Fort Richelieu
1642-1646 et 1665
Recherches : Madeleine-Blanche
Lussier, Roland Plante
Une fois établis à Québec, les
Français voulaient prendre en
main les territoires de l’ouest.
Déjà, Paul de Chomedey de
Maisoneuve recrutait du
personnel pour fonder en 1642,
Ville-Marie. ( Montréal).
Un obstacle, Samuel de Champlain
avait pris le parti des
Algonquins-Montagnais lors d’une
bataille qui eut lieu près de ce
qui deviendra Sorel. Les
Iroquois considéraient que
l’arrivée des Français, leurs
ennemis, empiétaient sur leur
territoire de chasse. Ils
préféraient commercer avec les
Anglais et les Hollandais, qui
leur fournissaient des armes
pour attaquer les Français.
1641 – Demande de
protection
Le fleuve était le moyen de
communication pour explorer,
pour commercer et pour
christianiser les aborigènes.
• Le père Paul Le Jeune fut
délégué à Paris en 1641 et en
1643 pour obtenir du secours
contre le péril Iroquois. La
conséquence immédiate de son
premier voyage fut l’érection du
fort Richelieu en 1642.
• Source : Léon Pouliot,
Dictionnaire biographique du
Canada
1642 – Des fortifications
commencées sur la rivière des
Hiroquois.
Monsieur le Chevalier de
Montmagny nostre gouverneur,
ayant appris que sa Majesté (*1)
et son Éminence (*2) envoyaient
des hommes pour fortifier le
pays, fit aussitôt disposer la
charpente d’une maison devant
mesme que les vaisseaux qui
devaient apporter les ouvriers
eussent parus, se doutant bien
que si on attendait leur venue,
qu’il ne pourraient loger devant
l’hyver au lieu ou l’on désire
poser ces fortifications.
Pendant que les charpentiers
travaillaient à Kébec, il monte
quarante lieues plus haut; il
s’en va visiter la rivière des
Hiroquois, remarquer une place
fort propre pour bastir une
forteresse qui commande
l’embouchure de ce fleuve, par
où il se gorge dans la grande
riviere de Sainct Laurens. Il
fait monter des barques avec les
choses nécessaires pour ce
dessein.
(Relations des Jésuites,
1642-1646)
*1 : Louis XIII. *2 : Le
cardinal Richelieu
Fondateur
Charles Huault de
Montmagny
Premier Gouverneur
1636-1649
En 1642, pour empêcher les
Iroquois de venir dévaster le
pays en passant par la rivière
qui portera le nom de Richelieu,
avec 40 soldats, il construisit
le fort Richelieu sur
l’emplacement de Sorel. Ce
fort fut abandonné faute de
personnel et puis brûlé par les
Iroquois.
Le 13 août 1642, M. le
gouverneur de Montmagny arriva à
la rivière des Iroquois pour y
construire un fort. Sept jours
plus tard, une troupe de 300
Iroquois les attaque alors que
l’on dressait des palissades.
M. le gouverneur étant dans son
brigantin, débarqua et se porta
à la défense de ses hommes. Les
Iroquois furent repoussés
jusque dans un fort qu’ils
avaient construit à environ une
lieue de là. Un caporal nommé
Des Lauriers fut tué et trois
autres Français furent blessés
Cette victoire a permis de
protéger les Français, les
Hurons et les Algonquins qui
voyageaient sur le fleuve.
Brigantin : Navire à deux mâts,
gréé en carré à l'avant et à
voile aurique (ou carrée) à
l'arrière, il n'a qu'un pont.
Piège à l’embouchure de la
rivière Richelieu
• Simon Piescaret, un chef de
guerre Algonquin était la
terreur des Iroquois. Il cacha
dans son canot quinze fusils.
Avec quatre compagnons, ils font
semblant de pêcher à
l’embouchure du Richelieu.
Quatre ou cinq canots Iroquois
les attaquent. Il feint de se
laisser capturer. Alors que les
canots Iroquois s’approchent, il
sort ses armes, fait feu et
coule les frêles canots. On
assomma le plus d’ennemis
possible, d’autres se noyèrent.
• Ref: (Sulte et Dictionnaire
biographique).
Fort Richelieu 1643
Un groupe d’Algonquins,
accompagnés du père Jésuite
LeJeune passent l’hiver au Fort
Richelieu, commandé par M. de
Champflour. Ils y font la chasse
tout en se préparant en cas
d’attaque par les Iroquois.
