Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

28 août, 2019

En collaboration avec :

Débâcles dans la région soreloise

Par Jérôme Larochelle
Avec la collaboration de Madeleine Blanche Lussier

M. Jérôme Larochelle, décédé en juillet dernier, était un des membres de la Société Historique qui a acquis de grandes connaissances sur l’histoire de Sorel. Il est l’auteur de plusieurs articles, essais. Chercheur infatigable, il possédait une riche collection de documents. Généalogiste réputé, son patronyme original était Gautron dit La Rochelle, ville d’origine de ses ancêtres. Nous manquerons un grand homme, un passionné d’histoire et un fidèle collaborateur de la Société historique!!!

 

Qui ne connaît pas les débâcles du Lac Saint-Pierre, celles du Richelieu?

Tous les habitants de la région soreloise ont entendu, vu des débâcles, ces accumulations de glaces, ces ruptures soudaines de glaces, sur le Richelieu, sur le Saint-Laurent, entraînées par le courant et qui provoquent des inondations.

Une région propice aux embâcles et aux inondations
La région, de par son hydrographie, est propice à ces phénomènes qui ont parfois des conséquences désastreuses. Dans un rapport de la garde côtière canadienne de 1976, on peut lire[1] :
 

Le lac St-Pierre, cette grande étendue d'eau peu profonde à travers laquelle l'écoulement est très faible, est depuis longtemps considéré comme une source d'ennuis par les gens impliqués dans le contrôle des glaces sur le fleuve St-Laurent. Une des raisons a cet état de choses est que la situation physique du lac rend les champs de glace très vulnérables a l'action des vents, ce qui a maintes fois résulté en des glissements ou détachements des masses de glace, provoquant ainsi la formation d'embâcles qui sont une entrave à une navigation commerciale sécuritaire et qui, s'ils ne sont brisés rapidement, peuvent causer d'importantes inondations.

La construction d'ouvrages de retenue des glaces tel que des îlots artificiels et des estacades flottantes, sur le côté nord du chenal de navigation, a jusqu'à maintenant grandement contribue à la réduction de ces embâcles en retenant en place la totalité ou presque, de la couverture de glace formée de ce côté. Les lecteurs qui veulent comprendre plus avant le phénomène des embâcles pourront se référer à l’ouvrage de la Garde côtière canadienne ou à l’annexe 1 « Un peu plus sur les embâcles du lac Saint-Pierre».

[1] Bastien, Roger, Ingénierie - Contrôle des Glaces, Garde Côtière Canadienne, District de Montréal. Région des Laurentides, District de Montréal,  Le détachement de la couverture de glace du Lac St-Pierre-côte Sud, Mai 1976



Inondations majeures


Celle de 1865, du 8 au 13 avril, violente et faisant quelque 30 morts. On peut lire dans une chronique de Vicky Lapointe en 2012, un article qui cumule des billets issus de l’Écho du Richelieu et de la Gazette de Sorel.

Sorel, jeudi midi 13 avril
 

Depuis quelques jours l’eau avait atteint une hauteur qui faisait craindre beaucoup pour les propriétés situées dans le Chenal du Moine et les Îles avoisinantes. Partout les champs étaient devenus de véritables rivières; les cultivateurs n’entraient plus dans leurs maisons qu’à l’aide de canots; la plupart des familles s’étaient réfugiées dans les greniers des maisons, attendant là, avec patience, la fin de leur malheureux sort; les animaux avaient été relégués dans les greniers des granges, dont une grande partie avait déjà été atteinte par l’élément destructeur et menaçait de jour en jour et à la première forte brise, d’en devenir la proie! Ce jour, hélas! ne s’est pas fait attendre longtemps. Hier midi, une forte brise du Sud commença à souffler avec une violence qui fit craindre plusieurs personnes de la ville pour leurs bâtisses.

Quelques bâtiments à voile mouillés à l’entrée de la rivière Richelieu commençaient à descendre rapidement dans le fleuve, entraînés par le vent qui semblait ne vouloir rien épargner. Cependant, ces bâtiments purent tenir bon, un seul fut démâté, et les vagues qui s’élevaient à une hauteur prodigieuse l’eurent bientôt rempli. Deux jeunes gens laissés à la garde du bâtiment subirent une grande partie de la tempête, mais purent malgré tout, tenir le bâtiment à l’ancre jusqu’à ce qu’on vint à leur secours, et il était bien temps. À part quelques autres petits accidents plus ou moins sérieux, tels que pertes de bois, de hangars, etc., nous n’avons aucun malheur à déplorer dans notre ville.

Montants recueillis en faveur des victimes de l’inondation. La Gazette de Sorel, 29 avril 1865

Mais ce qui était le plus à craindre étaient les souffrances probables que devaient endurer les habitants des îles de Grâce, Île aux Ours et du Chenal du Moine, pendant que durait cette affreuse tempête.

