Brigitte
Boisjoly s’évade en courant !
Dans le cadre de
l’enregistrement de l’émission «
En direct de l’univers », j’ai
reconnu sa voix lorsqu’elle
descendait les escaliers pour
venir me rejoindre. Un
verbomoteur, une dynamique et
une énergie hors de l’ordinaire,
je me suis dit que son intérêt
envers la course à pied
s’avérait l’une des raisons de
son attitude.
Je tentais d’obtenir une
entrevue avec la chanteuse
Brigitte Boisjoly depuis
plusieurs mois, Elle voulait
bien, tout comme son agent
Junior Bombardier mais la
naissance de sa fille et un
automne bien rempli devaient
ralentir nos ardeurs.
« Dans
la vie, j’ai besoin de me sentir
occupée. Enceinte, j’ai couru
jusqu’à cinq mois et c’est le
risque de glisser sur une plaque
de glace qui est venu freiner
mes ardeurs. Le médecin m’avait
permis de courir sans danger et
comme dans toute chose, il faut
y aller intelligemment »,
exprime la chanteuse de 35 ans
qui s’entraîne quatre fois par
semaine et qui n’a jamais été
blessée.
Et même lors de ses longues
tournées de spectacles, elle
continue de courir.
«Je
peux te dire que mes souliers
ont foulé les rues de plusieurs
villes du Québec. Peu importe le
climat, été comme hiver, je
cours. À quelques reprises, j’ai
déjà enfilé mes espadrilles à
5h30 du matin, dans la grande
noirceur, croisant les employés
municipaux qui me regardaient
d’un air interrogatif».
À l’âge de 15 ans, elle a vu un
reportage à la télé qui traitait
de ce sport. Son implication fut
immédiate.
« Un jour, j’ai décidé comme
ça que j’allais courir 22
kilomètres. Je suis partie avec
une amie, ma petite bouteille
d’eau dans la main, par une
grosse chaleur. Finalement, elle
m’a laissée tomber au dépanneur
et j’ai dû terminer seule,
déshydratée. Ce n’était pas
tellement intelligent de ma
part. Je manquais un peu
d’information à ce moment-là ».
Tel un cheveu sur la soupe, Guy
A. Lepage a fait son incursion
durant notre entretien car il
faut dire que je rencontrais
Brigitte dans le vestiaire des
artistes. Après une pause
humoristique, nous avons
poursuivi.
Vraiment, le plaisir guide son
intérêt pour la course à pied.
«J’adore me retrouver dehors. Je
réside en campagne. La plupart
du temps, je me retrouve seule
pour courir. Alors, je m’évade.
Il s’agit de l’un des rares
moments dans une journée où je
peux me retrouver avec moi-même.
J’en ai besoin. »
Elle dit avoir repris
l’entraînement sept jours après
l’accouchement. Elle ne porte
pas de montre. Jusqu’à présent,
sa plus longue distance se
traduit par un 32km.
«
C’était super. Ma décision fut
soudaine et quand j’ai terminé,
j’ai appelé mon copain pour
qu’il vienne me chercher !»,
raconte celle qui s’adonne
parfois au cross fit.
Le marathon ?
«
J’aimerais bien un jour.
Peut-être pas cette année car je
serai très occupée mais on ne
sait jamais avec moi. Une bulle
au cerveau peut me traverser
l’esprit à n’importe quel
moment. »
Consciente de son excellente
capacité cardio-vasculaire, elle
a travaillé longtemps dans un
gymnase dans sa ville natale,
Drummondville. Elle y dispensait
des cours d’aérobie et de
spinning. Elle se préoccupe
d’une saine alimentation, mange
très peu de viande.
«
Courir, c’est essentiel dans ma
routine de vie et tant mieux si
j’arrive à influencer des gens à
sauter dans cette belle
aventure. Quand j’entends des
personnes dirent qu’elles ne
trouvent pas le temps de courir,
je ne comprends pas.
L’accessibilité à la course à
pied permet de dénicher du temps
pour la pratiquer. J’en suis une
belle preuve. »
Sa plus grande distance réalisée
lors d’une course officielle fut
un demi-marathon organisé à
Drummondville.
« Je me
souviens encore combien je me
sentais nerveuse. Cela peut
paraître curieux mais voir
autant d’adeptes autour de moi
m’a rendu inconfortable, moi qui
habituellement, cours seule. »
Intense, en quelques minutes,
j’ai pu faire le tour du sujet
avec Brigitte. Tout au long de
notre conversation, j’ai senti
son amour sincère et authentique
envers la course à pied. Nul
doute que ce sport est
solidement intégré dans ses
habitudes de vie.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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