Voici comment le père Barthelemy
Vimont décrit un fait
remarquable dans sa Relation à
son supérieur de Paris :
« Voicy une action pleine de
constance en un aage tendre :
Une jeune fille aagée d’environ
sept ans, joüant avec ses
compagnes, reçut un coup de
pierre au front tirant vers le
nez, et qui lui en coupa les
chairs iusques aux os. Estant
toute remplie de sang, elle se
présente à son Père, lequel sans
esmouvoir ny crier contre ceux
qui avoient blessé sa fille,
l’envoya à celuy qui panse les
Français, et continua une partie
qu’il avoit commencé au jeu.
On l’ameine droict chez nous, on
appelle le Chirurgien, lequel
ayant visité la playe, dit qu’il
la falloit coudre; la crainte
qu’on avoit que l’enfant ne
peust supporter la douleur, nous
fit résoudre d’appeler son Père,
Il vient ayant perdu la partie
et sans en estre de plus
mauvaise humeur; on luy dit
qu’il faut recoudre la playe de
son enfant et que cela luy fera
bien du mal;
Nitanai Chibiner, ma fille, luy
dit-il, souffre constamment,
monstre que tu as du courage. La
pauvre enfant se présente au
chirurgien armé de fil et d’esguille;
il faict plusieurs poincts de
cousture à la chair, sans que
jamais elle ne dist un mot, ny
branslat, quoy qu’elle ne fust
ny liée, ny tenuë; seulement
elle roidissoit le bras, et
encor non pas à toute les fois
qu’on lui perçoit la chair : ce
qui se faisoit avec grande
difficulté à cause du mauvais
endroit où estoit la blessure.
Ce courage en un enfant de sept
ans est remarquable ».
Réf. Relations des Jésuites
Le 14 septembre 1644:
Un soldat qui, dans ses loisirs,
cultivait un petit champ de blé
d'Inde à l’extérieur du fort
Richelieu est attrapé par les
Iroquois. S'agrippant à une
souche, il fut frappé avec des
masses sur la tête et laissé
pour mort. Se voyant découverts
et constatant que le soldat se
traînait en direction du fort,
ils le transpercent de deux
coups d'épée. « Le chirurgien
accourut au risque de sa vie et
aresta son sang fort à propos,
s’exposant aux embuscades des
ennemis qui tiroient dedans le
bois » (sic) . Le soldat fit son
testament mais heureusement, il
survécu à ses blessures.
(Relations des Jésuites 1645
p.18)
Le 12 novembre 1644:
Sept soldats quittent le fort
Richelieu pour aller chercher du
bois de chauffage. Une bande
d'Iroquois se jette sur eux
alors qu'ils étaient attelés au
traîneau chargé de bois. Six
d'entre eux peuvent se dégager
et regagner le fort. Le septième
fut assommé à coup de masse et
on lui coupa une partie de la
peau de la tête pour le scalper.
La sentinelle donne l'alarme et
l'on tire de l'arquebuse et du
canon pour chasser les ennemis.
Ceux-ci abandonnent leur victime
la croyant morte. « Le
chirurgien l’ayant fait porter
dans le fort, en eut un si bon
soin qu’il est maintenant en
pleine santé ; il fut trois
jours sans aucune connaissance
et un fort longtemps en danger,
à cause que le crasne estoit
enfoncé et que les contusions
estoient fort grande » (sic)
• Selon Etienne-Michel Faillon,
la garnison du fort se vit
contrainte de rester enfermée
dans ce petit retranchement,
protégée par une palissade de
pieux. (Relation des Jésuites
1645 p 19)
Fin de la première
tentative
• Le Fort Richelieu fut
abandonné, on manquait de
soldats à Québec. Il fut brûlé
par les Iroquois en 1646.
Alexandre de Prouville
Marquis de Prouville et de Tracy
Lieutenant-gouverneur des
colonies françaises d’Amérique
Sous les ordres du Lieutenant du
Roi, le marquis de Tracy, les
travaux pour reconstruire le
fort débutent le 23 juillet
1665. Il mesurera 100 pieds à
l’intérieur des bastions.
•
• M. de Tracy nomme le capitaine
Pierre de Saurel au poste de
commandant du fort. Comme
plusieurs officiers du régiment
de Carignan-Sallières, M. de
Saurel demande et obtient une
concession de deux lieues et
demie de front de chaque côté de
la rivière Richelieu par deux
lieux de profondeurs.
Pierre de
Saurel
Né à Grenoble en 1628
Décédé à Montréal en 1682.
Capitaine au régiment
de Carignan-Sallières
Drapeau de
Carignan Blason de Saurel
Pierre de
Saurel, seigneur
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
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