LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 19 novembre 2015 11:40

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

jeudi 19 novembre 2015

Ces femmes qui nous attendent…


Une photo vaut mille mots. Celle-là m’a estomaqué.

Je suis ainsi fait. Parfois, j’ai besoin de voir pour réaliser. Pourtant, j’ai déjà traité de ce sujet. Aujourd’hui, je sens le besoin d’y revenir.

Ce n’est pas évident pour nos compagnes lorsque nous prenons part à des épreuves de longues distances. Vous savez, je vénère les marathons et je ne suis pas le plus rapide. Mais, à chacun d’eux, elle se pointe toujours à la ligne d’arrivée pour m’attendre, peu importe l’endroit ou les conditions atmosphériques.

Mes deux derniers marathons le démontrent. À Magog, nous avons quitté la maison au milieu de la nuit. Il pleuvait avec de bonnes bourrasques. Elle tenait à m’accompagner. Elle a dû patienter des heures à faire du sur place et se promener aux alentours.

Pour mon plus récent, le Trans-Montréal, il fallait être solide mentalement. Le départ et l’arrivée se retrouvaient au même endroit, complètement à l’autre bout de l’île de Montréal, sur la pointe à l’est, dans un petit quartier avec quelques maisons. Il faisait froid et il ventait sur les rives de la Rivière-des-Prairies.

Je suis arrivé 4h30 plus tard et elle affichait son plus beau sourire.

Quand j’ai vu cette photo d’elle avec sa couverture sur le dos qui tentait de me suivre, je suis tombé à la renverse. Je dois vous dire que cette image a servi à obtenir mon temps car il n’y avait aucun système de chronométrage sur place. Voilà pourquoi elle rend vraiment hommage à ma compagne.

Que dire de sa grande patience lors du marathon de Boston en avril dernier. Un climat hivernal avec de la pluie et du vent. Elle grelottait, vêtue d’un manteau d’hiver, ses mitaines, sa tuque et ses bottes. Elle m’a encore souri quand elle m’a aperçu.

Je sais qu’elle n’est pas la seule. Plusieurs femmes se reconnaîtront via ce texte. Je crois que nous les hommes, devons réaliser l’importance de celles qui nous appuient, qui nous encouragent, peu importe les journées.

Elle a beau me dire qu’elle adore voir terminer les grands champions, qu’elle trouve impressionnant quand ils franchissent la ligne d’arrivée et qu’elle se considère privilégiée d’assister à de telles séquences, je sais très bien qu’elle est là pour moi. Consciente de ce que représente l’effort de courir un marathon, car elle a dû prendre un mois pour se remettre de l’unique qu’elle a réussi. Elle est émue devant de telles prouesses.

Avec le nombre de marathons que je peux courir par année, sa présence devient pratiquement essentielle. Cependant, il faut savoir revenir à la source pour apprécier ce geste que nous admirions à l’origine.

Je me considère chanceux de pouvoir compter sur elle à chacun de mes marathons. De plus, je sais qu’elle sera toujours là, qu’elle ne me laissera jamais partir sans me suivre et me supporter.

Je le sais, car elle ne cesse de me le répéter.

Quand une personne pose un geste pour toi, la reconnaissance est la moindre des choses.

Merci Pasquale.

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com

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