L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

lundi 19 février 2018

Vaincre sa peur !



Je dois reconnaître que celui-là, je le reluquais depuis quelques années. Or, vous serez peut-être étonné d’apprendre qu’il m’effrayait. Oui, pour courir l’hiver en entraînement mais pour un marathon, cela diffère. Je me sentais quelque peu chouchoune. J’en ai le droit, non ?

Le Winterman d’Ottawa se déroule pendant le Bal de Neige. Avec une température de -8 Celsius au départ, pimenté d’un vent assez frisquet et un 2 degrés Celsius vers la fin, disons que pour une première dans mon cas, Dame Nature s’est montrée agréablement courtoise.

Un parcours composé de huit boucles près du Musée de la guerre, ce qui dans les circonstances, me rassurait. Je me disais que si jamais une défaillance survenait, j’allais aisément remédier à la situation.

Quelques minutes avant le départ, quelle surprise de croiser sur les lieux mon bon ami Roger Smith, qui réside à Gatineau, 77 ans, toujours aussi dynamique et cela malgré une blessure à un genou, une veille avec un souper bien arrosé et une nuit inconfortable. Inscrit au 5km, il m’a étonné.

Je suis parti confiant et sans attente….fidèle à mes habitudes, n’est-ce pas ! Posté derrière deux coureurs qui racontaient leurs péripéties et un chapitre de leur vie, j’hésitais avant de les dépasser. « Hey les gars ! Vous me distrayez tellement par vos propos que ça me chagrine de vous devancer ». Heureusement, ils allaient me rejoindre, ce qui fait que lors de la première portion du marathon, ils m’ont changé les idées et ces 21km ont passé avec une aisance remarquée.

Après leur fin de course, j’ai dû forcément m’ajuster. Le moment devenait idéal afin que j’entre dans ma bulle.

Que dire de la présence de ma compagne Pasquale ! À chacun des tours, je pouvais la voir, une source d’inspiration non négligeable, on s’entend. Postée stratégiquement lors des tours initiaux pour prendre des photos, elle s’est retrouvée par la suite, confortablement assise sur un banc de ville le long du parcours, face au soleil. Stupéfaction de la voir tricoter ses fameux bas de yoga sur place ! Même que quatre autres coureurs l’ont remarqué et ont osé lui commander des tuques !

Pour les quatre derniers tours, l’un des deux coureurs qui jasaient entre eux, est resté sur place afin d’encourager l’un de ses amis qui était venu du Brésil pour courir ce marathon. Voilà ce qui m’a permis de le revoir après mon marathon et le remercier pour son aide à mon égard. Étonné, j’ai dû lui expliquer que sa conversation avait fait en sorte de me distraire et de me faire oublier que je prenais part à un marathon.



C’est dans une grande satisfaction que j’ai franchi le fil d’arrivée. Une autre surprise m’attendait. Oui, Roger était revenu de chez-lui pour m’accueillir. Wow ! Quel beau geste de sa part. Pour se faire, il m’a dit qu’il avait dû retarder sa séance d’aspirateur à la maison ! Mais parions qu’il l’a remise à une date ultérieure, dû à cette fatigue accumulée.

« Il faut vérifier les résultats », ne cessait de me dire Pasquale. « Je suis certaine que tu as terminé dans les trois premiers de ton groupe d’âge. » Une bénévole nous a alors confirmé mon premier rang et remis un ruban d’or. Pasquale, toute heureuse pour moi, a répliqué : « Je le savais, je te l’avais dit ! » Quelques minutes plus tard, nous apprenions après vérification, que j’étais seul dans cette branche d’âge. Inutile de vous dire que nous avons bien ri de cette anecdote.

Considérant toutes les distances offertes, le Winterman attire aux alentours de 500 participants dont seulement 25 pour cette 10e édition ont complété le 42km. Une belle organisation qui manque assurément de publicité car à mon avis, l’événement pourrait facilement drainer davantage d’adeptes.

Voilà. La glace est brisée pour moi. Je peux maintenant dire que j’ai vaincu ma peur pour vivre un marathon hivernal, preuve qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.

À un certain moment en courant, j’ai senti comme une présence. J’en ai conclu qu’il s’agissait peut-être de ma petite maman, décédée en septembre dernier, qui venait me donner un p’tit coup de pouce et me confirmer combien elle était fière.

À bien y penser, ce fut presque un marathon réalisé en équipe pour moi !

Puis, dans l’auto sur le chemin du retour, j’ai entendu : Man on the Moon, de REM où il chante : If you believe !


Daniel Lequin

danielmedaille@hotmail.com

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