En effet, vers dix heures du soir, des nouvelles arrivèrent en ville par l’équipage du propeller Bell, sous les ordres du Capt. Chs Armstrong qui se dévoua si bien en cette occasion, que toutes les maisons et granges des Îles et du Chenal du Moine disparaissaient devant la force de l’élément devenu de plus en plus impétueux. Aussitôt, M. Sincennes donna ordre d’équiper au plus tôt deux des "Steamers" de la Compagnie du Richelieu pour aller au secours des malheureux qui, disait-on, perdaient les uns la vie, les autres leurs propriétés. Vers minuit, le vapeur Terrebonne, sous le commandement de l’habile capitaine Roy, se rendait à toute vapeur sur les lieux du désastre; il arrive à l’île de Grâce, où le Cygne qui s’était rendu dans le cours de la journée avait déjà à son bord grand nombre de personnes échappées au danger pendant la tempête.

À 2 heures, ce matin, l’Étoile se rendait, sous le commandement de l’actif capitaine Mathiot, au Chenal du Moine pour porter, s’il était encore possible, secours aux malheureux inondés de cette partie-là. Le Terrebonne revenait ce matin à 10 heures, le pavillon de détresse à son mât de derrière, et ayant avec lui ce qu’il restait des survivants des Îles de Grâce et aux Ours, c’est-à-dire une quarantaine.

Les nouvelles étaient des plus alarmantes: toutes les maisons ou à peu près, avaient été enlevées; 20 ou 25 personnes en partie femmes et enfants avaient trouvé la mort au milieu des flots. Les granges contenant les animaux, moissons, etc., des cultivateurs étaient entièrement disparues. Quelques minutes plus tard, L’Étoile nous ramenait 150 et plus, des pauvres inondés du Chenal du Moine! Rien de plus navrant! Ils se trouvent tous dans la plus grande détresse; à peine de quoi se vêtir! La plupart nu-tête et nu-pieds!

La ville se trouve dans la plus grande excitation! Le clergé, les membres de la corporation, S. H. le juge Loranger, M. Sincennes et les premiers citoyens de la ville sont occupés activement à donner asile à ces pauvres gens! Dans ce moment, la plupart sont logés à l’Hôtel-de-Ville, plusieurs reçoivent l’hospitalité dans les maisons privées.

Les abords du quai de la compagnie du Richelieu ont été encombrés depuis ce matin.

Une liste des personnes décédées lors de l’inondation est publiée dans la Gazette de Sorel du 22 avril 1865

Le nombre des victimes de l’inondation actuellement ici est d’à peu près 250 à 300.

Un enfant seulement a été remporté mort; aucun autre n’a encore été retrouvé!

On nous raconte les plus beaux traits sur le courage des personnes qui ont employé toutes leurs ressources au sauvetage de ces malheureux.

Dernières nouvelles :

2 heures P. M.

Une assemblée des citoyens convoqués par Son Honneur le Mair R. H. Kittson, Ecr, a eu lieu cette avant-midi au Palais de Justine; chacun a fait preuve d’une grande libéralité; dans l’espace de quelques minutes, la souscription pour venir en aide à ces malheureuses victimes s’élevait à $1,620!

[…]Dans le chenal du Moine, il n’y a pas de pertes de vies à déplorer; le nombre des bâtisses enlevées était tant en maisons que grange s’élève à 60 ou 70; sur ce nombre 24 maisons. Un seul cultivateur du nom de Eno Millet a perdu 13 bâtiments. Il est impossible de dire au juste le nombre de bestiaux perdus, mais il est immense. Dans l’île de Grâce, le nombre des victimes, dit-on, est de 19 ou 20. Un nommé Paul Péloquin, cultivateur de l’île de Grâce, a perdu 4 de ses enfants et lui-même n’a dû son salut qu’à l’activité de ses sauveurs. Un nommé Etier de l’île de Grâce à vu périr sous ses yeux sa femme, sa belle-sœur et deux de ses enfants. Un autre, Joseph Lavallée de l’île de Grâce, s’était cramponné aux branches d’un arbre avec sa femme et 4 ou 5 de ses enfants, il y est resté pendant 16 heures, ballotté en tout sens par la vague, il a vu périr un de ses enfants, mourir sa femme à ses côtés, et cependant il a conservé assez de force pour résister avec le reste de sa famille jusqu’à ce qu’on put venir à son secours.

BERTHIER- Les nouvelles qui nous viennent du »Petit Nord » sont alarmantes, les bâtisses y ont été partout presque entièrement enlevées.

On nous dit qu’à l’île de Pads (Île Dupas?) 17 personnes ont perdu la vie.

6 1/2 du soir

Le Terrebonne arrive d’une seconde expédition aux Îles; son pavillon de détresse flotte encore! Il remporte avec lui deux cadavres; celui de la femme de Joseph Lavalléee dont il est parlé plus haut et celui d’un petit enfant, aussi un grand nombre de bestiaux.

