La
souffrance n’a pas d’âge !
Daniel
Lequin au centre, entouré des
membres du comité organisateur
du Défi Beauceron
On ne refuse pas une
invitation.
Il y a deux ans, Bruno
Vaillancourt, l’un des
organisateurs du Défi-Beauceron
à Saint-Prosper me faisait
l’immense honneur de m’inviter à
son événement. Flatté, le oui
était venu aussitôt.
Finalement, je ne suis jamais
allé. Pourtant, il avait pris
soin de m’envoyer cette demande
durant l’hiver !
Deux semaines avant la date du
Défi Beauceron, j’avais
participé au demi-marathon des
Pompiers à Shawinigan. Pour
l’occasion, j’accompagnais des
pompiers qui formaient un groupe
de cinq et qui faisaient vivre à
un jeune handicapé, les
sensations d’une course. L’un
d’eux, Maxime Fournier est
décédé juste à ma droite. Je
m’en souviens comme si c’était
hier.
Procession des pompiers dans les
rues de Shawinigan et
funérailles avaient contrecarré
mes plans pour la Beauce. Je me
rappelle que Bruno m’avait dit
qu’il se reprendrait. Deux ans
plus tard, il est revenu à la
charge. J’avais même oublié mais
lui, non.
Une exception que de courir 21km
pour moi dans une course
officielle. D’ailleurs, je ne me
souviens pas de la dernière
fois. J’ai adoré mon expérience
sauf que…. Pas une question de
chaleur ou d’humidité mais les
maudites côtes m’ont fait
véritablement souffrir. Mes amis
beaucerons Éric Fortin et Marco
Poulin me prévenaient depuis
longtemps. Thomas comme je suis,
je devais le vivre pour le
croire.
Les responsables riaient dans
leur barbe quand j’ai franchi le
fil d’arrivée. Toutefois, que
dire de l’organisation ? L’une
des meilleures que j’ai
constatées en 24 ans de course à
pied. Plus de 1300 coureurs et
quelle chaleur humaine il se
dégage de cet événement ! Une
grande fête dans un petit
village d’un peu plus de 3,000
habitants. Les gens collaborent
le long du parcours. Les
systèmes de son fusent de
nombreuses maisons ce qui
procurent de l’énergie aux
participants.
On parle d’une belle célébration
familiale et rien n’a été oublié
pour respecter cet aspect. Des
chèques à des œuvres de la
région, en voulez-vous ? Le cœur
sur la main ces bénévoles qui se
dévouent corps et âme pour ce
défi. Malgré leur nervosité,
leur fatigue, leur préoccupation
lors de cette journée, ils
prenaient le temps de répondre
aux questions avec un grand
sourire. Je n’ai pas vu ça
souvent.
En fait, je me sentais comme à
la maison, à trois heures et
demie de chez-moi !
Vendredi soir, j’ai eu le
privilège de donner une
conférence dans laquelle j’ai
raconté ma petite histoire.
J’aurai d’ailleurs l’occasion de
répéter le tout lors du salon de
course à pied qui précédera le
prochain marathon de Québec en
octobre.
Je possède un 2e lien avec la
Beauce car il y a quelques
années, j’ai découvert les deux
Beaucerons cités plus haut, dans
des circonstances tragiques.
Lors du souper aux pâtes la
veille du marathon de
Mississauga en Ontario, je
m’étais joint à la table de mon
ami Terry Gehl. Il y avait
également Jean-François Marchand
de Québec et Éric Fortin de
Vallée Jonction. Ils venaient de
survivre miraculeusement à un
accident sur l’autoroute 401
alors que l’automobile que
conduisait Jean-François fut une
perte totale. Je leur ai offert
de les reconduire à la gare
centrale de Montréal afin qu’ils
puissent regagner leur domicile.
Par la suite, j’ai connu Marco
de Saint-Martin qui courait avec
Éric.
La Beauce revêt une grande
importance à mes yeux pour ces
deux raisons et maintenant, avec
cette présence au Défi
Beauceron, mon sentiment
d’appartenance a pris du coffre.
Au départ du 21km, nous étions
seulement 48 participants. J’ai
rapidement compris pourquoi.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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