10 raisons
pour déconfiner rapidement la
région de Saurel
Les lecteurs de cette
chronique y ont sans doute
remarqué l’absence de propos
flatteurs pour l’indigeste et
narcissique président des
États-Unis, le Donald. Ceci
étant, je dois le dire à mon
corps défendant, sur un point,
je suis d’accord avec lui quand
il mentionne que « Le
remède ne doit pas être pire que
le mal » lorsqu’il
exprime sa volonté de déconfiner
les États-Unis.
Par ailleurs, lors de sa
conférence de presse du 16 avril
2020, le premier ministre
François Legault a mentionné
spécifiquement que des plans de
déconfinement sont actuellement
en préparation en vue de la date
cible du 4 mai 2020. Ceux-ci se
réaliseront et seront mis en
œuvre graduellement en accord
avec les responsables de la
santé publique, sous la
gouverne du bon docteur Horacio
Aruda. Par exemple, le
redémarrage des entreprises a
été mentionné par François
Legault comme étant l’une des
priorités du déconfinement. Il
n’a pas par contre stipulé que
des régions moins affectées par
le COVID-19 pourraient être
« libérées » avant les autres.
Considérant que nous avions
peu de cas de COVID-19, la ville
de Saurel a déposé le 5 avril
2020, une demande pour mettre
son territoire en isolation
géographique. Laquelle requête a
été jugée inappropriée et
aussitôt rejetée par les
autorités policières et
sanitaires. Compte tenu de
l’évolution de la pandémie dans
notre région, il convient
maintenant d’y revenir pour
cette fois, demander un
déconfinement rapide de la
région de Pierre-De Saurel.
Plusieurs arguments rationnels
militent en faveur de cette
demande.
- Il n’y a que 5 cas
confirmés de COVID-19 dans
la ville de Saurel (16 avril
2020) et ce nombre est
stable depuis plusieurs
jours. Il s’agit de 14,3 cas
confirmés sur une base de
100 000 habitants contre
129,4 en Montérégie, 358,8
pour Montréal et 189,9 pour
l’ensemble du Québec.
- Il n’y a que 11 cas
confirmés (y incluant les 5
précédemment mentionnés)
dans le Réseau local de
santé local (RLS) Pierre-De
Saurel, grosso modo, le
territoire de la MRC
Pierre-De Saurel. Ce nombre
est en faible progression
c.-à-d. 21,5 cas confirmés
sur une base de
100 000 habitants.
- Le nombre de cas
confirmés place notre région
au 96e rang sur
99 sous-régions
sociosanitaires au Québec.
- Il n’y a aucun cas connu
de COVID-19 dans l’ensemble
de nos maisons de retraite
et dans nos 3 CHSLD.
- La stabilité de ces
résultats semble indiquer
que la transmission
communautaire interrégion —
à l’intérieur de Pierre-De
Saurel — est limitée, voire
inexistante.
- Ces résultats impliquent
que les citoyen(ne)s de la
région de Saurel sont très
discipliné(e)s, considérant
que 37 % de sa population a
plus de 60 ans. En très
grande majorité, nous
suivons à la lettre les
consignes des autorités de
la santé publique en matière
de distanciation sociale et
de lavage de main.
- D’un point de vue
géographique, la région de
Saurel n’a jamais été
reconnue comme une région de
transit. De même, n’étant
pas considérée comme un
centre de villégiature,
notre région attire peu de
citoyens temporaires. Enfin,
dans le présent contexte de
pandémie, les gens se
déplacent peu d’une région à
l’autre en accord avec les
consignes de la santé
publique; la baisse du prix
du litre d’essence en
témoigne. Ce faisant, la
transmission communautaire
de la COVID-19 a peu de
chance de prendre prise chez
nous, en provenance d’une
autre région.
- Notre hôpital régional,
l’Hôtel-Dieu n’est pas
saturé par des cas de COVID-19
et il est pleinement
opérationnel.
- La région de Saurel
respecte en grande partie
les 6 critères de l’Organisation
mondiale de la Santé en
vue d’un déconfinement :
- La transmission
est contrôlée comme
l’indiquent les
résultats ci-haut
mentionnés.
- Les systèmes de
santé sont en mesure de
tester, d'isoler et de
traiter chaque cas et de
retracer chaque contact.
Ce qui semble être le
cas au Québec. Pour la
région de Saurel dans un
contexte où le potentiel
de transmission de la
maladie est maintenant
strictement
communautaire et
considérant que les
citoyens ont été peu
mobiles au cours des
dernières semaines,
cette condition semble
rencontrée.
- Les risques
d'épidémies sont réduits
au minimum dans des
environnements
particuliers comme les
établissements de santé
et les maisons de soins.
Voir ci-haut.
- Des mesures
préventives ont été
mises en place sur les
lieux de travail, dans
les écoles et dans
d'autres lieux publics
essentiels.
Le tout a été mis en
œuvre selon les
directives de la Santé
publique.
- Les risques
d'importation peuvent
être gérés.
Ce qui semble être le
cas dans la région de
Saurel compte tenu du
faible nombre de cas
confirmés et des
restrictions aux
déplacements
interrégionaux, comme il
l’a été mentionné
précédemment.
- Les communautés
sont pleinement
éduquées, engagées et
habilitées à s'adapter à
la nouvelle norme.
Comme tous les citoyens
du Québec, ceux de la
région de Saurel sont
des assidus de la
conférence de presse du
premier ministre Legault,
du docteur Aruda et de
la ministre McCann. Sous
réserve qu’il y ait
toujours des délinquants
sanitaires, nos
concitoyens sont
pleinement conscients de
la situation et des
comportements à adopter
en situation de
pandémie.
- Compte tenu de
l’évolution de la pandémie
au Québec où plus de la
moitié des cas confirmés de
COVID-19 se trouvent à
Montréal et dans sa région
immédiate, y incluant le
nombre de décès, le risque
de voir la maladie se
propager hors de sa
trajectoire actuelle dans la
région de Saurel semble
faible.
Considérant ce qui précède,
la discipline exemplaire des
citoyens et des citoyennes de la
région de Saurel au cours des
dernières semaines et sans
ignorer la possibilité de vagues
successives de COVID-19, il y a
tout lieu de penser que la
région de Saurel devrait être
considérée comme une région où
un déconfinement rapide peut
être introduit.
Cependant, il semble y avoir
consensus de la plupart des
experts à savoir que la bataille
contre le COVID-19 ne sera pas
gagnée, tant qu’il n’y aura pas
un vaccin efficace de mis au
point et distribué à l’ensemble
de la planète. En ce sens, le
déconfinement devra
nécessairement et impérativement
s’accompagner de nouvelles
habitudes de vie comme le
maintien de la distanciation
sociale, le lavage systématique
des mains et selon les
circonstances, le port du
masque, le tout en accord avec
les autorités en santé publique.
Ce retour à la normale tant
attendu n’en sera donc pas un. À
la limite, il sera semi-normal.
Telle est et sera notre nouvelle
réalité pour vaincre le COVID-19,
pour les 12 à 18 prochains mois,
au minimum.
Jocelyn
Daneau, isolé,
jocelyndaneau@gmail.com |