’avons
jamais vu de choses
semblables depuis
bien des années.
|
Les barrages construits sur la
rive nord de l’île de Grâce ont
certes permis d’augmenter la
force du courant et de diminuer
les embâcles de même que la
présence des brise-glaces qui
sillonnent le fleuve et la
rivière empêchent maintenant les
grosses débâcles., mais Dame
Nature est forte et nous
rappelle qu’elle est plus forte
et plus puissante que nous!
Dès
l’entre-deux-guerres,
les brise-glaces
commençaient à
dégager le chenal
avant le dégagement
naturel. D’année en
année, ils se
mettaient en œuvre
de plus en plus tôt
jusqu’au jour où en
1953, ils se mirent
à l’œuvre dès les
premiers signes
d’englacement.
Depuis cette date,
le pont de glace ne
se forme plus. Le
travail des
brise-glaces a
sensiblement modifié
l’intensité des
crues et des
débordements, ces
derniers
n’existaient à peu
près plus
aujourd’hui.
De 1928 à 1931, cinq
barrages furent
construits entre
différentes îles
afin de concentrer
les eaux du
Saint-Laurent vers
le chenal principal
d’écoulement entre
l’île des Barques et
l’île Lapierre.
Au printemps 1966,
l’eau débordait
par-dessus tous ces
barrages |
Jérôme Larochelle avec la
collaboration de Madeleine
Blanche Lussier
NOTE :
ANNEXE 1 Galerie de photos de
diverses inondations
ANNEXE 2 : Explication par un
rapport de la garde côtière des
embâcles sur le Lac Saint-Pierre
ANNEXE 3 : Aménagements réalisés
dans l'archipel du lac
Saint-Pierre
ANNEXE1 Galerie de photos de
diverses inondations
Printemps 1968 : la maison
de Corona Beauchemin inondée
(Fonds Fernand-Gariépy, CSPR)
1968 : M. Beauchemin dans
sa chaloupe (Fonds Fernand-Gariépy,
CSPR)
Le pont de l'Île au
fantôme 1973 (Fonds Fernand-Gariépy,
CSPR)
Des chaloupes sur le
chemin inondé
Sainte-Anne-de-Sorel 1973 Fonds
Fernand-Gariépy, CSPR)
Inondations de 2008 à
Sainte-Anne-de-Sorel
Les photos de l’inondation de
2008 à Sainte-Anne-de-Sorel sont
extraites du document Sur la
route du Survenant, non
daté, publié par la municipalité
de Sainte-Anne-de-Sorel.
ANNEXE 2 « Un peu plus sur
les embâcles du lac Saint-Pierre
»
[…]Les observations et les
données recueillies démontrent
que les problèmes causés par le
côté sud du lac peuvent être de
nature différente, c'est-à-dire:
1 Bris et détachement complet de
la couverture de glace.
2 Difficultés de formation d'une
couverture complète. Ce
phénomène se retrouve
généralement dans le secteur en
aval du mouillage de Yamachiche.
3 Bris et détachement partiel de
la couverture de glace. Le bris
et détachement partiel est
surtout observé dans le secteur
en aval du mouillage de
Yamachiche. Il ne se passe
pratiquement pas une année sans
que l’un ou l'autre de ces
phénomènes, ou les trois, ne
causent des ennuis à divers
degrés d'importance.
Évidemment le bris et
détachement complet ou partiel
de la couverture de glace peut
être d'importance majeure et des
observations sur ce phénomène
furent relevées au cours de 8
des 10 dernières années. (Note
des auteurs : le rapport est
daté de 1976)
Des cas de bris et détachement
complet de la couverture de
glace furent enregistrés en
février 1967, janvier 1968,
janvier 1971, janvier 1972, mars
1973, avril 1975 et mars 1976.
D'autres cas de bris et
détachement partiel de la
couverture de glace furent
relevés en janvier 1970, février
1971, avril 1971, février 1972,
avril 1972, février 1973 et mars
1975.
Certains de ces bris et
détachements complets ou
partiels se sont produits en fin
mars ou début avril et sont
ainsi attribuables au phénomène
normal de la débâcle
printanière. L'analyse des
facteurs hydrauliques et
climatologiques relevés durant
chacun des hivers en cause
permet d'émettre les conclusions
ci-après;
A. La
fluctuation ou la
hausse soudaine des
niveaux d'eau est
responsable dans la
majorité des cas, du
bris ou fissure de
rive, qui longe la
limite des marais.
Les très rares
exceptions 0 ce
facteur n'est pas
apparent, il s'agit
d'un affaiblissement
de la couverture de
glace causée par des
températures d'air
très élevées parfois
accompagnées de
précipitations
(pluie) abondantes.
Ces cas surviennent
surtout au
printemps.
B. La hausse des
niveaux d'eau
s'explique par la
présence de l'un ou
de plusieurs
facteurs tels que:
a) Des températures
d'air maximales
au-dessus du point
de congélation
pendant quelques
jours consécutifs.
Ces températures
douces favorisent la
fonte de la glace et
de la neige et se
traduisent par une
élévation du niveau
d'eau.
b) Des
précipitations de
neige ou de pluie en
abondance durant une
période de temps
limite. La fusion de
la neige en eau et
la pluie font
croître le niveau
des eaux.
c) L’ensoleillement,
surtout lorsque
combine a des
températures d'air
relativement douce,
provoque la fonte de
la neige et la
glace, qui
transformes en eau
se traduit par une
élévation des
niveaux.
d) Un embâcle de
glace en aval qui se
répercute par la
crue des eaux en
amont.
e) La débâcle
printanière des
rivières, en amont,
qui se déversent
dans le fleuve. Ce
débit beaucoup plus
élevé qu'en temps
normal enchaîne une
montée rapide des
eaux du fleuve.
Cette débâcle des
rivières recuite
principalement des
facteurs mentionnes
en (a) et (c). |
Bastien, Roger,
Le détachement de la couverture
de glace du Lac St-Pierre-côté
sud : comment et pourquoi
Ingénierie - Contrôle des
Glaces, Garde côtière
canadienne, District de
Montréal, mai 1976.
C- Le détachement de la masse de
glace survient des que des vents
soufflants des directions sud,
sud-est ou sud-ouest a forte
intensité sont enregistrés
durant quelques heures
consécutives. Le champ de glace
est alors poussé vers le chenal
de navigation.
ANNEXE 3 : Aménagements
réalisés dans l'archipel du lac
Saint-Pierre
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
|