Journée nationale des Héros du
Québec de la pandémie 2020
Savez-vous que pour plusieurs
causes, on en dénombre 563 à ce
jour, il y a une
Journée mondiale?
Ce qui fait de ce 19 mai 2020,
celle des MICI c.-à-d. la
Journée mondiale des gens qui
souffrent
des maladies inflammatoires
chroniques de l'intestin.
Je suis peut-être un peu en
avance, opportunistes diront
certains, mais je suggère au
Gouvernement du Québec de
décréter le 14 mars de chaque
année, comme étant la Journée
nationale des Héros du Québec de
la pandémie 2020.
Qui sont les Héros? De façon
générale, on pourrait dire, tous
ceux et celles qui au Québec,
souffrent à un moment donné ou
l’autre, de la pandémie du COVID-19.
C’est large.
En particulier, je pense à trois
catégories de personnes :
-
Au personnel de la santé qui
combat chaque jour le COVID-19,
cet ennemi sournois et
virulent, à la hauteur de
leur talent et de leur
compétence, souvent au
risque de leur vie;
-
À toutes les personnes qui
ont été infectées par le
COVID-19 et qui s’en sont
sorties, plus ou moins
indemnes;
-
Aux morts; à tous ceux et
celles dont la vie a connu
une fin aussi abrupte
qu’injuste. Je pense en
particulier à tous ces
Québécois et ces Québécoises
de 70 ans et plus – 3 287
sur 3 596 à ce jour – qui
ont construit le Québec
moderne et à qui comme
société, nous n’avons même
pas été foutus d’offrir une
mort dans la dignité.
Nous pourrions rajouter aussi,
tous ces hommes et ces femmes
qui ont perdu un être cher qui,
dans plusieurs cas, n’ont pu les
accompagner aux portes de leur
dernier voyage. De même, il ne
faut pas oublier tous ceux et
celles qui ont perdu soit leur
emploi, leur entreprise ou le
travail d’une vie pendant la
pandémie ou qui ont vu leur
projet reporté ou carrément
annulé. Enfin, tous ceux et
celles qui viennent de perdre un
espace de temps qui ne reviendra
jamais; peu importe l’âge ou la
profession, chaque jour perdu
est un malheur.
Pourquoi une Journée nationale?
Pour se souvenir. Pour faire de
l’introspection. Pour faire un
monde meilleur. Parce que cette
période pandémique passera à
l’histoire de l’Humanité et elle
nous accompagnera du moins pour
ma génération, jusqu’à la fin de
nos jours. Le Québec doit
dorénavant, une fois par année,
faire un arrêt sur pause pour se
souvenir.
Pourquoi le 14 mars? C’est la
date où le Gouvernement du
Québec a déclaré l’état
d’urgence sanitaire
relativement à la pandémie de
COVID-19, identifié en tant que
telle par l’Organisation
mondiale de la santé, le 11 mars
2020. Le 14 mars est donc une
date qui repose sur un certain
rationnel. On le sait, la date
de fin de la pandémie est
inconnue et ne pourrait même
jamais venir.
Pourquoi le Québec ne se
joindrait-il pas à un événement
mondial annuel de commémoration?
D’une part, sans prendre appui
sur la spécificité québécoise,
le modèle québécois ou un truc
folklorique du genre, chaque
société dont le Québec vit cet
événement à sa manière, avec ses
bons et ses moins bons coups. Il
est donc logique un peu comme le
24 juin, de vivre annuellement
ce moment unique de notre
histoire, selon la façon dont
nous l’avons vécu au sein du
peuple québécois.
De plus, sans égard à la
mondialisation qui malgré toutes
ses lacunes est un phénomène qui
est là pour demeurer, je nous
verrais mal dans le présent
contexte et dans l’avenir, être
associé à une « célébration »
où les Américains de l’ère de
Donald Trump et la Chine en
seraient parties prenantes.
On pourra toujours se réjouir un
jour de la fin, si fin il y a,
de la pandémie. Mais dans
l’intervalle et pour toujours,
je crois qu’il faut commémorer
cet événement dans l’humilité.
En nous rappelant que nous ne
sommes que peu de chose, dans le
Grand jeu de l’Univers.