Que Dieu nous donne du courage et nous protège au milieu de tous ces désastres.

Pendant que le Cygne pouvait à peine se maintenir sur son ancre, le capitaine Labelle avec deux hommes, se jetaient résolument dans un canot et se dirigeaient à force de rame là où ils entendaient les cris des malheureux qui se noyaient.

Mais leur frêle embarcation résistait difficilement à la tempête; la lame emplissait le canot; ils atteignirent quelques arbres à l’abri desquels ils se mirent. Là se trouvait une jeune fille qui se soutenait d’une main aux branches d’un arbre et se maintenait au-dessus de la vague au moyen d’une cuvette avec laquelle elle avait pu atteindre cet endroit. Voyant arriver le canot, elle s’y précipita, mais ce nouveau poids faillit faire chavirer l’embarcation presque aux trois quarts remplie d’eau. La jeune fille saisit résolument la cuvette et pendant que les hommes retenaient le canot près des arbres, elle réussit à le vider.

Félicitations adressées au capt. Lavallée. La Gazette de Sorel, 6 mai 1865.

Un peu plus loin, une autre fille ayant deux jeunes enfants dans les bras, se maintenait, elle aussi, au milieu d’un arbre qui craquait sous les coups répétés d’un vent violent. Après trois heures de ces terribles angoisses, ces braves gens réussirent à rejoindre le Cygne. À part le capitaine Laforce qui risqua alors son bâtiment, pour porter secours aux naufragés et de ce que nous venons de raconter du capitaine Labelle, on nous dit que M. J. B. Lavallée, de Sorel, qui se trouvait à bord, déploya pendant tout ce temps un courage à toute épreuve et une grande présence d’esprit; sans le concours et l’expérience de cet homme courageux, il est probable que nous aurions à enregistrer la perte du Cygne et conséquemment à déplorer celle de plusieurs existences.

Les passagers des autres vapeurs recueillirent durant cette même nuit et toute la journée hier de nombreux naufragés, hommes, femmes et enfants qu’ils amenèrent à Sorel à demi mort d’angoisse et de misère.

Un nommé Lavallée dit Bloche avait vu sa maison s’écrouler sous les coups de la vague et il s’était jeté avec sa femme et 5 enfants ans un canot. Quelques minutes après, le canot se brisa sur les arbres. La pauvre mère saisit les branches d’un arbre et son mari parvint avec ses 5 enfants à un autre. Il se maintint là, un enfant sous chaque bras et les 3 autres auprès de lui pendant 16 heures. La femme épuisée de fatigues se noya sous ses yeux et un de ses enfants expira dans ses bras! Lorsqu’on les recueillit, les enfants étaient engourdis par le froid, mais dès que le père fut dans le canot, il saisit un aviron et il aida courageusement à gagner le vapeur à force de rames. Le corps de la pauvre dame a été repêché hier.

Voulez-vous encore quelque chose de plus saisissant? Lisez. Une pauvre femme était dans son lit à la veille d’accoucher. Le mari voyant que la tempête menaçait d’emporter la maison, demande à sa femme d’avoir le courage de se lever et de se rendre jusqu’au canot. Elle lui répondit: »sauve-toi avec les enfants si tu peux; quant à moi, je comprends que c’est impossible; nous nous reverrons dans l’autre monde! » Et pendant qu’elle disait cela, la maison croula et tous furent précipités dans les flots! Ça n’est pas du roman que nous faisons; c’est la vérité toute nue que nous racontons. Ces choses se sont passées hier!…Mais c’est assez![2]

[2] Patrimoine, Histoire et multimédia, 7 octobre 2012, https://tolkien2008.wordpress.com/2012/10/07/les-vagues-qui-selevaient-a-une-hauteur-prodigieuse-inondation-a-sorel-avril-1865/

Liste des victimes de l’île de Grâce, décédées lors de l’inondation de 1865.

Rose Bérard, 15 ans
Julie Bérard, 16 ans
Julie Bérard dit Lépine, 46 ans
Marie Bérard, 10 ans
Marguerite Bérard, 22 ans
Elmire Bibeau, 16 ans
Clarisse Brisset, 29 ans
Célina Brissette, 29 ans
André Brissette, 10 ans
Angèle Brissette, 19 ans
Philomène Brissette, 25 ans
Pierre Brissette, 15 ans
Catherine Cardin, 5 ans
Elmire Cardin, 2 ans¸
Félix Cardin, 3 ans
Marie Cardin, 4 ans
Marie Cournoyer, 40 ans
Marie Cournoyer, 37 ans
Louise Désorcy, 54 ans
Catherine Éthier, 4 ans
Mélina Éthier, 5 ans
Élisabeth Gravelle, 25 ans
Adéline Lavallée, 18 mois
Catherine Lavallée, 20 ans épouse de Louis Cardin
Edwidge Lavallée, 42 ans
Paul Lavallée, 15 ans
Philomène Lavallée, 18 ans
Simon Lavallée, 10 ans
Adolphe Péloquin, 4 ans
Octavie Péloquin, 2 ans
Rose Prouville, 51 ans[3]

