Courriel Saurelois
Une chronique sur l'histoire de Sorel
de Roland Plante

22 janvier, 2019

En collaboration avec :

St-Martin au Minnesota
Major Clement St-Martin et Roland Plante

L’ancêtre Jean Martin dit St-Martin dont les ancêtres prendront le nom de Saint-Martin était un soldat de la compagnie Saint-Vincent des compagnies franche de la marine. On ignore, par ailleurs le lieu de son origine en France. Jean Martin épouse Anne Banlier, dit Laperle, fille d’un régiment de Carignan-Sallières. Ils auront 12 enfants

Les frères St-Martin, Olivier, Sauveur, Pierre, Pascal et Emmanuel se sont établis à «Little Canada» au nord de St-Paul au Minnesota. Ils étaient les fils de François St-Martin et de Félicité Aucoin qui se sont mariés à Sorel le 19 novembre 1818.François est le fils d’Étienne –Pierre, petit-fils de Pierre-Antoine et arrière-petit-fils de Jean.




En 1852, Olivier retourna dans notre région. Il épousa Marie Cournoyer le 2 octobre 1838 à Sorel et ils eurent 7 enfants.

Les St-Martin qui sont demeurés au Minnesota, ont érigé trois bâtisses de 18 pieds par 15. À «Little-Canada», Minnesota. Le passage de 10 pieds de large autour des bâtisses était entouré d’un fossé de 6 pieds de profond avec un pont-levis pour se protéger des Indiens. Plus tard, ils se sont construit des maisons individuelles autour de leur établissement.

En 1863, les indiens Santees, une branche de la nation Sioux, qui avaient assisté à la diminution de leur territoire au cours des décennies précédentes, se révoltent et tuent 450 colons dans la région du Minnesota. Les tentatives de les sédentarises dans des maisons s’avérèrent inutiles. Ils préféraient utiliser les maisons en brique comme entrepôts et vivaient dans leur Teepee. (Tipi).

Pour les retracer une bande de Sioux qui avaient massacré des colons, le colonel Henry Sibley eut recours à des guides métis canadiens qui avaient une grande expérience comme trappeurs. Ces Métis étaient les descendants de François St-Martin et de Félicité Aucoin dont leur fils Pascal avait épousé France Pépin, une métis. le 28 janvier 1844 à Mendota au Minnesota..

Le rôle des guides ou scouts consistait à trouver les pistes permettant de suivre le chemin utilisé par les ennemis. Rien ne leur passait inaperçu, une branche cassée, de l’herbe foulée, etc.. Ils pouvaient évaluer depuis combien de temps un cheval était passé. Ils devaient aider à nourrir la troupe en chassant, en cueillant des baies, des racines, et des plantes ainsi que trouver des points d’eau. Ils pouvaient soigner les malades et panser les blessures. C’était bien avant les Scouts de Baden-Powell!

Le grand-père Pascal St-Martin fit pendant cinq ans le travail de scout ou guide. Il gagnait un bon salair, 32$ par mois plus la nourriture et l’entretien de son cheval.

.Les tensions étaient nombreuses entre Amérindiens et Blancs. Ainsi, Pascal St-Martin apprit que 4 guerriers sioux, revenant de la chasse, avaient volé des œufs à un colon blanc.

L’un d’eux déconseilla aux autres de faire cela, arguant que les œufs appartenaient à un colon blanc. Il bouscula celui qui l’avait découragé de ne pas faire cela. Il fit une crise disant qu’il n’avait pas peur des Blancs et qu’il allait le prouver. Il tua le colon, son épouse, ses 2 filles et 2 voisins. Ils s’enfuirent avec des chevaux volés.

Bien qu’il fût jugé par un Conseil des tribus ce dernier refusa de remettre les coupables aux Blancs. Un véritable carnage s’en suivit. Les Blancs n’étant pas préparés, les Amérindiens firent quelques prisonniers qu’ils tuèrent aussitôt.

Grâces à Pascal St-Martin, les Indiens furent retrouvés. Les troupes américaines aidées par des civils ont encerclé quelque 2,000 hommes, femmes et enfants qui se sont constitués prisonniers. 392 prisonniers furent jugés, 307 furent condamnés à mort.

Monseigneur Whipple, évêque de Minneapolis se rendit à Washington D.C. pour rencontrer le président Lincoln et réussit à réduire le nombre de condamnation à mort à 38. On se limita aux assassins et aux violeurs.

Un échafaud fut construit pour les pendre simultanément. Le 26 décembre de cette année 1863, les 3S sioux furent pendus quand des chevaux tirèrent la plateforme qui les supportait.

