Simon-Olivier
Fecteau a dit Bye Bye à la
course à pied… pour le moment !

Beaucoup d’eau avait coulé sous
les ponts depuis notre dernière
rencontre. Partis jadis de
chez-lui sur le Plateau, nous
étions allés courir au parc
Lafontaine à Montréal par une
journée d’été, ensoleillée,
chaude et humide.
Il adorait courir. Il découvrait
ce sport et me confiait à
l’époque que le fait de s’évader
de la sorte lui procurait
énormément de bien mentalement
et physiquement. Il en
ressentait même le besoin
d’enfiler régulièrement ses
souliers de course à pied. Or,
depuis ce temps, la vie de Simon
a subi plusieurs
transformations.
Tomber en amour avec une fille
qui réside à New York exige de
nombreux déplacements. Puis, les
contrats sont apparus en masse
et dans ce milieu, il devient
préférable de ne rien refuser
lorsque la manne s’abat.
Travaillant, consciencieux, il
les a tous acceptés. En plus du
fameux Bye Bye, Simon en avait
plein les bras. Cette période
intense l’a mis KO avec des
nuits de sommeil de trois à
quatre heures. On se doute bien
que la course à pied a pris
toute une dégringolade dans
l’échelle de ses priorités. Il a
donc abandonné bien malgré lui.
Lors de notre entretien, il y a
quelques jours, il commençait à
remonter la pente. Tout sourire,
il semblait heureux de me revoir
et surtout, tenait absolument à
lire mon livre, 100 marathons
plus tard… avec le cancer ! La
dédicace devenait alors
indispensable. C’est avec un
immense plaisir que nous nous
sommes revus. Une belle
rencontre d’une heure qui nous a
permis de faire le point de
chaque côté.
Bien sûr, il a voulu en savoir
sur mon cancer mais je vous
dirais qu’il m’a questionné
davantage sur cette aventure des
100 marathons avec des questions
diversifiées, pertinentes,
allant de la longueur de mes
entraînements à ce que je peux
manger la veille et le matin
d’un marathon.
Captivé par mes répliques et mes
explications, je sentais qu’il
ne lui en manque pas beaucoup
pour rallumer cette flamme qui
s’est éteinte faute de temps.
La plus grande distance que
Simon ait courue jusqu’à présent
est 18km.
« Au dessus de 15km, je
commence à me demander pourquoi
je cours ? C’est comme si je ne
ressentais pas le besoin
d’explorer davantage. »
Il se dit fasciné par mes
marathons et pour lui, déjà en
courir un seul dans une vie
s’avère un accomplissement digne
de mention.
« Mon
équipement n’est pas tellement
loin. Lorsque j’aurai fait le
plein d’énergie à 100%, je vais
recommencer car je suis certain
que le goût de m’entraîner
reviendra. Je vais t’informer.
Cependant, je veux être prêt
pour être confortable. »
Alors que le téléphone ne
cessait de sonner, je me rendais
compte de son intensité.
« C’est
drôle mais je pense que j’aime
ça des gars intenses »,
lui ai-je confié, en lui
montrant Maxim sur la page
couverture du livre.
J’aime surtout les qualités
humaines de certains êtres
humains et Simon-Olivier Fecteau
s’ajoute à cette liste déjà bien
garnie. Je voue le plus grand
respect à ce type de personnes
car il devient primordial dans
ma vie d’être entouré par elles.
Disons qu’il s’agit presque d’un
besoin essentiel !
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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