Cette inondation de 1865 est aussi relatée par Mathieu Pontbriand dans son Histoire de Sorel-Tracy qui explique la polémique suscitée par cette inondation majeure[4] :

Tout aussi peu fréquente, mais combien plus dramatique, est l’inondation de 1865, la plus grande catastrophe naturelle que la région ait connue. Cela nous ramène dans les îles de Sorel. Berthier est aussi durement touché, mais aucune mortalité n’y est recensée. La crue des eaux a débuté il y a quelques jours – elle commence même à diminuer à Montréal – lorsque, du 12 au 13 avril, elle tourne à la catastrophe. La grande majorité des îles sont alors submergées[5]. Les îles de Grâce et Dupas sont les plus durement frappées. N’ayant pas réussi à fuir, 34 personnes trouvent la mort dans la tragédie, alors que de nombreuses résidences et installations agricoles sont détruites, et que bon nombre d’animaux de fermes sont noyés. Les dégâts seraient évalués à 1 000 000 $[6] .

À Sorel, où les eaux ont débordé sur les rives, mais sans conséquence dramatique, un mouvement d’entraide se met en place pour porter secours aux sinistrés[7] . Pour Berthier, aussi inondée par le Saint-Laurent, les Sorelois achètent des provisions; pour les îles, c’est une bonne partie de la flotte du port, de la chaloupe aux bateaux à vapeur, qui se met en branle, ou tente de le faire pour venir à la rescousse des familles insulaires, de même que des bêtes[8] . Le curé Hilaire Millier et des Sœurs de la Charité se rendent aussi sur place[9] . Le livre de Georges-Isidore Barthe, Drames de la vie réelle, relate ces événements et décrit le mouvement d’entraide formé par suite de l’inondation[10] .

Lors de la première élection sous le régime de la Confédération, le dernier député du régime précédent, Joseph-Xavier Perrault, souligne sa participation au comité de secours, ainsi que sa requête en faveur de la mise sur pied d’une enquête sur les causes de cette catastrophe et les moyens à mettre en œuvre afin d’éviter que cela ne se reproduise. À son avis, l’inondation a été causée par des piliers construits dans les environs de Saint-Pierre-les-Becquets, dont il réclame la destruction[11]. Le Journal de Sorel, partisan de l’adversaire conservateur de Perrault, s’attaque à cette position. Il donne plutôt le crédit au conseiller législatif libéral Louis-Auguste Olivier et ridiculise le député sortant, en prétendant qu’il a rebaptisé Sainte-Anne du nom de Saint-Pierre-les-Becquets[12]. Ce n’est pas la seule triste récupération qui soit faite de l’événement, puisque, lorsque la situation retourne à la normale, un voyage touristique est organisé pour « examiner les dégâts » sur les lieux de la catastrophe, voyage dont la publicité suppose 50 morts et 2000 sinistrés[13].

Une autre grosse débâcle a lieu en 1896. Le journal la Patrie écrira le 21 avril :

Les dernières dépêches venues de Ste Anne et du Chenal du Moine annoncent que les glaces sont bloquées dans les îles de Sorel et que l’eau monte encore. Des centaines de familles sans toit et sans abri ont trouvé un refuge dans l’église de Ste-Anne, où M. le curé Jeannotte leur prodigue ses meilleurs soins.

 

[3] Mémoire du Québec http://www.memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Sorel-Tracy_(municipalit%C3%A9_de_ville)

[4] Sorel et Tracy : un fleuve, une rivière, une histoire, Société historique Pierre-de-Saurel, 2104

[5] Morissonneau, Filles du fleuve, p. 113. L’historien Walter S. White rapporte qu’en 1877, alors que le niveau de l’eau est plutôt bas, un cultivateur de Sainte-Anne-de-Sorel aurait calculé une différence de 22 pieds avec le niveau le plus haut de l’inondation de 1865, en se basant sur une marque laissée sur un arbre (White, Le Chenal, p. 112-113).

[6] Sainte-Marie, « Esquisse », p. 64 (2e partie); Morissonneau, Filles du fleuve, p. 168-169; Couillard-Després, Histoire de Sorel, p. 209-216.

[7] Il a été noté que l’on se déplaçait en chaloupe sur la rue Augusta, alors que du côté de Saint-Joseph-de-Sorel, l’eau aurait monté jusqu’à l’actuelle rue Béatrice. (White, Le Chenal, p. 105; Gravel, Histoire de Saint-Joseph-de-Sorel et de Tracy, p. 36).

[8] Une tempête fait alors rage, ce qui complique la sortie du port pour les navires.

