Qu’est-ce qui
nous pend au bout du nez ?
Pas plus tard que la semaine
dernière, vous vous souvenez du
titre de l’un de mes textes :
J’ai peur.
Aujourd’hui, je pense que je
peux me donner raison. Vous
comprendrez que ce papier axait
principalement vers mon
inquiétude concernant ma
participation aux éventuels
marathons prévus à mon
calendrier.
Il y a quelques jours, j’avais
accepté la demande de la
gentille Diane Dumas, la sœur
d’Alain, humoriste bien connu,
qui m’avait invité à courir un
trente kilomètres dans son
patelin à Drummondville en
compagnie de ses amis(es). À ma
grande surprise, nous étions une
quinzaine et j’avais adoré mon
expérience car pour la grande
partie de mes entraînements, je
cours seul avec moi-même.
Depuis le temps que je m’étais
tapé cette distance !
Avec le nombre exagéré de 42km
que j’ai accumulés au cours des
dernières années, exactement 28
dans les trois dernières années,
on devine que je n’avais plus
besoin de courir un 30km en
guise de préparation pour un
prochain marathon.
Avec Diane et son groupe, je
brisais la glace et quoi de
mieux que de courir avec un
gang, composé en majeure partie
de femmes ! Étrangement, la
distance m’inquiétait, d’autant
plus que j’avais développé dans
les jours précédents des
malaises à l’aine. Heureusement,
tout s’est admirablement bien
déroulé, une dose de confiance
supplémentaire pour les
marathons que je m’apprêtais à
courir.
Justement, parlons-en de ces
42km.
Tout d’abord, je me disais avec
certitude qu’il serait étonnant
que le marathon de West-Haven,
petite municipalité sise au sud
du Connecticut près de la mer et
prévu pour le samedi 28 mars,
allait être incommodé. On y
retrouvait un peu plus de 150
participants l’an dernier.
Toutefois, les organisateurs ont
dû suivre le courant et ont
décidé qu’ils allaient le
remettre au 31 octobre prochain.
J’ai pu annuler ma réservation à
l’hôtel et je vais courir West-Haven
à l’automne, s’il n’y a pas de
changement d’ici là. Car plus
rien n’est garanti par les temps
que nous traversons.
Là où la situation se complique
est mon 2e marathon de l’année,
Prague dans la République
Tchèque. Pour le moment, la
direction du marathon a envoyé
un communiqué expliquant qu’elle
attendra à la fin du mois de
mars pour prendre une décision.
Cependant, il serait très
étonnant qu’ils n’embarquent pas
dans la danse, eux aussi.
Aux dernières nouvelles, la
République Tchèque avait décidé
de mettre un cadenas sur sa
frontière. Par surcroît, notre
transporteur Lufthansa diminue
graduellement ses vols. Disons
que je ne parierais pas sur ma
présence à Prague. Au moment
d’écrire ces lignes, j’en suis
sérieusement à me demander si je
ne perdrai pas tout cet
investissement financier.
Le 3e marathon au calendrier
était Drummondville à la mi-mai.
Voilà mon unique lueur d’espoir
pour ce printemps et encore là,
on ne sait pas de quelle façon
la situation évoluera.
Quand j’étais en mission pour
courir mes 100 marathons, je me
dépêchais, comme si je doutais
qu’un imprévu allait m’en
empêcher. Quand mon diagnostic
de cancer est tombé en février
2019, il me restait sept
marathons à courir et j’ai eu
vraiment peur de ne pas pouvoir
atteindre cet objectif.
Lorsque je constate ce qui se
passe actuellement dans le
monde, je me considère très
chanceux car j’ai de la misère à
courir mon 101e et ce n’est même
pas à cause de moi.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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