Marathonien du
confinement pour battre la
prévision
Je
n’ai jamais fait de marathon.
Mais je fais régulièrement de la
course à pied, dans mon
magnifique quartier tracyen, des
5 kilomètres, plus ou moins.
Peu importe
la distance, avec la pandémie de
COVID-19, nous sommes maintenant
engagés dans une sorte de course
de fond où la longueur de
celle-ci c.-à-d. du confinement
est à géométrie variable.
Autrement dit, plus nous
serons disciplinés, plus notre
effort sera court. Plus nous
serons indisciplinés, plus notre
parcours sera long. À ce
titre et c’est un exemple
probant, François Legault a
annoncé le 6 avril 2020, que les
mesures de confinement doivent
être maintenues au moins
jusqu’au 4 mai 2020. Pourtant au
Québec, nous avons été très
disciplinés à ce jour, comme l’a
démontré l’étude récente de
Google.
Toujours à l’aide de la
métaphore du marathon*,
dites-vous que les premières
journées du confinement ont été
à la fois euphoriques et
inquiétantes. Nous avions en
parallèle, peur devant une
immensité inconnue et nous
étions tous excités comme si
nous débutions un voyage en pays
étranger. Notre premier réflexe
collectif a d’ailleurs été de
nous ruer vers les épiceries,
comme dans une sorte de délire
collectif pour surachetés des
denrées alimentaires et surtout,
du papier de toilette; comme si
nous partions en voyage dans un
pays exotique où les conditions
sanitaires ne sont pas celles
que nous connaissons. Bref,
c’est l’excitation du début dans
un nouveau projet où tout le
monde, il est beau et fin.
Ensuite vient la recherche d’un
rythme de course pour le
marathonien, en espérant que la
fin est déjà proche, pour
s’apercevoir immédiatement que
le plus dur est à venir. Comme
le disait feu Jean Lapierre,
avec le passage du temps, on
devient seul avec sa solitude
pour se demander si le tout aura
une fin. Je dirais qu’en termes
de confinement, c’est à partir
de maintenant qu’il faudra faire
preuve collectivement d’une très
grande maturité et d’une extrême
patience.
À ce
titre, les médias nous
rapportent présentement
différents cas d’impatience
citoyenne dont le plus
déplorable est ce gardien de
sécurité frappé par l’automobile
d’un client frustré, dans le
stationnement d’un Walmart de
Sherbrooke. On respire par le
nez parce que comme le disait
Confucius : « L’Homme
impatient allonge son temps
d’attente ».
Mais comme
le marathonien, nous risquons de
frapper un mur, surtout si le
4 mai 2020, le gouvernement du
Québec ne commence pas à
relâcher de la pression. Nous
avons fait confiance à ce jour
au trio Aruda-Legault-MaCann
sans oublier Justin Trudeau et
le Gouvernement du Canada, il
faudra continuer jusqu’à la
ligne d’arrivée. Je dirais que
c’est un passage obligé parce
que nous avons une obligation à
la fois de résultat et surtout
de succès. Il n’y a pas
d’autres, issus. Donc, on
continue systématiquement avec
la distanciation sociale, le
lavage de main tout en passant
le maximum de temps à la maison;
pour ce qui est du port du
masque, allez
écouter le bon docteur Aruda
sur le sujet.
On
n’aura peut-être pas une
médaille à la fin du parcours.
Mais
nous serons fiers de nous et
jusqu’à la fin de nos jours,
nous pourrons dire : « J’étais
là » même si nous voudrions
être ailleurs. Dans 100 ans ou
dans 1 000 ans, nous serons
encore là, mais dans les livres
d’histoire ou sous la forme de
statistique dans une thèse de
doctorat quelconque. Dans ce qui
sera à coup sûr, considéré comme
une étape charnière dans
l’histoire de l’humanité, comme
l’a été la grande Peste noire
(1347-1352) encore étudiée de
nos jours.
Aujourd’hui, on parle des vraies
affaires : les scénarios de
sortie de pandémie
Une
prévision, c’est comme un écran
de télévision ou un ordinateur
neuf et même la météo, elle
n’est plus à jour au moment même
de sa divulgation. C’est dans la
nature de la chose.
Alors, ne partons pas en peur
avec les prévisions d’évolution
de la pandémie pour l’ensemble
de notre territoire national,
divulguées aujourd’hui par la
Gouvernement du Québec. Ce n’est
qu’une vision d’avenir en
instantané, largement tributaire
des hypothèses de travail
retenues c.-à-d. de l’aversion
au risque du ou des auteurs;
selon qu’il s’agit de personnes
d’un naturel prudent (peureux)
ou téméraire. Autrement dit,
outre la marge d’erreur
naturelle inhérente à ce genre
d’exercice fruit de plusieurs
influences, il y aura aussi
d’inclus dans le résultat, une
certaine marge de manœuvre
gouvernementale. Comme toute
bonne prévision, la vérité sera
dans les notes de bas de page
que personne ne lit par
définition.
En bout de
piste, en collant le plus
possible et avec rigueur à la
réalité prévisible, à l’instant
même de sa divulgation, François
Legault dont la prévision en
question est de sa
responsabilité ultime, voudra à
la fois se faire rassurant,
créer de l’espoir en ne se
peinturant surtout pas dans un
coin. Cependant, si lors de la
crise du Verglas, Lucien
Bouchard pouvait donner avec une
relative précision, une date de
rétablissement du réseau
électrique, il en va autrement
avec la présente pandémie.
Le COVID-19** est un autre genre
de bibitte, biologique par
définition, dont la propagation
dépend du comportement de son
hôte c.-à-d. nous, hommes et
femmes, dont 25% seraient
asymptomatiques.
C’est
beaucoup d’inconnus et de
variabilité pour faire une
prévision.
Conclusion, si nous voulons une
prévision de sortie de pandémie
de François Legault qui tienne
la route jusqu’au bout, c’est
uniquement à nous, avec de la
chance, qu’il appartient
d’adopter nos comportements aux
circonstances.
COVID-19 dans Pierre-De Saurel
Selon l’Université
Laval,
il y a 18 régions
sociosanitaires du Québec. Le
tout se subdivise en
97 sous-régions dont le RLS
Pierre-De Saurel avec 7 cas
confirmés. Ce qui nous place au
96e rang sur 97.
Continuons le combat c.-à-d.
notre marathon.
Jocelyn
Daneau, isolé,
jocelyndaneau@gmail.com
* Les
8 phases d'un marathon :
https://www.running-club.fr/actualites/run-smile/item/5717-les-8-phases-d-un-marathon
**
« CO » signifie corona, « VI »
virus et « D » a été choisi pour
« disease » (maladie en
anglais). Le chiffre 19 indique
l’année de son apparition — 2019
(Source : La Presse, 11 février
2020). |