[9] Barthe, Drames, p. 18-19.

[10] Ibid., p. 16-40.

[11] Joseph-Xavier Perrault, Quatre années en Parlement, s. l., s. n., 1867, p. 10.

[12] [titre illisible], Le Journal de Sorel, 22 août 1867, p. 2.

[13] Publicité tiré de Marcel Paquette, Villégiature et tourisme au Québec, Tome 1 : 1800-1910, Québec, Éditions GID, 2005, p. 76-77.

La débâcle est généralisée : Grondines, Québec, Baie-Saint-Paul, Sherbrooke, Beauharnois, Yamaska, Sorel Un message téléphonique reçu de Ste-Anne [de Sorel] annonce que 24 maisons viennent d’être emportées à l’île de Grâce et à Ste-Anne. Et l’eau monte toujours!

Quelque 120 familles sont confinées dans l'église Sainte-Anne d'où ils ne peuvent partir pendant plusieurs heures parce que, entourée d'eau, elle n'est abordable ni par terre ni par eau ; l'île de Grâce est couverte de de 6 à 10 pieds (2 m à 3 m) d'eau environ[14].

[14] Ibidem

Sainte-Anne-de-Sorel : Les maisons Millette reculées et défoncées, et à gauche la fromagerie écrasée . Sainte-Anne-de-Sorel : Vue prise du côté du fleuve : L'Hôtel Sainte-Anne, la maison Millette défoncés et la maison d'école écrasée Le Monde illustré, vol. 13 no 627. p. 25 (9 mai 1896)

D’autres débâcles se sont formées au cours des années qui ont suivi. Jérôme Larochelle les raconte :

Débâcle sur le Richelieu : le 17 décembre 1901. (Textes du Courrier de Sorel). Plusieurs bateaux sont entraînés par la glace! Jérôme Larochelle relate les faits.

Le vapeur Ethel, de la Cie Sincennes-McNaughton, le vapeur Verchères, propriété de M. Dansereau et le chaland Montcalm, sombrés. Plusieurs autres bateaux reçoivent des dommages.

Les pertes sont moins élevées qu’on ne le croyait.

La pluie qui a commencé à tomber vendredi le (13-12-1901.), n’a cessé que dimanche matin, ce qui a eu pour effet de faire monter le niveau de l’eau sur les petites rivières, de huit à neuf pieds. Aussi dimanche avant-midi, la glace du Richelieu dans le port de Sorel a commencé à descendre et à se masser à l’embouchure de la rivière, près des quais de la Cie Richelieu.

Par précaution, tous les bateaux des diverses Cies de navigation avaient été amarrés solidement. Vers 6 hres. dimanche soir, la glace du haut de la rivière s’est mise en mouvement et la débâcle a commencé à s’opérer. La glace avait près d’un pied d’épaisseur.
Malheureusement, les chalands St-Charles, St-Donat, Harvest, Clovis, Montcalm, et plusieurs autres qui se trouvaient en haut du pont du chemin de fer de la Rive Sud, n’étaient pas amarrés et ils partirent en dérive.

En passant sous le pont ils furent démâtés et, continuant leur marche avec la glace, ils frappèrent le Canada, dont les amarres cédèrent sous cette forte pression des chalands et de la glace, et ce magnifique bateau partit, emportant avec lui, en passant le Columbian et tous les autres bateaux à la suite : l’Hudson le Florence , le Julia, le McNaughton, le Spray, l’Ethel de la Cie Sincennes-McNaughton ;l’Émilia, le Varsity, le Daisy, les trois phares flottants du lac St-Pierre et quelques barges, qui tout d’un paquet vinrent se heurter sur le Saguenay qui fut jeté sur le Berthier.

Tous ces bâtiments, se heurtant et entrant les uns dans les autres, finirent par arrêter près du Québec. l’Ethel et le chaland Montcalm, ne pouvant résister à cette pression, ont sombré dans le milieu de la rivière, vis-à-vis le quai Morgan. Le quai Morgan était situé en arrière de l’Hôtel Brunswick, ou la (Côte à poissons).

La coque du Saguenay fait eau et il est tenu à flot au moyen de pompes qui marchent sans cesse. Sa menuiserie de même que celle de tous les autres bateaux ci-dessus est endommagée.

De l’autre côté de la rivière, du côté de St-Joseph, les bateaux ont moins souffert. Le Sorel, la Mouche-à-Feu, le Spartan, de la Cie Richelieu, le Sincennes, le Conqueror, l’Alice, le Virginia, de la Cie Sincennes-McNaughton, ont été en partie poussés sur le bord de la grève, sans cependant recevoir beaucoup de dommages.


