« J’ai
repoussé ma mort ! »
Souvent, les gens me
demandent pourquoi je cours ?
Quelles sont les circonstances
et les raisons qui expliquent
cet acharnement dont je ne vois
pas la fin.
Je ne serais sûrement pas
présent aujourd’hui pour vous
transmettre ma passion n’eut été
d’une prise de conscience il y a
plusieurs années.
En fait, il y a maintenant 24
ans, je me dirigeais tout droit
vers la guillotine et cela sans
vraiment m’en apercevoir. Je
venais de perdre mon emploi et
la perte de mon père.
La panique du moment m’a fait
réaliser que je devais réagir,
changer mes habitudes de vie. Le
temps n’effacera jamais la peur
que j’ai ressentie lorsque
brusquement, je suis sorti de
mon lit en pleine nuit.
Indescriptible la sensation qui
m’envahissait. Aux abords de la
porte-patio, je regardais le
néant, droit devant, sans savoir
comment allait se terminer ce
cauchemar. Puis, tranquillement,
la normalité a repris le dessus
et je suis revenu à moi.
Était-ce une crise d’anxiété
comparable à ce que Shayne
Corson, l’ex-joueur des
Canadiens de Montréal a déjà
vécue et qu’il a divulguée
récemment ?
Il n’en fallait pas davantage.
J’avais capté le signal et je me
devais de partir en mission pour
me retrouver sur le droit
chemin.
Inscription au gymnase et
changement drastique dans mon
alimentation. Fini les petits
gâteaux, terminé les sacs de
biscuits au chocolat que je
pouvais vider en un temps
record. À la poubelle toutes les
boissons gazeuses que
j’ingurgitais en quantité
industrielle.
Étrangement, je ne souffrais pas
d’un surplus de poids
catastrophique. Probablement que
mon taux élevé de nervosité
faisait en sorte que j’arrivais
à brûler toutes ces calories.
Quand on constate la
préoccupation de certaines
personnes aujourd’hui qui
prennent rapidement conscience
de leur condition physique, je
me dis que l’évolution de cet
aspect fut positive et quand
même assez rapide. La popularité
grandissante de la course à pied
me démontre que même s’il y aura
toujours un travail de promotion
à soutenir, les jeunes devront
nécessairement bouger pour
combattre l’envahissement des
jeux vidéo et de la malbouffe.
Honnêtement, n’eut été de ce
revirement, je m’interroge
sérieusement comment ce mauvais
rêve aurait pris fin.
Assurément, des jours néfastes
m’attendaient dans le détour et
j’aurais payé la note en bout de
ligne. Qui sait si je ne me
serais pas écroulé subitement !
Voilà l’une des raisons qui me
motivent à faire la promotion de
cette discipline, à ma façon.
Quand les gens viennent me
serrer la main ou me parler lors
de différents événements, je me
dis à chaque fois que j’ai
atteint la cible. Je sais que je
dois continuer d’en convaincre
d’autres et que mon travail est
loin d’être terminé.
On ne connaît pas l’avenir et
c’est préférable ainsi.
Toutefois, on doit se donner des
chances de le rendre des plus
agréables. Il ne s’agit pas
d’une question de longévité mais
plutôt de qualité de
l’existence.
Se sentir bien dans sa peau
représente une sensation
inestimable.
Mon ami le Doc Simon Benoit
relève un point intéressant. Il
faut se fier au sourire des
gens. Tant qu’il apparaît sur
leur visage, c’est qu’ils sont
heureux et en santé. N’est-ce
pas là l’aspect le plus
important de notre passage sur
cette planète ?
L’ex-joueur des Canadiens de
Montréal Shayne Corson a-t-il
vécu la même expérience que moi,
il y a quelques années ?
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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