Une chronique de
 Jocelyn Daneau

samedi 23 mai 2020

Radotage décennal chronique thermique pandémique économique

Fermeture des garderies oblige et déconfinement le permettant, je vais régulièrement dans la région de Béloeil pour y exercer le métier d’assistant-gardienne de poupon; mes Patronnes ne me jugeant pas apte pour prendre plus de responsabilités, au-delà de pousser la poussette. Toujours est-il que nous passons régulièrement devant le complexe récréotouristique Oceania de Béloeil, situé à l’intersection de la route 223 et de l’autoroute 20, à une cinquantaine de minutes de Saurel.

Océania, dont la construction est reprise depuis peu est un parc aquatique urbain intérieur de 100 000 pieds carrés, sur un projet totalisant 760 000 pc d’autres facilités (ex. : marina). Son potentiel annoncé est de 1 080 visiteurs par jour, estimant qu’il circule sur l’autoroute 20 à sa hauteur, près de 82 000 véhicules quotidiennement. Son ouverture est prévue en principe, à l’automne 2020.

À Saurel, dans le domaine du récréotouristique, nous avons Statera, positionné comme un produit d’appel en matière touristique, à l’image du Zoo de Granby.

Soyons réalistes et même si personne ne veut l’avouer honnêtement et publiquement, Statera n’a pas été le succès qui avait été collectivement envisagé.

Pour cause de pandémie, Statera a annoncé le 10 avril 2020, la suspension de ses opérations pour l’été 2020. Le vice-président de son conseil d’administration M. Roger Bibeau a alors déclaré : « … nous avons très hâte de pouvoir partager la saison 2021 avec vous, que nous aurons préparée soigneusement afin de vous aider à vous remettre de la période difficile que nous vivons tous présentement ».

Espérons que la préparation soigneuse en question est en cours. Soyons conscients d’une part que la concurrence pour le dollar touristique post pandémie s’organise et que nous pouvons affirmer qu’elle sera coriace, sans qu’il soit nécessaire d’en faire la démonstration formelle. D’autre part, nous citoyens de Saurel, nous sommes présentement caution dans le projet Statera pour environ 4 M$ (estimation personnelle en l’absence de la divulgation publique des états financiers de Statera).

Une salle de spectacles « anti-COVID » à Saurel

Intéressante initiative de la Corporation des événements de Sorel-Tracy qui publiait aujourd’hui, un communiqué sur un projet de construction chez nous, d’un nouvel équipement culturel. Ceci étant, chacune des phrases de ce communiqué soulève tellement de questions, que l’on se demande si sa publication n’était pas prématurée. On ne fera donc pas ici la nomenclature de celles-ci pour ce projet toujours en phase de développement, dont on soupçonne qu’elle est préliminaire.

Soyons clairs, la région de Saurel n’a pas trop de projets innovateurs; c’est même le contraire. Ils sont donc tous les bienvenus. Par contre, avant de les présenter sur la place publique, il serait approprié d’en faire au moins une analyse préliminaire formelle technico-économique, comme M. Luc Poirier l’avait fait avec son projet de pont entre Saurel et Lanoraie.

Mais, en bout de piste, bravo pour l’initiative.

Question-concertation : Où se positionne Azimut Diffusion Spectacles dans ce projet, comme organisme qui gère la Salle Georges-Codling du Marché des arts Desjardins?

Pandémique thermique en serre

J’ai écouté avec attention et intérêt à l’émission On a des choses à dire du 21 mai 2020 sur CJSO, l’entrevue qui portait sur un projet de : « Récupération des rejets thermiques de Rio Tinto Fert et Titane pour chauffer des serres » avec les promoteurs, messieurs Benoît Lefebvre, Michel Beaudet et Jean-Pierre Salvas.

D’entrée de jeu, je dirais que le sérieux d’un projet repose toujours à priori sur la crédibilité de ses porteurs. Dans le cas qui nous occupe, nous pouvons mettre un double crochet dans cette case ainsi que dans celle de la compétence tant au niveau technique que comme gestionnaire et entrepreneur. Ainsi, selon leur propos, ce projet tant de serriculture que d’aquaculture qui nécessiteraient des investissements de plusieurs millions de dollars serait financièrement rentable. Surtout, il s’inscrit dans l’air du temps des économies d’énergie où post pandémique, le Québec veut améliorer son indépendance alimentaire.

