Les
sérial-killers et madame la
caissière
Lu dans la
section « Lettre des lecteurs »
du Devoir, une adaptation du
terme « Tueur en série »
pour désigner ceux et celles qui
se préoccupent peu ou pas d’être
des vecteurs de dissémination de
la COVID-19. Vu sur le boulevard
de Tracy, coin Louis-Riel, un
hier ensoleillé, 2 ados main
dans la main, seul au monde.
Peut-on les qualifier de « Sérial-Killers »?
Chacun jugera à une époque
charnière de l’histoire de
l’humanité où les autorités nous
implorent à l’extrême prudence,
de pratiquer le confinement,
notamment la distanciation
sociale.
On
sait, selon la Direction de
santé publique de la Montérégie
qu’il n’y a que 5 cas (4 avril
2020) de COVID-19 dans la région
de Saurel. Nous sommes chanceux,
cela pourrait être pire comme à
Montréal, en Estrie ou même New
York. N’étirons pas notre
chance, surtout que le bon
docteur Aruda a déclaré hier que
« …
la transmission communautaire
du coronavirus s’étend désormais
à l’ensemble du Québec. »
Ce
qui implique que le virus se
transmet maintenant et
potentiellement, par tout un
chacun.
À ce titre,
la Turquie vient de décréter le
confinement obligatoire de tous
les citoyens de moins de 20 ans.
Je soupçonne qu’Horacio
n’hésitera pas une seconde à
utiliser ce genre de moyen, pour
notre bien collectif; lui qui a
spécifiquement demandé aux
adolescents d’éviter les « échanges
de produits biologiques ».
Nous ne sommes pas rendus là au
Québec, mais ne défions pas le
sort comme souvent les ados le
font, en fumant ostensiblement
la cigarette, comme un défi à la
vie, à la société et surtout aux
parents. Nous ne sommes plus
dans la même « game ».
Comment pensez-vous que madame
la caissière — ou l’emballeur,
le boucher, la commis, etc. — du
Métro situé à la même
intersection aurait réagi en
voyant nos amoureux? Elle qui au
quotidien, n’a peut-être pas le
luxe d’arrêter de travailler ni
celui de la distanciation
sociale? Elle qui doit affronter
chaque jour des clients de plus
en plus inquiets, souvent
impatients et quelques fois
agressifs. Je n’oublie pas ici
les milliers de travailleurs et
de travailleuses qui chaque
matin, doivent se lever en se
demandant si l’ennemi invisible
qu’est le COVID-19 ne les
frappera pas.
Il est assez ironique comme on
me le faisait remarquer
récemment, que l’un des grands
débats de société au Québec en
2018-2019 a été de savoir si oui
ou non, nous devions hausser le
salaire minimum à 15 $ de
l’heure. Économistes,
affairistes et autres penseurs
de la chose économique ont brûlé
publiquement pas mal de « gaz »
sur le sujet, avec probablement
à la clé, d’intéressants
honoraires; sans qu’aucun
consensus ne se dégage sur le
sujet, jusqu’au début de 2020.
Bref, les mieux nantis de la
société ont disséqué les classes
laborieuses sans une fois de
plus, leur apporter de solution.
Devinez aujourd’hui qui est le
plus utile? Qui a toujours été
le plus utile? Madame la
caissière, l’infirmier
auxiliaire ou Shea Weber et Marc
Bergevin?
C’est ce
que j’appelle depuis plusieurs
années dans le contexte des
pénuries de personnels, la
revanche des petits salaires;
qui est exacerbée actuellement
par la pandémie.
Parce que
ne nous cachons pas la tête dans
le sable, une très grande partie
de la cohésion sociale actuelle
est assumée et est de la
responsabilité des petits
salariés. Ce n’est pas les gens
qui manipulent habituellement
des symboles sur des écrans
(ex. : économistes) qui font
quotidiennement avancer la roue
du Québec. C’est le personnel
des supermarchés, les préposés
aux bénéficiaires, les
concierges dans les hôpitaux,
les camionneurs, les opérateurs
d’usine de filtration d’eau, les
ouvriers dans les usines
d’abattage, les employés de la
Laiterie Chalifoux, etc.
Ce sont les
bras du Québec qui nous tiennent
en vie présentement. Il ne
faudrait pas l’oublier le jour
où la pandémie au COVID-19 fera
son entrée dans les livres
d’histoire. Il faudra réserver
un immense chapitre au labeur de
tous ces gens qui se dévouent
actuellement corps et âmes,
souvent au risque pour leur
propre santé et celle de leur
famille.
Meng Wanzhou
J’imagine que d’autres y ont
pensé bien avant moi. Mais dans
le contexte actuel, ne
pourrait-on pas échanger la
Chinoise
Meng Wanzhou, la directrice
financière de Huwei détenue en
Colombie-Britannique depuis le 1er décembre
2018 à la demande des
Américains, contre des masques
et autres matériels.
Je
sais. Nous avons des principes
au Canada et au Québec. Nous
sommes une société de droit.
Justin Trudeau est un (trop) bon
garçon qui fait son possible
chaque matin à 11 h. Mais dans
une situation extrême, ne
serait-il pas envisageable de
piler sur nos principes ne
serait-ce qu’une seule fois?
Mettre Meng Wanzhou dans un
avion à destination de Pékin
aurait plusieurs avantages :
améliorer nos approvisionnements
en matériel médical, clore un
dossier qui empoisonne les
relations Canada-Chine depuis
trop longtemps, permettre la
libération des 2 otages
canadiens détenus en Chine
relativement à cette affaire.
Surtout, cela serait un joli et
jouissant pied de nez aux
Américains et à leur indigeste
président, lui qui n’hésiterait
pas une seconde avec ce genre de
moyen. Lui qui d’ailleurs et
sans état d’âme vient
d’interdire la livraison de
masques N95 à ses voisins du
nord.
Jocelyn Daneau,
isolé,
jocelyndaneau@gmail.com |