COVID-19 et confinement,
avons-nous oublié nos ados?

Écrire des chroniques, c’est au
minimum se renseigner sur son
sujet pour un maximum de respect
envers celui-ci et les lecteurs.
Comme je voulais aborder le
sujet des adolescent(e)s en
cette période où nous vivons un
événement extrême, j’ai demandé
à Google de m’éclairer. Le
résultat a été un déluge
d’information et de références.
Mais presque rien sur les ados
en situation de confinement,
sauf :
Trucs et astuces pour un
confinement moins difficile à
l’adolescence pendant la
pandémie au COVID-19,
CHU Sainte-Justine
Pourquoi une chronique sur les
ados? Parce qu’en prenant nos
marches de santé, je les vois de
plus en plus errer dans les rues
souvent seuls; quelques fois,
deux par deux, sans
distanciation sociale, avec les
conséquences que cela pourrait
avoir. Parce que plus le
confinement durera, plus il sera
difficile de les confiner.
Remarquez que cela est aussi
vrai pour plusieurs adultes,
mais c’est un autre sujet de
chronique.
Ceci étant, je ne deviendrai pas
un spécialiste instantané de
l’adolescence, même si au sortir
de celle-ci, je suis devenu père
assez rapidement; et ensuite,
père d’adolescents bien avant
tous mes amis. Tant et si bien
qu’il y a maintenant presque
2 générations entre moi et les
ados d’aujourd’hui. C’est
considérable quand on sait que
certains affirment qu’il y a
changement de civilisation,
quand les enfants ne comprennent
pas comment vivaient leurs
grands-parents.
L’adolescence est un sujet
hypercomplexe et je m’inquiète
pour eux. Dans le présent
contexte où l’on s’inquiète de
tout le monde, des camionneurs
aux infirmières en passant par
les employés d’épicerie et
beaucoup aux personnes âgées,
peu de cas est fait de nos ados,
sauf l’exception ci-haut
mentionnée. Eux qui devraient
vivre présentement, si les temps
étaient normaux, l’un des
moments les plus formateurs de
leur vie, en préparation de leur
passage à l’âge adulte, ils sont
présentement sur « pause »
quand tout leur corps et leur
être les placent en mode « GO-GO-GO ».
Mais au fait, qu’est-ce qu’un
adolescent? Selon mon
expérience, l’adolescence débute
quand le sexe opposé (ce fut mon
cas) commence à t’exciter au
lieu de t’énerver. Elle se
termine le jour de ta majorité.
Ce n’est pas une définition
scientifique, mais hormonale,
issue de mes réflexions sur mes
années comme adolescent et
ensuite, comme observateur
parental et à l’écoute de mon
entourage tant personnel que
professionnel; les ados au
travail, c’était un sujet
récurrent où chacun avait sa
recette et pigeait dans
l’expérience des autres.
Présentement, le Gouvernement du
Québec fait des efforts
importants en matière
d’information concernant le
COVID-19, notamment sur la santé
mentale relativement aux effets
du confinement (référence : « On
protège aussi sa santé mentale »).
Je ne suis pas un spécialiste de
la chose, mais je trouve que la
section ado est mince quand il
devrait avoir une pleine page
les concernant.
De même, le nouveau site
internet du Ministère de
l’Éducation et de l’Enseignement
supérieur – L’École
Ouverte
– est excellent. Mais à mon
avis, ce n’est pas suffisant,
quand on sait que nos ados
peuvent passer de l’excitation à
la souffrance et vice-versa en
peu de temps.
C’est un détail, mais dans le
communiqué de presse du
30 mars 2020 annonçant le
lancement de
L’École Ouverte,
le ministre de l’Éducation et de
l’Enseignement supérieur,
M. Jean-François Roberge
mentionne le mot enfant 3 fois,
sans aucune mention du mot
adolescent. Les adolescents ne
sont plus des enfants.
Être ado, c’est vivre dans sa
vérité, laquelle est peuplée
d’incertitudes. C’est vivre en
mode questionnement sans
maîtriser les questions, tout en
cherchant des réponses auprès de
ceux et celles aux prises avec
les mêmes tourments. C’est dans
la majorité des cas, notamment
pour affirmer son indépendance,
ne pas trouver un discours
adapté à son niveau de langage,
surtout auprès de ses parents.
Ce qui induit que ceux-ci sont
souvent en rupture de
communication avec leur ado,
incapables de trouver le bon
ton.
Comme je me le rappelle souvent,
est-ce que comme parent d’ado,
j’ai fait de mon mieux? La
réponse est immanquablement oui.
Mais la vraie question est,
est-ce que j’aurais pu faire
mieux? La réponse est encore
oui, mais je ne savais comment
faire.
Aucun ado n’est semblable.
De plus et ce n’est pas
négligeable, dans le Monde
prépandémie qui était le nôtre,
nos ados subissaient aussi une
pression que nous n’avons jamais
connue :
l’écoanxiété.
Il existe quelques définitions
de ce concept de plus en plus
reconnu. Globalement, il s’agit
de la peur générée par un avenir
incertain lié aux changements
climatiques. Ainsi, quand vous
avez 15 ou 16 ans en 2020 et
qu’on vous dit que vos
conditions de vie pourraient
être passablement modifiées
d’ici 20 ou 30 ans dans le sens
négatif du terme, ce n’est rien
pour inciter un ado à avoir
confiance dans son avenir et le
préparer; surtout lorsqu’il
regarde l’adulte perdre tout
contrôle de lui-même devant un
gros VUS rutilant.
Les
ados comme nous tous ont besoin
qu’on leur dise qu’ils sont
importants et qu’on les aime. Ne
l’oublions pas, dans cette
période d’anxiété généralisée.
Même s’ils donnent l’impression
de ne pas écouter et de s’en
balancer.
Que
devrions-nous faire pour aider
nos ados? Je ne sais pas, je ne
suis pas un spécialiste du
sujet; ni en récréologie, ni en
pédagogie, psychologie, ni en
médecine pédiatrique, ni en
rien.
Ce que je sais par contre, c’est
qu’un ado possède une notion et
une évaluation du risque pas mal
plus élastique que celle que je
pourrais avoir comme
sexagénaire. C’est aussi pour la
majorité d’entre eux, la saison
des premiers amours, imaginaires
ou réels, mais des plus
formateurs. Conséquemment, il
faut trouver des moyens pour
leur permettre dans le contexte
actuel de confinement, de
canaliser toute l’énergie
bouillonnante et naturelle qui
est la leur. C’est un défi à
très court terme et un devoir
d’avenir.
Le COvid-19 dans Pierre-de-Saurel
La Direction de la santé
publique de la Montérégie en
date du 30 mars 2020 à 21 h.,
nous informe que pour les
Réseaux locaux de santé (RLS) de
Richelieu-Yamaska (219 413
habitants) et de Pierre-De
Saurel (51 155 habitants), il y
a 30 cas confirmés de COVID-19.
C’est donc une information
officielle et plus détaillée
concernant l’impact dans notre
région de la pandémie. Par
contre, on nous informe que pour
des raisons de confidentialité,
les données de deux RLS sont
jointes : Richelieu-Yamaska et
Pierre-De Saurel.
Dans ce contexte, l’Institut de
la Statistique du Québec nous
permet d’obtenir le nombre
d’habitants par RLS. Donc, il y
pourrait y avoir à cette date,
24,3 cas pour le RLS Richelieu-Yamaska
et
5,7 cas dans celui de
Pierre-De Saurel.
Jocelyn Daneau, isolé,
jocelyndaneau@gmail.com |