Le Mouche à Feu


Le Mayflower, le Jos Paul est à la côte près du pont. La barge Florida est aussi échouée. Le Richelieu a subi des dommages à sa menuiserie neuve que l’on venait de commencer. Le Verchères a sombré près du quai Labelle. Le moulin flottant de M. Dansereau a aussi subi quelques légères avaries. Le Stucker est chaviré sur le côté.

Le Trois-Rivières, le Québec, le Montréal, le Carolina, n’ont subi aucun dommage, de même que presque tous les bateaux du gouvernement, dont quelques-uns seulement sont un peu descendus des endroits où ils étaient amarrés.
La rivière depuis le quai de la Sincennes-McNaughton jusqu’au quai de la Cie Richelieu, est bloquée par la glace et par ces bâtiments qui sont pêle-mêle, de travers, penchés, et une partie des menuiseries arrachées et brisées. Rien de plus triste à voir !

Il y a de cinq à dix pieds d’épaisseur de glaces amassées les unes sur les autres.
Par quel moyen remettre tous ces bateaux en place, c’est ce que tout le monde se demande. Il est probable que l’on sera obligé de faire sauter cette glace par la dynamite et de faire un chemin à la sortie de la rivière Richelieu pour qu’elle descende dans le Saint-Laurent.

Les pertes ne seront pas aussi élevées qu’on l’avait cru d’abord. L’Ethel pourra être renflouée, quant au Verchères et le chaland Montcalm ce sont deux bateaux qui n’ont pas une grande valeur. Les autres dommages consistent en bris de menuiseries qui après tout ne seront pas très élevés.

Tout le monde s’accorde à dire que si les chalands qui étaient plus hauts que le pont du chemin de fer avaient été amarrés, la débâcle se serait faite sans causer de dommages. Mais ces chalands entraînés par la glace ont ensuite entraîné les autres bateaux, dont les amarres n’ont pu résister sous la pression de ces bâtiments en dérive.

Le fleuve, qui était couvert de glace depuis dix jours, est libre vis-à-vis la ville, du côté nord. Heureusement que la glace du côté sud n’a pas bronché, car le Richelieu se serait vidé et nous aurions peut-être eu à enregistrer de plus grands dommages.

Le port de Sorel Les dommages causés par la débâcle. (Textes du Courrier de Sorel. 20-12-1901)

Bilan : On réalise maintenant les dommages causés par la débâcle du Richelieu, dimanche dernier. Ces dommages sont évalués à à peu près $50,000, réparties entre la Cie Sincennes-McNaughton, et la Cie Richelieu et le gouvernement.

Les dommages soufferts par les particuliers sont à peu près 12 000$.

Afin de sortir trois bateaux le Cartier, le Émilia et le Daisy, qui sont pris dans la glace avec les autres appartenant à la Cie Richelieu et à la Cie Sincennes-McNaughton, le gouvernement a mis une soixantaine d’hommes à scier la glace pour ouvrir un chenal de 150 pieds de large, depuis l’extrémité nord des quais en construction, sur le fleuve jusque vis-à-vis le quai Morgan, une longueur de près d’un demi-mille.



Le port de Sorel : Les travaux de débâclement. (Textes du Courrier de Sorel, 14-01-1902.)

Les travaux de débâclement du port de Sorel se sont terminés vendredi dernier, et tous les bateaux de la Cie Richelieu, de la Cie Sincennes McNaughton et du gouvernement, sont maintenant placés en sûreté, comme ils étaient avant la débâcle du 15 décembre dernier. Ces travaux ont été faits en 25 jours. L’idée d’ouvrir un chenal sur le fleuve, depuis les quais de la Cie du Richelieu jusqu’à l’île de Grâce, où il y avait de là, une immense mare qui s’étendait jusqu’au lac Saint-Pierre pour faire passer toute la glace accumulée dans le port, est de M. Hyacinthe Beauchemin, et c’était le seul moyen pour arriver à un bon résultat.

Aussi M. Beauchemin a reçu les félicitations de l’hon ministre des Travaux publics et de tous les intéressés dans cette affaire. Nous l’en félicitons nous-mêmes, car, grâce à cette idée de M. Beauchemin, une partie de la flotte qu’il y a dans notre port a été sauvée d’un péril presque certain, au printemps.

Le vapeur Spray de Cie Sincennes McNaughton et le Lac St-Pierre ont été montés sur les chantiers du gouvernement, pour des réparations.

Et le 21 janvier 1902 : dans le Courrier de Sorel, M. l’échevin S. Guévremont demande au journal de rectifier ce qui est publié ci-haut. En s’adressant au Courrier, M. S. Guevremont dit en substance.

Monsieur.

Vous avez dans un article de votre journal publié le 14 du courant, félicité M. H. Beauchemin et lui avez attribué le mérite d’avoir émis et suggéré l’idée de faire ouvrir le chenal, pratiqué ces jours derniers dans la glace du St-Laurent, pour débarrasser notre port et remettre les bateaux en lieu sûr d’hivernement.

