Une
rencontre avec la légende Bill
Rodgers

Je savais qu’il était présent.
Il adore cette organisation. Il
la rehausse à chacune des
éditions par sa présence, sa
gentillesse, sa collaboration et
ses conférences.
J’espérais le voir. Bill
Rodgers, on parle d’une légende
de la course à pied, un icône
aux États-Unis, une vraie
fierté.
Lorsque je suis allé chercher
mon dossard, il était présent.
Il autographiait ses livres et
la file était longue pour lui
faire la jasette. Je me suis dit
que j’allais attendre en
espérant le croiser durant mon
séjour au marathon d’Hyannis
dans le Massachussetts.
Alors, après la cueillette de
mon dossard, je prends la
direction de l’hôtel, annexée à
la salle où nous le ramassions.
Croyez-le ou non mais lorsque je
suis arrivé dans le couloir qui
me menait à ma chambre, quelle
ne fut pas ma surprise de voir
Bill Rodgers ! Oui, le vrai.
Quelle coïncidence. Sa chambre
se situait non loin de la
mienne. Tu parles d’une affaire.
Inutile de dire que j’ai profité
de ce merveilleux hasard pour
lui faire un brin de jasette et
à la fois immortaliser ce
moment.

Quatre fois champion du marathon
de Boston, Rodgers possède un
palmarès incroyable, de
magnifiques performances en
course à pied, particulièrement
pour le marathon. Il a poussé la
machine cet athlète. J’ai
assisté à sa conférence la
veille de mon marathon et je le
voyais gesticuler pour chasser
un mal de dos. Âgé de 71 ans,
son dynamisme se reflète dans
ses yeux. Il est animé ce
monsieur.
Quand je lui ai dit que je
venais d’une petite ville non
loin de Montréal, il a souri : «
Oui, Montréal, il fait chaud
là-bas ». Sur le coup, je ne
savais pas trop ce qu’il voulait
signifier mais lors de ses
présences à Montréal, pour les
Jeux Olympiques de 1976 ou ses
participations au marathon de
Montréal, ses performances n’ont
jamais été à la hauteur de son
talent, possiblement indisposé
par la chaleur.
Puis, nous avons parlé de
Jacqueline Gareau. Vous savez,
les champions et championnes de
Boston, c’est un petit monde.
Ils se respectent et s’admirent
mutuellement. « Oui, Jacqueline.
Tu la salueras de ma part. Je
l’admire cette femme ». Oui,
Bill, je lui ferai le message et
publiquement par surcroît !
Toujours impressionnant de
rencontrer une telle
personnalité. « Pour moi, c’est
terminé la course à pied »,
a-t-il ajouté sur un ton
sérieux. Trois fois champion du
monde, Bill a réalisé sa
meilleure performance à Sado au
Japon avec 2h08 :23 et établi
son record personnel du marathon
de Boston en 1979 avec un 2h09
:27.
Un moment intime avec Bill
Rodgers grâce à un incroyable
hasard. Je me dis que parfois la
vie fait bien les choses.
Alors Jacqueline, Bill ne t’a
pas oubliée. Comment oublier une
femme aussi extraordinaire que
notre Jacqueline nationale ?

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
|