Dimanche férié – Une occasion
ratée
Dans la liste des sujets que je
voulais traiter dans cette
chronique, il y en avait un que
je retardais depuis quelque
temps, c’est celui du maintien
pour l’avenir, du dimanche comme
jour férié. Un sujet en lien
avec le précédent. Mais bon, le
Gouvernement du Québec m’a
devancé en décidant de la
réouverture des commerces le
dimanche, à partir du 24 mai.
C’est une mauvaise décision.
Comme société, nous aurions eu
avantage à maintenir les
dimanches comme jours fériés. Je
pense que les gens appréciaient
cet arrêt dominical et ils se
sont rapidement habitués. Cela
leur permettait notamment,
malgré le confinement, de
consacrer plus de temps en
famille. Nous venons de perdre
un moment qui favorisait le
repos et les rassemblements.
De plus, pour les commerçants,
en cette période de pénurie de
personnel, cela leur permettait
d’une part de reprendre leur
souffle et de mieux gérer leur
charge de travail.
Enfin, 52 journées annuellement
de plus où il y a moins de
monoxyde de carbone dans l’air,
ça ne pouvait qu’être bénéfique
pour tous. Ce qui aurait permis
au Gouvernement du Québec,
Caquiste, peu porté dans sa
génétique vers les questions
environnementales, de se verdir
d’un ton supplémentaire de
vert.
Ce qui est surprenant aussi dans
cette décision, c’est que le
Gouvernement de la CAQ (trop)
collé par définition sur le
Monde des affaires, qui parle
souvent du Monde d’après
pandémie, relance la
consommation sur le modèle pré
pandémie. Je sais, les affaires
doivent reprendre et le
gouvernement a besoin de
l’argent des taxes. Mais d’un
autre côté, préparer le Québec
de l’après pandémie en refaisant
la même chose, notamment en
relançant le consumérisme, ce
n’est pas très crédible.
Cela manque aussi de crédibilité
sur le plan du rythme du
déconfinement. On nous demande
de pratiquer la distanciation
sociale, de porter le masque
dans les endroits achalandés et
on nous ouvre un peu plus
grandement, les portes de la
socialisation de proximité par
le magasinage. Disons que c’est
assez contradictoire.
Bref, une occasion ratée.
François Legault en recul?
Notre premier ministre
serait en perte de vitesse dans
les sondages
pour sa gestion de la pandémie,
après avoir atteint des taux
stratosphériques de
satisfaction. Pis après?
La tâche et le niveau de
responsabilité d’un dirigeant
dans le contexte actuel sont
gigantesques de complications et
de complexité. Rappelons-nous
que le manuel d’instruction pour
gérer ce genre de crise
pandémique n’existe pas et qu’il
se réécrit quotidiennement.
Que François Legault (et Horacio
Arruda) commette des erreurs,
change d’idées ou quoi encore,
on n’aimerait mieux pas. Mais
dans le contexte, il ne faut
jamais oublier le droit à
l’erreur. Ce que nous devons
surveiller, ce n’est pas le
nombre d’erreurs, il y en aura.
C’est le jugement du dirigeant
et sa capacité à réajuster le
tir qui doivent nous
préoccuper.
De plus, ne l’oublions toujours
pas, cette crise se gère en
temps réel aux commandes de
l’immense paquebot
bureaucratique du ministère de
la Santé et des Services sociaux
et sous l’œil de tous les
nécessaires contre-pouvoirs
présents dans notre société
(ex. : syndicats); sans oublier
le regard constant des caméras
et de journalistes qui cherchent
trop souvent la bibitte.
Dans le contexte, François
Legault (avec Horacio Arruda)
fait une maudite bonne job.
PS. Justin Trudeau serait
stagnant dans les sondages?
Rappelons-le, il ne gère rien ou
presque en terme opérationnel,
sauf la photocopieuse à dollar
de nos taxes présentes et
futures. Il a le beau rôle dans
cette crise.
Jocelyn Daneau,
isolé,
jocelyndaneau@gmail.com
Si intérêt :
Appréciation des personnalités
de la scène politique,
Sondage auprès des Québécois et
des Québécoises, 12 mai 2020,
Groupe Léger. |