Je vous ferai remarquer que cette idée n’est pas de M. H. Beauchemin, mais bien de moi. C’est moi qui le premier, ai parlé de la chose et, ai conseillé comme seul moyen praticable pour arriver aux résultats que l’on a obtenus, l’ouverture d’un chenal ou canal dans la glace du fleuve depuis l’île de Grâce jusqu’à Sorel.

Aussi, en publiant vos félicitations du 14 vous avez donné à M. H. Beauchemin un mérite qui devait m‘être attribué. Permettez-moi donc tout simplement de réclamer ce à quoi j’ai droit. En rendant à chacun ce qui lui revient, tout le monde sera content.

Espérant que vous publierez la présente

Je demeure votre bien dévoué

S. Guévremont.

Le vapeur Ethel, de la Cie Sincennes McNaughton : (texte du Courrier de Sorel07-02-1902.)

[…]A été enfin renfloué.C’est M. Aimé Sigman, de cette ville, qui avait la charge de ces travaux, après qu’ils eurent été abandonnés par M. Brown, de Montréal, et il a très bien réussi. C’est encore une bonne note pour les ouvriers de Sorel.

Les hommes sont à couper la glace depuis le quai Morgan jusqu’au quai de la Cie Sincennes-McNaughton, où le bateau sera placé pour recevoir les réparations nécessaires. La coque et la machine ne sont pas endommagées.

Il n’y a que le dessus du bateau qui a souffert. M. Frs. Dupré, le gérant de Cie surveillait ces travaux. C’est le dernier vestige de la fameuse débâcle du 15 décembre dernier, qui disparaît. Tous les autres bateaux qui ont souffert dans ce désastre sont en réparations. Sous la main habile de nos ouvriers dans quelques semaines rien n’y paraîtra plus.

Dégâts sur le pont du chemin de fer, à cause de la débâcle: (textes du Courrier de Sorel, 25-03-1902).

[…]La débâcle du Richelieu s’est opérée hier et n’a causé aucun dommage aux nombreux bateaux qu’il y a dans notre port. Le pont du chemin de fer de la Rive Sud a subi de légers dommages qui empêcheront les chars de passer dessus pendant quelques jours. Une immense banquise de glace, épaisse, s’étant arrêtée sur les piliers du pont, a bloqué la rivière, et comme le courant était fort, la glace s’est amassée de l’autre côté de la rivière et a renversé une couple de chevalets du pont, qui s’est effondré sur une longueur de 50 à 60 pieds.

Cela n’empêchera pas les trains de circuler jusqu’à Montréal, seulement, les passagers devront traverser le pont à pied et prendre les chars du côté de St-Joseph.
Depuis le 20-03-1902, les chars passent sur le pont, qui a été réparé.

D’autres débâcles auront lieu au cours du XXe siècle. Les plus ravageuses auront lieu en, 1947, 1951, 1971, 1976 et 1998.

Le 29 avril 1951, un embâcle a failli coûter la vie à un enfant. Walter S. White raconte :

Le niveau de l’eau qui était très haut ces jours-ci a encore monté de deux pieds à cause d’un embâcle en aval des îles. Un vent du nord-est poussait les flots des glaces vers la rive sud qui à la place de s’échouer, continuaient à grimper sur la côte.

La maison neuve de M. Willie Wilkie fut avariée, les fondations ayant été écrasées sous le poids de la glace. Un peu plus loin, Mme Mathias Belhumeur a juste eu le temps de sauver son enfant qui dormait sur la galerie en arrière avant l’arrivée des glaces. Nous n’avons jamais vu de choses semblables depuis bien des années[15].

Les barrages construits sur la rive nord de l’île de Grâce ont certes permis d’augmenter la force du courant et de diminuer les embâcles de même que la présence des brise-glaces qui sillonnent le fleuve et la rivière empêchent maintenant les grosses débâcles., mais Dame Nature est forte et nous rappelle qu’elle est plus forte et plus puissante que nous!

Dès l’entre-deux-guerres, les brise-glaces commençaient à dégager le chenal avant le dégagement naturel. D’année en année, ils se mettaient en œuvre de plus en plus tôt jusqu’au jour où en 1953, ils se mirent à l’œuvre dès les premiers signes d’englacement. Depuis cette date, le pont de glace ne se forme plus. Le travail des brise-glaces a sensiblement modifié l’intensité des crues et des débordements, ces derniers n’existaient à peu près plus aujourd’hui.

De 1928 à 1931, cinq barrages furent construits entre différentes îles afin de concentrer les eaux du Saint-Laurent vers le chenal principal d’écoulement entre l’île des Barques et l’île Lapierre.

Au printemps 1966, l’eau débordait par-dessus tous ces barrages[16]

Jérôme Larochelle avec la collaboration de Madeleine Blanche Lussier

 

[15] White, Walter, S. Le Chenal du Moine, une histoire illustrée 1976.
[16]
Koninck de Rodolphe, Les cent îles du lac Saint-Pierre, PUL, Québec 1970.

