LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 20 janvier 2015 14:10

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

mardi 20 janvier 2015

Le jeu des comparaisons



Pathétique parfois d’entendre des histoires de certains coureurs qui sonnent faux à nos oreilles. Elles émanent de sentiments négatifs qui en principe, ne devraient pas être. Comment expliquer ces chutes morales qui suivront des expériences incroyables dans la course à pied ?

La fameuse dépression post-marathon indispose parfois les coureurs. Qu’est-ce qui peut bien se passer dans leur tête ?

Les intentions de franchir cette distance s’avèrent importantes à prime abord. Quand un coureur annonce à son entourage cette bonne nouvelle, il ressent immédiatement la reconnaissance. On lui adresse des félicitations et on ne rate pas l’occasion de l’appuyer, de l’encourager. On lui dit qu’on ira le voir sur les lieux pour le soutenir, l’admirer.

Il constate alors qu’il est devenu le centre d’attraction, une vedette. Tout au long de son entraînement, on scrute sa progression. Il se sent aimé. Quand arrive le jour J, il devient la star de la journée. Il traverse des situations enivrantes. Les quelques jours qui suivront sa réalisation demeureront tout aussi captivants. Il reçoit les félicitations de tout le monde…même de la part de personnes qu’il ne connait même pas !

Puis, apparait la grande noirceur. Il se retrouve isolé à nouveau car sa vie habituelle reprend. Son marathon aura été difficile à réaliser, trouver du temps pour l’entraînement, surveiller le mieux possible son alimentation, etc. Il n’a plus vraiment le goût de refaire ce programme. Il n’arrive plus à retrouver sa motivation, maintenant qu’il a réussi son exploit.

En fait, il faut se demander s’il aime vraiment la course à pied et s’il a franchi le marathon pour impressionner les autres. La course à pied est un sport individuel très exigeant. On doit être prêt et aimer cette discipline. Ce qui prime avant tout est de reconnaître qu’il faut courir pour soi, son bien-être, sa santé…et le plaisir viendra. On ne doit surtout pas dépendre des autres, sinon, il deviendra très difficile de trouver une source différente de motivation qui nous permettra de poursuivre.

Souvent, les coureurs vont se mettre de la pression avec le fameux jeu des comparaisons. Ils regarderont de l’autre côté de la clôture afin de vérifier les méthodes des autres coureurs. Je pense que l’on se dirige droit vers notre perte quand on agit de la sorte.

Quand on court, on doit laisser faire les autres et se concentrer sur notre plaisir, nos petits défis. Il faut s’amuser et ne rien prendre au sérieux. S’égarer dans le jeu des comparaisons nous poussera à un désintéressement graduel.

La course à pied est un sport magnifique et il faut apprendre à bien le connaître afin de l’apprivoiser correctement. La préparation psychologique comporte un rôle crucial, particulièrement pour la longévité de la pratique.

Savoir respecter les capacités et le talent des autres nous fournira les moyens pour courir longtemps et éviter ces dégringolades dramatiques qui pourraient facilement être évitées.

Heureusement, la plupart des coureurs ne sont pas affectés par ce déclin. Voilà pourquoi la course à pied a pris autant d’ampleur. Et dire que les médecins n’hésitent pas à recommander ce sport pour permettre aux gens d’agrémenter leur vie !

Les adeptes de la course à pied vivent parfois des rechutes après des moments d’extase. On doit éviter le piège avec le jeu des comparaisons.

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
 

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