Merci Mélanie
« Le vie donne des
épreuves à ceux qui peuvent
passer au travers ».
Telle est la philosophie de
Mélanie Duclos, celle qui tient
à bout de bras la Course de
l’Espoir depuis maintenant six
ans. «
Tu as le comité organisateur
devant toi »,
lance-t-elle à la blague, alors
que nous l’avons rencontrée tout
récemment.
Il faut du caractère pour mener
à bien un tel événement. En
voilà une qui ne se laissera
jamais abattre.
Je l’avais rencontrée il y a
cinq ans pour écrire un papier
sur le début de cette aventure.
À ce moment là, elle ne croyait
jamais se rendre aussi loin.
Nous avions fait le tour de sa
petite histoire et j’avais
compris dès lors qu’elle
détenait les atouts nécessaires
pour faire durer longtemps cette
journée qu’elle dédie à son
père, décédé trop rapidement et
dont les profits reviennent à
l’Association pulmonaire du
Québec. Pierre, je le
connaissais.
Elle m’avait raconté cette
dramatique mésaventure alors
qu’elle fut solidement happée
par une automobile à Montréal en
traversant tout bonnement la
rue. Son état démontrait
la gravité de l’impact avec de
nombreux traumatismes à son
bilan de santé. D’ailleurs, elle
en conserve toujours des
séquelles aujourd’hui.
Malgré les embûches rencontrées
sur son parcours, elle affiche
toujours présente mais on sent
qu’elle s’essouffle et c’est
normal. Bien des courses ont
disparu au cours des dernières
années.
« On dirait que mon père
veille sur moi et la protège ».
Mélanie parvient à conserver une
participation des adeptes qui la
motive à poursuivre. Sauf qu’il
lui faudra dénicher d’autres
personnes s’il y a une 7e
édition pour 2021.
Mère monoparentale avec deux
enfants de 8 et 7 ans, Xavier et
Coralie, elle ne veut pas
regretter plus tard de n’avoir
pas passé assez de temps avec
ses enfants lorsqu’il le
fallait. Voilà pourquoi un
revirement majeur risque de se
produire.
Ce qu’elle voulait prouver en
fondant cette course, elle y est
parvenue. On sent que la
motivation s’effrite même si
elle a toujours la course à pied
dans le sang.
Elle n’a jamais couru un
marathon, faute de temps. On
comprend alors que sans cette
responsabilité sur les épaules,
elle pourrait penser plus à
elle. Tiraillée par la peur de
voir que cette journée pourrait
disparaître si elle ne trouve
personne pour prendre la relève,
on ne l’imagine pas baisser les
bras.
Elle m’a fait tout un honneur
pour cette 6e édition. J’agirai
à titre de président d’honneur
et c’est avec un immense plaisir
que j’ai accepté. Je l’admire
depuis longtemps et je la trouve
très solide de pouvoir passer
dignement au travers les années.
Dotée d’un souci d’améliorer
cette journée, elle ne compte
pas ses heures.
Des mésaventures et des
acrobaties, elle a dû en
traverser afin d’arriver à terme
pour chacune des éditions.
Sans avoir fait un sondage, je
crois qu’elle représente l’une
des rares femmes au Québec qui
se retrouve seule à la tête d’un
événement semblable. Comme elle
le confirme si bien, elle a fait
royalement sa part.
Je vous invite à participer à
cette journée, le dimanche 19
avril sur le quai Catherine-Legardeur
à Sorel-Tracy, ne serait-ce que
pour rendre hommage à Mélanie et
à cette prise de conscience
qu’elle perpétue depuis
maintenant six ans. Elle mérite
beaucoup de reconnaissance et si
jamais nous assistons à une
dernière édition de la Course de
l’Espoir, elle pourra se dire
mission accomplie sur toute la
ligne.
Et qui sait, avec une présence
accrue des coureurs pour cette
6e édition, si nous
n’arriverions pas à lui faire
changer d’idée !
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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