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NOTE :

ANNEXE 1 Galerie de photos de diverses inondations
ANNEXE 2 : Explication par un rapport de la garde côtière des embâcles sur le Lac Saint-Pierre
ANNEXE 3 : Aménagements réalisés dans l'archipel du lac Saint-Pierre

ANNEXE1 Galerie de photos de diverses inondations


Printemps 1968 : la maison de Corona Beauchemin inondée (Fonds Fernand-Gariépy, CSPR)


1968 : M. Beauchemin dans sa chaloupe (Fonds Fernand-Gariépy, CSPR)


Le pont de l'Île au fantôme 1973 (Fonds Fernand-Gariépy, CSPR)


Des chaloupes sur le chemin inondé Sainte-Anne-de-Sorel 1973 Fonds Fernand-Gariépy, CSPR)

Inondations de 2008 à Sainte-Anne-de-Sorel[17]



[17] Les photos de l’inondation de 2008 à Sainte-Anne-de-Sorel sont extraites du document Sur la route du Survenant, non daté, publié par la municipalité de Sainte-Anne-de-Sorel.

ANNEXE 2 « Un peu plus sur les embâcles du lac Saint-Pierre »[18]

[…]Les observations et les données recueillies démontrent que les problèmes causés par le côté sud du lac peuvent être de nature différente, c'est-à-dire:

1 Bris et détachement complet de la couverture de glace.

2 Difficultés de formation d'une couverture complète. Ce phénomène se retrouve généralement dans le secteur en aval du mouillage de Yamachiche.

3 Bris et détachement partiel de la couverture de glace. Le bris et détachement partiel est surtout observé dans le secteur en aval du mouillage de Yamachiche. Il ne se passe pratiquement pas une année sans que l’un ou l'autre de ces phénomènes, ou les trois, ne causent des ennuis à divers degrés d'importance.

Évidemment le bris et détachement complet ou partiel de la couverture de glace peut être d'importance majeure et des observations sur ce phénomène furent relevées au cours de 8 des 10 dernières années. (Note des auteurs : le rapport est daté de 1976)

Des cas de bris et détachement complet de la couverture de glace furent enregistrés en février 1967, janvier 1968, janvier 1971, janvier 1972, mars 1973, avril 1975 et mars 1976.

D'autres cas de bris et détachement partiel de la couverture de glace furent relevés en janvier 1970, février 1971, avril 1971, février 1972, avril 1972, février 1973 et mars 1975.

Certains de ces bris et détachements complets ou partiels se sont produits en fin mars ou début avril et sont ainsi attribuables au phénomène normal de la débâcle printanière. L'analyse des facteurs hydrauliques et climatologiques relevés durant chacun des hivers en cause permet d'émettre les conclusions ci-après;

A. La fluctuation ou la hausse soudaine des niveaux d'eau est responsable dans la majorité des cas, du bris ou fissure de rive, qui longe la limite des marais. Les très rares exceptions 0 ce facteur n'est pas apparent, il s'agit d'un affaiblissement de la couverture de glace causée par des températures d'air très élevées parfois accompagnées de précipitations (pluie) abondantes. Ces cas surviennent surtout au printemps.

B. La hausse des niveaux d'eau s'explique par la présence de l'un ou de plusieurs facteurs tels que:

a) Des températures d'air maximales au-dessus du point de congélation pendant quelques jours consécutifs. Ces températures douces favorisent la fonte de la glace et de la neige et se traduisent par une élévation du niveau d'eau.

b) Des précipitations de neige ou de pluie en abondance durant une période de temps limite. La fusion de la neige en eau et la pluie font croître le niveau des eaux.

c) L’ensoleillement, surtout lorsque combine a des températures d'air relativement douce, provoque la fonte de la neige et la glace, qui transformes en eau se traduit par une élévation des niveaux.

d) Un embâcle de glace en aval qui se répercute par la crue des eaux en amont.

e) La débâcle printanière des rivières, en amont, qui se déversent dans le fleuve. Ce débit beaucoup plus élevé qu'en temps normal enchaîne une montée rapide des eaux du fleuve. Cette débâcle des rivières recuite principalement des facteurs mentionnes en (a) et (c).

[18] Bastien, Roger, Le détachement de la couverture de glace du Lac St-Pierre-côté sud : comment et pourquoi Ingénierie - Contrôle des Glaces, Garde côtière canadienne, District de Montréal, mai 1976.


C- Le détachement de la masse de glace survient des que des vents soufflants des directions sud, sud-est ou sud-ouest a forte intensité sont enregistrés durant quelques heures consécutives. Le champ de glace est alors poussé vers le chenal de navigation.


ANNEXE 3 : Aménagements réalisés dans l'archipel du lac Saint-Pierre


 

 

 

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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