Des recherches furent entreprises pour trouver trois chefs indiens qui s’étaient enfuis. Avec l’aide de Pascal St-Martin, les 3 chefs furent retracés au Canada et ramenés pour être à leur tour exécutés. Ils furent donc kidnappés sans avoir l’autorisation du Canada et ramenés au Minnesota sur un traîneau à chiens.

Rapport d’exécution :

Quartier général du district de Minnesota,
Département du Nord-Ouest,
Saint-Paul, Min. Dec. 27, 1862.
Major R.O. Selfridge, assistant adjudant général,
Département du Nord-Ouest, Madison, Wisconsin.
Major,
L’exécution par pendaison de 38 indiens et métis
Ordonnée par le Président des U.S. eu lieu à Mankota hier à 10 heure du matin.
Tout s’est bien passé alors qu’une grande foule était présente pour y assister.
Le reste des prisonniers sont sous bonne garde, en attendant les ordres du Président
Votre obéissant serviteur,
H. Sibley, Brigadier général, commandant.


Un autre frère St-Martin,, Emmanuel Noël, a participé à la guerre de sécession entre le Nord et le Sud des États-Unis.

Une autre histoire de Saint-Martin.

Alexis St-Martin utilisé pour recherches médicales.

À Mackinac, près de la frontière du Michigan, il y avait un important poste de traite pour John Jacob Astor. Le 6 juin 1822, il y avait foule dans ce magasin pour échanger les fourrures. Un coup de fusil partit par accident, blessant sérieusement Alexis St-Martin. Il n’a pas le même ancêtre Martin que les autres St-Martin. Ils sont cousins par un ancêtre commun, Joly-Delbec.

Il subit une grosse blessure et tomba par terre. Il prit feu, Son sang réussit à l’éteindre. Le docteur William Beaumont arriva en quelques minutes. Dans la plaie, on trouva du plomb et de la poudre logés dans son côté droit. Cela produisit une plaie de la grosseur d’une paume et des côtes furent fracturées. Le docteur réussit à ramener la partie du poumon qui avait sorti à sa place. (sic).



Le blessé fut transporté à un hôpital de campagne de l’armée. Pendant presque un an, le docteur Beaumont soigna les plaies et les os fracturés.

Dix mois plus tard, l’armée refusa de poursuivre les traitements. Le docteur Beaumont le prit en charge dans sa maison malgré son faible salaire de 40$ par mois. Deux ans plus tard, Alexis pouvait exécuter des tâches domestiques mais ne pouvait plus gagner sa vie. Une autre année passe et le tour de la plaie guérissait.

Cet accident a permis au médecin d’étudier le fonctionnement de l’estomac et fut documenté par le docteur. Quand Alexis se couchait sur le côté, une partie de son estomac sortait, permettant de voir son fonctionnement. Il fut possible d’observer ainsi l’absorption de différents aliments. La viande était pratiquement impossible à digérer.

Le médecin fut transféré à Niagara-Falls et y amena Alexis. Devant cette multitude d’expériences, notre Alexis devenait plus en plus irritable. La pose de tubes, cordages et sacs lui déplaisait. Il se mit à boire pour oublier la vie en forêt, la chasse et la femme qu’il avait laissées au Canada.

Une nuit, il s’enfuit pour retourner au Canada pour se marier avec Marie Joly. Quatre ans plus tard, le médecin le retrouva et lui demanda pour poursuivre ses recherches. Il accepta à condition d’être convenablement payé. Il fut admis dans le corps médical de l’armée américaine.

En 1834, il obtint un congé de l’armée pour aller visiter les siens au Canada. Il ne revint pas et on lui attribua une expulsion avec déshonneur pour avoir déserté.

De retour au Canada, il épousa Céleste Joly sous le nom de Alexis Bidegan St-Martin et reprit son métier de trappeur pour la compagnie de la Baie d’Hudson près de Montréal.

Il vécut de 1803 à 1880 dont 57 ans avec un trou dans son estomac. Il est décédé en fendant du bois. À la demande de sa veuve, il fut inhumé en secret pour que l’on ne fasse une autopsie


Roland Plante,
25 mars 2015.

Sources :
Le major Clément St-Martin, vétéran de la guerre de Corée a écrit un livre très documenté sur la famille St-Martin. Étant son contact au Canada, il m’en donna une copie.

Il a servi en Corée, à Formose au Japon sous le nom de Bigadan. L’ancêtre venu au Canada était un Martin Bigodin.

Roland Plante,
Collaboration de Madeleine B. Lussier.
 

 

Source : Roland Plante, Courriel Saurelois

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