Aux dires des promoteurs, les planètes sont presque tous enlignées pour passer à l’étape suivante pour ce projet en discussion depuis bientôt 2 ans, celle du plan d’affaires formel. Ce qui est envisagé, c’est une structure d’entreprise de type « Organisme à but non lucratif » sur la base du modèle de gestion du Parc éolien Pierre-de-Saurel (PEPS). D’ailleurs, les promoteurs ont rappelé au cours de l’émission qu’ils sont bénévoles pour ce projet.

Alors, qu’est-ce qui accroche? La réponse se trouve dans le non dit ou presque de l’entrevue. L’appui de la classe politique ferait défaut et ce, depuis bien avant la pandémie.

On peut le comprendre. Est-ce dans les rôles et responsabilités d’une MRC de se lancer dans une entreprise de production agricole? A priori, on serait tenté de répondre par la négative. D’autant plus que l’exemple de PEPS comme modèle de gestion pour ce projet de serre n’est pas approprié, tant toute sa production pour les 20 prochaines années avait déjà été vendue à Hydro-Québec, un monopole d’État.

Ce qui ne serait pas le cas et de loin, pour ce projet de serres où plusieurs joueurs expérimentés sont déjà présents et l’arrivée de nouveaux concurrents hautement probables. D’ailleurs, si la rentabilité financière de ce projet est assurée, pourquoi les promoteurs locaux ou d’autres ne vont-ils pas de l’avant sur une base privée?

Chronique d’un radotage chronique

Attention, je vais radoter encore une fois. Ce que cet intéressant et porteur projet de serre soulève, encore une fois, c’est l’absence dans Pierre-De Saurel depuis trop longtemps, d’une structure intégrée et professionnelle d’accompagnement (et de démarchage) en matière de développement économique. Rappelons à ce titre, la lettre ouverte récente (7 mai 2020) sur le sujet, signée par plusieurs citoyens et envoyée aux maires de la MRC Pierre-De Saurel.

Ce qui fait que plusieurs dossiers de développement économique se retrouvent sur la table des maires de la MRC Pierre-De Saurel (ou du conseil municipal de la ville de Saurel). Malgré toute leur bonne volonté, ceux-ci sont déjà accaparés par la gestion courante des affaires de la MRC et ils ont peu de temps à consacrer à l’analyse fine des projets qui leur sont présentés. C’est dans la nature des choses.

Ainsi, lorsqu’un projet techniquement et économiquement d’envergure et complexe, aux multiples implications réglementaires comme celui ci-haut mentionné est présenté à nos élus, ceux-ci sont rapidement débordés et ce, sans égard à leur niveau de compétence respective. C’est aussi dans la nature des choses.

Toutes comparaisons étant boiteuses, nous pouvons tracer un parallèle entre le sort réservé à ce jour à ce projet de serre et celui de pont entre Saurel et Lanoraie. Faute d’une structure d’accueil professionnelle dans la MRC Pierre-De Saurel pour les projets d’envergure au plan financier, technique et réglementaire, ceux-ci sont laissés à eux-mêmes jusqu’à l’oubli. Le projet de PEPS n’entre pas dans cette catégorie puisqu’il s’appuyait presque à 100% sur le savoir-faire technico-économique d’Hydro-Québec et son encadrement réglementaire rigide.

Je me répète une fois de plus et depuis plus de 10 ans. Pour que nous cessions de manquer des opportunités et pour améliorer notre capacité à en saisir d’autres. Il est devenu plus que jamais impératif dans le monde post pandémique complexe qui s’ouvre devant nous, de nous doter comme communauté, d’un outil de développement économique professionnel.

Jocelyn Daneau, isolé, jocelyndaneau@gmail.com

 PUBLICITÉ STM

 
Bookmark and Share

PUBLICITÉ

------------------------

 




 
Le SorelTracy Magazine
une filiale des Productions Kapricom
Tous droits réservés
© 2000-2019